À l’occasion du Paris Major 2025 à Roland-Garros, le sélectionneur de l’équipe de France masculine, Pablo Ayma, a accepté de revenir en détail sur les performances des joueurs français, la question des wild-cards, l’avenir de Dylan Guichard, les blessures de Thomas Leygue et Thomas Vanbauce, la future liste pour les Championnats d’Europe, ainsi que son regard sur les favoris du tournoi et sur des joueurs comme Juan Lebrón. Entretien complet, sans filtre.
« Manu Vives est presque totalement remis »
« C’est un peu triste car les Français sont déjà éliminés pour aujourd’hui, il n’y en avait pas beaucoup dans les qualifications. Mais je suis content pour Manu Vives, qui revenait d’une grosse blessure à l’épaule. Il était avec nous au stage de Perpignan pour former l’équipe, et il m’avait dit qu’il se remettait doucement. Honnêtement, c’était difficile de croire qu’il pourrait revenir avec du rythme après autant de temps à l’arrêt. Et aujourd’hui, il a montré un niveau assez élevé. Il lui manque encore du rythme, c’est évident, mais je l’ai trouvé solide, capable de frapper fort dans la balle. La piste était lente, c’est vrai, mais je l’ai vu quasiment 100 % rétabli. »
Une piste lente qui favorise le jeu construit
« La piste était lente. Maxime [Joris] a un smash énorme, ce qui est rare pour un joueur de droite, mais aujourd’hui ce n’était pas une piste pour smasher. Il fallait jouer des víboras, construire, travailler le point. Sur ce type de terrain, c’est celui qui joue vraiment au padel qui finit par gagner. Les adversaires ont montré beaucoup de solidité. Nous avons raté une occasion dans le premier set, eux se sont grandis et ont montré cette petite supériorité qui leur a permis de gagner le premier, puis le deuxième avec un peu plus de marge. »
« La matière première est là »
« Je ne pense pas que ce soit un match à oublier. Au contraire : il y a eu des points très intenses. On a vu que Maxime et Manu sont très rapides, capables de fermer les espaces vite. C’est la jeunesse, la puissance, l’agilité. Ce qui manque, c’est le rythme : quand tu ne joues pas beaucoup de matchs à ce niveau, ça se voit. Pas tant dans le jeu en lui-même, qui a été bon, mais dans les détails : trois retours manqués, trois lobes trop courts, des erreurs qui ne pardonnent pas à ce niveau. Cela ne vient que par l’expérience et la répétition. Mais la matière première est là. Maintenant, il faut s’entraîner plus, avec une intensité plus élevée, et réduire les fautes. Pour la mobilité, la couverture du terrain et les coups, je pense qu’ils ont le niveau. »

Le cas Dylan Guichard
« Beaucoup demandent pourquoi Dylan n’est pas là. La règle est simple : il y a quatre wild-cards (une pour les qualifications, trois pour le tableau final). Il faut les donner aux meilleurs Français, en tenant compte de leur niveau, de leur classement, de leur expérience (Mondiaux, sélections, etc.). Dylan fait évidemment partie des meilleurs et il était dans le groupe de joueurs présélectionnés. »
« Ensuite, il faut choisir qui reste et qui sort. Dylan a choisi de jouer avec un Italien. Si nous l’avions accepté, nous aurions dû retirer une place à une paire 100 % française. La décision a été de privilégier des paires françaises. Cela s’est déjà fait par le passé, d’avoir un Français avec un étranger, mais aujourd’hui les joueurs présents ont le niveau pour défendre leur place. Si Dylan avait joué avec un Français, il aurait évidemment été là. »
« Pour l’avenir, le message est clair : si tu veux une wild-card au Paris Major, il faut jouer avec un Français. À moins d’avoir un projet de longue durée avec un étranger, construit depuis deux ans et avec des résultats solides, ce n’est pas envisageable. Dans le cas de Dylan, le projet est bon mais trop récent. Il n’y a pas d’historique pour prouver sa solidité. Cela ne veut pas dire qu’il n’a pas le niveau, mais la politique est de donner la priorité aux paires françaises. »
