Avec un premier titre en P1000 et une progression constante, Adrien Dandois a connu une année 2024 prometteuse. À quelques heures de son entrée en piste au côté du TC Douai dans ces Interclubs Nationale 1 à 4PADEL Strasbourg, il évoque ses ambitions, sa vision de la compétition et ses attentes pour la saison 2025.

Bilan 2024 : entre progression et axes d’amélioration

En 2024, j’ai atteint mon meilleur classement (43e) et remporté mon premier P1000, ce qui représentait mes deux principaux objectifs. C’est donc une année réussie. Cependant, j’ai aussi pris conscience des progrès à faire, notamment sur le plan mental et physique.

Qui es-tu et comment prépares-tu tes objectifs au padel ?

J’ai 28 ans et mes amis du Tennis Club de Douai et de Padel Campus Arena me surnomment “Capi”. Je suis chirurgien-dentiste dans le Nord, marié à Céline et papa d’une petite Victoire, qui vient d’avoir 2 ans.

Depuis quelques mois, je m’efforce de mieux m’entourer pour la préparation physique et mentale, ce qui est un vrai défi en jonglant entre mes différentes casquettes. Heureusement, mon travail en libéral et le soutien de ma femme me permettent de concilier ces aspects. Je n’ai ni le potentiel ni l’ambition de viser beaucoup plus haut, mais j’aime apprendre et progresser.

Objectifs pour la Nationale 1 : ambition et composition de l’équipe

Avec le club de Douai, nous sommes fiers d’être en Nationale 1 pour la quatrième saison consécutive. Nous avons terminé 9e en 2022, 8e en 2023 et 7e en 2024. Logiquement, viser le Top 6 serait l’objectif, mais tout dépendra du tirage, car le niveau est très relevé.

Je suis ravi que Padel Campus Arena, un club dynamique et convivial où je m’entraîne, représente également les Hauts-de-France.

Concernant l’équipe de Douai, nous avons un noyau de joueurs locaux du Nord avec Pierre Destombes, Lilian Fouré et moi-même, entourés de Julien Seurin et Florian Hue, qui ont des attaches dans la région. Andrés Britos nous rejoint pour une troisième saison consécutive, apportant son expérience du circuit A1. Enfin, nos deux nouvelles recrues sont Pierre Perez Le Tiec et Damien Lozano, deux des révélations de 2024 en France.

La Ligue des Hauts-de-France nous soutient avec une subvention, complétant celle de la FFT, ce qui nous aide à financer partiellement la semaine de Nationale 1. En dehors de cela, nous fonctionnons uniquement avec des fonds privés.

Objectifs 2025 : continuité et nouvelles expériences

En 2025, je souhaite surtout progresser physiquement et mieux gérer mes matchs. Le classement permet d’être tête de série dans certains tournois, mais il ne reflète pas toujours le niveau réel d’un joueur. J’aimerais moins m’y attacher.

Avec Paul Forichon, nous avons disputé de nombreux tournois ensemble en 2023 et 2024. Nous continuerons à jouer quelques tournois en 2025, mais de manière plus occasionnelle, afin d’avoir d’autres expériences chacun de notre côté.

Coup de gueule : la gestion des P1000

Il y a des améliorations à apporter concernant la gestion et l’informatisation des P1000. Actuellement, plusieurs P1000 ont lieu la même semaine, ce qui entraîne des niveaux hétérogènes et un manque d’équipes en qualification.

L’inscription 14 jours avant sans voir la liste des inscrits est un vrai problème. Cela mène à des situations comme à Troyes, où un tableau final direct a dû être mis en place avec un barème dévalorisé et de nombreux forfaits.

Je pense que les tournois du P500 au P2000 devraient attribuer un barème stable de points, quel que soit le nombre d’équipes engagées, en valorisant les perfs et en dévalorisant les contre-performances.

Adrien Dandois : ambitions, coups de gueule, changement de côté...

Comptabiliser les interclubs comme un P1500, c’est étonnant

L’idée n’est pas de critiquer pour critiquer. Je suis plutôt réservé et, évidemment, un grand amoureux de ce sport. Mais j’aime la compétition, et peut-être encore plus le fait de jouer en équipe, avec ses copains, pour un club. Il y a vraiment un côté Coupe Davis que j’apprécie beaucoup.

En revanche, j’ai du mal à comprendre pourquoi les Interclubs ont été reclassés comme un P1500. Il s’agit pourtant d’une compétition réunissant en grande partie les meilleurs joueurs français. On peut même dire que le niveau y est encore plus élevé avec la présence de nombreux joueurs étrangers, principalement espagnols, et pas des moindres, ce qui apporte une touche internationale à ce tournoi. Et pourtant, la FFT a décidé d’attribuer moins de points aux joueurs dans cette compétition. Après que ce soit dans l’absolu un P1500 au lieu d’un P2000, pourquoi pas. Mais ce qui me choque en réalité, c’est surtout le barème que je trouve dur pour les équipes qui terminent derrière les grosses écuries.

Je trouve cela dommage. Ce n’est évidemment pas dramatique, mais symboliquement, ce n’est pas une décision très valorisante. Certes, les étrangers et les meilleurs joueurs français ne s’en préoccupent pas vraiment. Mais pour des joueurs comme moi, qui jouent beaucoup et voyagent souvent, ce n’est pas forcément la meilleure manière de récompenser leur investissement et leur engagement.

Évidemment, je comprends l’arrière-pensée : “Ce n’est pas normal d’attribuer 2000 points à un joueur d’une équipe qui ne les mériterait pas vraiment au vu de son niveau.” Mais franchement, combien de joueurs cela concerne-t-il réellement ? De qui parle-t-on exactement ?

À cause de quelques cas – et encore, ces joueurs n’ont rien fait d’interdit – on se retrouve avec des Interclubs Nationale 1, qui réunissent pourtant les meilleures équipes, classés au même niveau qu’un P1500

Jouer à droite : une option ?

J’ai la régularité et le style de jeu pour évoluer à droite, mais on ne se rend pas compte à quel point le changement de côté peut tout bouleverser. J’ai déjà joué à droite en P500, et j’aime bien ce poste, mais pour être compétitif en P1000 et au-dessus, il faudrait s’entraîner beaucoup plus. Le risque est de ne plus être dans ses standards habituels.

Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.