Jérémy Scatena et Benjamin Tison ont déjà marqué l’histoire du padel français. A l’Open de Minorque, la paire française réussit l’exploit de réaliser une nouvelle finale de previas.
Mieux que ça, il s’agit d’une seconde finale consécutive après l’Open de Sardaigne.
On en dit trop ? On en fait trop pour des previas ? La difficulté pour remporter des matchs sur le circuit professionnel est difficilement imaginable et la concurrence y est très rude.
Le parcours du combattant
Quand on connaît la difficulté pour atteindre ce stade de la compétition, une finale de previa sur une étape du World Padel Tour, la performance doit être mise en avant.
D’abord le parcours pour y accéder est compliqué, il faut souvent réaliser jusqu’à 5 matchs pour espérer une finale de previas. Si les paires ne sont pas tête de série dans les qualifications, ce sont 3 matchs en preprevia puis 3 matchs en previa avant d’atteindre (enfin !) le tableau principal. Soit au total, 6 matchs potentiels avant de faire ses premiers pas dans le tableau final d’une étape du World Padel Tour.
Physiquement, c’est très difficile. D’ailleurs, le numéro un français à l’international, Jérémy Scatena, nous le confie aisément :
Pour une paire qui vient des preprevias, arriver déjà au bout des previas est très difficile physiquement car on enchaîne les matchs et les paires que nous rencontrons sont très fortes.
Benjamin Tison, le vice-champion de France de padel poursuit :
Nous sommes préparés physiquement et nous travaillons durs pour passer ce cap. Il faut remporter un maximum de matchs pour débuter la compétition plus tard dans les tableaux. Malgré les bons résultats, l’ascension est lente.
Unique sur le circuit professionnel
L’autre élément à prendre en compte, c’est le nombre de paires françaises qui a réussi à atteindre les finales de previa dans un Open du World Padel Tour dans un format normal.
C’est simple : Aucune paire française ne l’avait fait jusque-là.
Notons cependant qu’une autre paire française s’était illustrée en Open du World Padel Tour : Robin Haziza et Adrien Maigret. Certes, c’était un format différent, il y a 2 ans en Suède, avec seulement un tour en previa mais tableau principal quand même !
Nous ne parlons pas également des challenger, où nos français ont déjà atteint le tableau principal.
Enfin, Johan Bergeron et Bastien Blanqué, séparément ont déjà réussi à accéder aux premiers tour des Previas, ce qui est déjà une grande performance. En 2020, 4 français ont réussi à atteindre ce stade de la compétition !
Les joueurs français ne sont pas toujours prophètes chez eux. Et c’était certainement normal il y a un temps. Mais aujourd’hui, les joueurs français sont capables de battre des stars argentines ou espagnoles. Ce n’est pas ce super joueur qu’est Andrés Britos qui pourra dire le contraire avec en une semaine 2 défaites face à une paire française lors du P2000 des Pyramides et lors des Previas de Minorque.
Il n’y a plus de hasard : les joueurs français sont devenus des joueurs incontournables du padel mondial en remportant des matchs face à des paires du top 70/60.
Oui, il y a encore quelques paliers à passer pour battre l’élite du padel mondial, peut-être même les plus durs maintenant que les joueurs français sont attendus, ils sont aux avant-postes.
Dans ce post, nous nous concentrons sur les messieurs ; les françaises ne sont pas en reste. Bien au contraire avec nos 3 joueuses, Alix Collombon, Léa Godallier et Laura Clergue qui sont des habituées du tableau principal. Nous y reviendrons plus tard.
Jusqu’où peuvent-il aller ?
La paire française se fait de plus en plus connaître ! Elle est aujourd’hui crainte sur le circuit professionnel. Et c’est déjà un très bon point. On sait qu’elle est capable de tout.
Le plus compliqué pour nous c’est de rester régulier. Nous pouvons battre des paires du top 50 mondial. Et aujourd’hui, c’est une évidence. Mais on peut aussi perdre face à des paires du top 120.
A mon sens, c’est peut-être notre plus grand problème aujourd’hui.
nous raconte Jérémy Scatena.
Et si son antidote était justement son partenaire : Benjamin Tison.
On l’a encore vu lors du P2000 du club des Pyramides le week-end dernier :
J’essaie de canaliser Jérémy. Quand il est sur les bons rails, il est juste énorme. Et justement sur le terrain, je sors difficilement d’un match. Je peux donc plus facilement lui rappeler les stratégies à mettre en place quand c’est nécessaire.
Et de 4 donc pour la paire française en previa. Petit à petit, l’oiseau fait son nid !
Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.