« Dylan a pratiquement une place assurée »
« J’ai parlé avec Dylan récemment. Je me souviens d’un stage il y a trois ans : je ne l’avais pas retenu, et j’avais choisi Adrien à sa place. Je lui avais dit qu’il avait un futur incroyable, et que s’il continuait, il serait au Mondial suivant. C’est ce qui s’est passé. Aujourd’hui, je peux dire qu’il a pratiquement une place assurée pour la sélection. Je ne peux pas officialiser avant la fin du parcours des Français à Roland-Garros, mais il est clairement dans le groupe. »
La blessure de Thomas Leygue
« La vraie déception, c’est Thomas Leygue. Il s’est blessé il y a quelques mois, au moment où il jouait son meilleur padel. J’étais à Buenos Aires, je l’ai coaché contre Lamperti et Rubini : il avait gagné en jouant un niveau très élevé. Et au tournoi suivant, contre les frères Deus, il s’est blessé alors qu’il menait. C’est vraiment malheureux. Cette saison, il pouvait jouer aussi bien à gauche qu’à droite, ce qui est un atout énorme pour une équipe. Il est polyvalent, il peut s’adapter et renforcer l’équipe en fonction des adversaires. Je lui souhaite une bonne récupération, car il est très important pour la France. »
D’autres noms pour l’équipe
« Il y a aussi des joueurs blessés comme Thomas Vanbauce, qui n’a pas pu participer au stage. Et des joueurs toujours solides, comme Adrien Maigret, un compétiteur incroyable. La liste n’est pas encore définie : il y a un groupe, et seuls huit resteront. Ce n’est pas simple. »
« Mon idée est de donner la liste avant les Championnats de France, mais je continue de suivre les joueurs en FIP et sur les tournois français. Parfois, un joueur brille, puis s’effondre. On doit attendre le plus possible pour prendre la décision la plus juste. »
Les favoris du tournoi
« Le padel aujourd’hui est très ouvert. Il y a beaucoup de jeunes joueuses comme Andrea Ustero, Claudia Fernández ou Martina Calvo, qui progressent énormément et ont un avenir incroyable. Chez les hommes, on a trois paires qui luttent pour la première place mondiale : Coello / Tapia, Galán / Chingotto et Lebrón / Stupa. Cela rend le circuit passionnant car plus personne ne peut dire à l’avance qui sera en finale. »
« Pour moi, avec les conditions de Paris, je vois une finale Galán / Chingotto contre Coello / Tapia. »
Le smash le plus décisif du moment
« Si tu me demandes qui a le smash le plus décisif aujourd’hui, je dirais Leo Augsburger. On l’a vu à Madrid : il frappe de partout. »
Gestion émotionnelle des paires
« Une paire qui sait contrôler ses émotions a plus de chances de gagner. Avec des joueurs de caractère comme Lebrón ou Paquito Navarro, tu prends le package : ils intimident, ils font gagner beaucoup de matchs, mais cela peut aussi leur coûter. Aujourd’hui, il faut travailler le mental des paires autant que la tactique. Le soutien d’un psychologue sportif peut être décisif. »
Et si Pablo Ayma entraînait Juan Lebrón ?
« Tous les coachs veulent entraîner les meilleurs. Mais il faut que ce soit un projet cohérent. Moi, j’ai mes conditions, mes valeurs. Si cela correspond, oui. Mais si un joueur me demande d’être à temps plein alors que je n’ai pas le temps (j’ai mon académie et la sélection), ce serait impossible. »
« Avec n’importe quel joueur du top, il faut s’asseoir, discuter, voir le projet, le lieu d’entraînement, le calendrier. Ce n’est jamais facile de dire non, mais il faut que ça colle pour les deux parties. »
Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.
























































































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