Le tennis français confirme son rôle structurant dans l’écosystème sportif national. Selon une étude conjointe publiée par la Fédération Française de Tennis et le Centre de Droit et d’Économie du Sport, l’ensemble de la filière tennis — incluant le padel, le paratennis, le beach tennis et le pickleball — génère un impact économique estimé à 1,5 milliard d’euros en France. Un chiffre qui traduit à la fois la vitalité des pratiques et l’ampleur de l’engagement fédéral sur les plans économique, social et territorial.

Une fédération au cœur du sport français

Avec plus de 1,2 million de licenciés en 2025, la FFT demeure la deuxième fédération sportive du pays, s’appuyant sur un réseau de plus de 7 000 clubs. Cette implantation dense irrigue l’ensemble du territoire, des grandes métropoles aux zones rurales. À ce socle s’ajoutent des événements internationaux majeurs, parmi lesquels Roland-Garros, le Rolex Paris Masters et l’Alpine Paris Major, qui participent au rayonnement international du modèle sportif français.

Mais l’étude met surtout en évidence un point clé : si les grands tournois jouent un rôle moteur, le cœur de la valeur économique repose sur la pratique amateur et la vie des clubs.

1,5 milliard d’euros de retombées économiques

Dans le détail, l’analyse chiffre un poids économique total de 1,5 milliard d’euros, réparti comme suit :

  • 575 millions d’euros générés par les licenciés (38,2 %)
  • 468 millions d’euros issus de l’activité des clubs affiliés (31,1 %)
  • 223 millions d’euros liés aux instances fédérales (14,8 %)
  • 240 millions d’euros provenant des tournois, incluant les grandes compétitions nationales et internationales

Ces données confirment que le tissu associatif et local constitue la principale source de valeur, bien au-delà du seul tennis professionnel.

Une filière créatrice d’emplois et de lien social

Le tennis français représente également un levier d’emploi significatif. L’étude recense 7 255 équivalents temps plein salariés et 3 645 travailleurs indépendants équivalent temps plein, répartis entre les clubs (dont 73 % sont employeurs), les comités départementaux, les ligues régionales et le siège fédéral.
À cela s’ajoute un pilier souvent invisible mais essentiel : plus de 77 000 bénévoles engagés tout au long de l’année dans la vie des clubs et des compétitions.

La diversification des pratiques, moteur de croissance

La progression continue du nombre de licenciés s’explique en grande partie par la diversification des disciplines portées par la FFT. Le padel illustre pleinement cette dynamique : en 2025, il rassemble 850 000 pratiquants, soit deux fois plus qu’en 2021.
Le pickleball, discipline encore émergente en France, affiche également une croissance marquée avec plus de 23 000 pratiquants, contre à peine 1 000 début 2024.

Face à cet essor, la FFT accompagne les clubs via plusieurs dispositifs structurants, comme l’Aide au Développement des Clubs et de la Pratique ou le programme Boost Padel, destiné à soutenir les investissements dans de nouvelles infrastructures.
Aujourd’hui, 11 % des clubs proposent une offre padel et 14 % une offre pickleball, tandis que 36 % envisagent d’intégrer le pickleball dans les prochaines années.

Un engagement sociétal inscrit dans la durée

Au-delà des chiffres économiques, l’étude souligne l’ampleur de l’engagement sociétal de la FFT. Depuis près de quinze ans, la fédération multiplie les initiatives à impact social et environnemental. En 2025 :

  • 604 clubs sont labellisés Tennis Santé
  • 17,4 millions de balles ont été recyclées via l’Opération Balle Jaune depuis 2009
  • Un pôle dédié au paratennis a été officiellement lancé
  • 17 ligues sur 18 ont inscrit la labellisation Club FFT engagé comme objectif prioritaire
  • Le pickleball a été introduit dans le cadre de l’Éducation nationale

Féminisation : un axe stratégique affirmé

La féminisation de l’écosystème constitue un autre chantier majeur. La FFT compte aujourd’hui 362 000 licenciées et poursuit une politique active pour renforcer la place des femmes, non seulement dans la pratique, mais aussi dans l’enseignement, l’arbitrage, l’encadrement et la gouvernance.

Dans cette logique, un programme de formation « Coach Inclusion », développé en collaboration avec la WTA, a été lancé en 2025. Il accompagne dix entraîneures à haut potentiel afin de favoriser leur évolution de carrière. Ce dispositif a vocation à être reconduit chaque saison.

Une filière tournée vers l’avenir

À travers cette étude, la FFT met en évidence une réalité souvent sous-estimée : le tennis et ses disciplines associées forment une véritable filière économique, sociale et territoriale, capable d’innover, de créer de l’emploi et de répondre aux enjeux sociétaux contemporains.
Un modèle hybride, à la croisée du sport, de l’économie et de l’engagement citoyen, dont le padel s’affirme aujourd’hui comme l’un des moteurs les plus dynamiques.