Une question revient régulièrement lors des tournois de padel, notamment pour les catégories P500 et P1000 : les joueurs veulent-ils vraiment des matchs de classement ?
Lors du P1000 de Pau, qui s’est déroulé ce week-end au Centre sportif Les Bruyères, ce problème a refait surface.
L’organisation avait tout fait pour qu’il y ait du padel tout le week-end, et pour tous les joueurs, avec des conditions quasiment jamais vues pour un tournoi de ce niveau. En effet, pour 25€ par joueur, les prestations proposées étaient assez incroyables. Jugez plutôt :
- Inscription au tournoi avec un minimum de 4 matchs au format long
- Masseuse sportive
- Accès à la salle de fitness et à l’espace détente : spa, hammam, jaccuzzi
Sauf que, pour Frédéric RICHEME , le juge arbitre du P1000, certains joueurs n’ont pas respecté l’organisation : « Et si on proposait finalement ces services pour les tournois P100 ? » ironise-t-il.
Essayons d’y voir plus clair.
Les joueurs ne poursuivent pas le tournoi
Reprenons le contexte : il arrive souvent que les joueurs, une fois qu’ils sont éliminés du tableau principal d’un tournoi, ne souhaitent pas jouer les matchs de classement
Pour un certain nombre d’entre eux, il n’y a généralement pas grand intérêt comptable à poursuivre. En effet, un joueur investi sur le circuit français préfère souvent rentrer chez lui un jour plus tôt en se disant qu’il aura toujours des chances de marquer plus de points sur une autre compétition plutôt que de jouer plusieurs matchs de classement à l’issue incertaine.
Conséquence :
- D’abord le juge-arbitre doit faire face aux nombreux forfaits, qu’il apprend parfois au dernier moment.
- Ensuite, certaines paires qui s’étaient préparées à disputer les matchs de classement et qui sont venues au club spécialement se retrouvent à ne pas pouvoir jouer.
- Et enfin, le club hôte voit son centre vidé de tous ces joueurs qui partent juste après avoir perdu, « comme au tennis » diront certains…
« Encore une fois, l’idée n’est surtout pas d’opposer le padel et le tennis. Ce sont deux sports différents avec leurs qualités, leur histoire, et on les aime tous les deux. Mais le constat est là… » nous raconte Frédéric Richeme.
Comment voulons-nous organiser nos tournois ?
« Le padel est un sport qui se joue traditionnellement tout un week-end. Or on voit bien que dans le Top 100, nombreux sont les joueurs à la recherche de points à tout prix et qui ne veulent pas de ce système.
Souvent anciens tennismen, ils ont l’habitude des éliminations directes et ils ne veulent pas jouer pour des matchs où il n’y a que peu de points à gagner. Encore une fois, il ne s’agit pas d’une critique. La question est de savoir vers quelle direction nous voulons aller pour développer ces tournois ?” poursuit Frédéric.
Face à ce constat que l’on peut faire dans beaucoup de compétitions françaises, la question est de savoir si l’on veut ou non des matchs de classement. Doit-on faire comme au tennis avec des tournois à élimination directe ?
« Sommes-nous certains de vouloir nous diriger vers cette forme de tournois ? » questionne le gérant de French Padel Shop Pau.
Une clarification et/ou une sanction
Pour le juge-arbitre, peut-être faudrait-il un positionnement plus clair de la FFT par rapport à ces matchs de classement.
« La FFT veut-elle poursuivre et encourager ces matchs de classement pour l’ambiance et pour la philosophie de ces compétitions ? Dans ce cas, peut-être devrait-elle sanctionner les joueurs qui disparaissent sans même prévenir…
Je pense qu’il faudrait une clarification pour la mise en place et l’organisation des tournois, notamment pour les catégories P500 et P1000. »
Une solution immédiate pour les clubs
Parfois, les clubs et organisateurs proposent une autre compétition indépendante du tournoi principal, le dimanche par exemple en marge des demies et finales du P1000. Un P500 généralement, qui incite les joueurs ayant perdu lors des premiers tours du tableau principal à rester au club tout le weekend. Et si la solution était de rendre cela systématique ?
Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.