Le circuit Premier Padel traverse une zone de turbulences. Si le spectacle reste présent, une lassitude grandissante gagne les spectateurs. L’édito de Franck Binisti tire la sonnette d’alarme : sans réaction rapide, le circuit professionnel pourrait voir une partie de ses fans se détourner.

Des décors trop uniformes

D’un tournoi à l’autre, les mêmes images s’imposent. Une piste bleue, un environnement sombre, quelques lumières qui percent par moments l’obscurité… Si ce décor a séduit au départ, il finit par lasser. La magie visuelle s’épuise et donne une impression de répétition permanente.

Des matchs sans véritable enjeu

Au-delà de l’esthétique, c’est le rythme sportif qui interroge. De trop nombreux matchs ressemblent à des formalités, avec des écarts de niveau trop importants entre les paires. Résultat : peu de suspense, peu de combativité, et une sensation de matches joués « sans enjeu réel ».

Repenser le format ?

La question se pose : faut-il réinventer le système ? Introduire des primes pour encourager les outsiders à se dépasser ? Réfléchir à un format qui favorise davantage l’équilibre entre les paires ?
Le NOAD – suppression de l’avantage au score – apparaît comme une solution pour accélérer les parties et créer de la tension dans les moments clés. Une règle critiquée par certains, mais qui a le mérite de relancer l’intérêt.

Le constat ne se limite pas au tournoi de Rotterdam. Il touche le padel professionnel dans son ensemble. Le circuit reste largement dominé par les Espagnols et les Argentins. Tant que la diversité n’émerge pas, et si en plus l’ennui s’installe, le risque de désaffection est réel.

Des joueurs en quête d’équilibre

Chez les hommes, beaucoup de paires se séparent et se reforment pour tenter de casser la dynamique des favoris. Cette instabilité peut être perçue comme un manque de continuité, mais elle traduit surtout une volonté sincère des joueurs de redonner du suspense au circuit.

Chez les dames, en revanche, le constat est encore plus brutal : des quarts de finale rapides, sans surprise, et un fossé trop important entre le haut du tableau et le reste du circuit. Et il faut bien le dire, ça bouge bien moins que chez les messieurs, et c’est bien dommage.

Un appel à l’action

Le message est clair : il est urgent que les instances prennent leurs responsabilités. Adapter la réglementation, oser des changements de format, moderniser la mise en scène… autant de pistes à explorer pour relancer l’intérêt du public.
Car si le padel professionnel commence à ennuyer, le retour de bâton pourrait être sévère pour ce sport en pleine expansion.

Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.