Les clubs de tennis, pour qui un projet padel est tout nouveau, ont toute leur « politique » d’offre à établir.
Tout d’abord, il y a plusieurs solutions de base pour la construction de leur terrain ; certains choisissent de construire le terrain de padel sur un terrain de tennis déjà existant, tandis que d’autres choisissent de le construire à côté des terrains de tennis. La première solution a un gros avantage financier, puisqu’il n’y a pas besoin de couler une dalle de béton, ce qui dans le cas contraire peut multiplier le prix par deux, comme on a pu le constater dans la partie précédente. Il faut savoir que lorsqu’un projet associatif dépasse les 45 000 euros, il y a alors un appel d’offre public, ce qui peut ralentir l’avancée du projet.
Cependant, certains clubs n’oublient pas qu’ils sont un club de tennis avant tout. C’est par exemple le cas du club de François. Ce dernier nous disait pendant l’entretien : « Il faut pas oublier qu’on est aussi un club de tennis à la base »[1]. Ainsi, de ce que nous avons pu constater, les clubs tentent de garder tous leurs terrains de tennis. Dans le cas du club où François est chargé du projet padel, ils veulent construire ce terrain à la place du mur extérieur qui est que trop peu utilisé.
Le mur d’entrainement du club dans lequel François est chargé du développement padel.
L’autre argumentaire pour ne pas remplacer un terrain est qu’ils ont des équipes engagées dans les championnats par équipe tous les ans. Ils ont donc un réel intérêt à ne pas remplacer l’un des deux courts extérieurs.
L’extérieur de ce même club.
Lors de nos appels téléphoniques aux clubs de tennis de la région, les deux arguments qui revenaient le plus souvent lorsqu’ils ne veulent pas développer cette pratique, étaient qu’ils n’avaient pas forcément la place et donc qu’ils n’avaient pas l’envie de sacrifier un court de tennis, et qu’ils ont des équipes engagées dans des compétitions et qu’ils ont besoin de ces terrains.
Ensuite, nous avons pu remarquer que les clubs de tennis ont les mêmes arguments que la Fédération pour l’introduction du padel dans leur club ; ils veulent pour la plupart palier le nombre de licenciés dans leur club. François nous disait à ce sujet « L’objectif c’était de, au vu de l’émergence du padel en France et de la place qu’on avait, d’éventuellement utiliser cette place pour une nouvelle activité aux adhérents, et tenter de palier la baisse du nombre de licenciés dans le club, qui est aussi général en France »[2] Ainsi, ils tentent d’attirer de nouveaux licenciés en proposant cette activité annexe.
Puis se pose la question de l’offre proposée aux cotisants. On a pu remarquer que les clubs qui sont dans l’élaboration du projet padel ne savent pas encore totalement l’offre qu’ils vont mettre en place. En effet, ils sont dans la réflexion que si ils imposent une cotisation à l’année « tennis-padel », les « purs » tennismen ne seront pas d’accord avec cette décision. Les clubs se tourneraient donc plutôt vers une offre différenciée : soit « padel », soit « tennis » ou alors « tennis-padel ». Ceci leur serait plus contraignant d’un point de vu gestion, mais il semble que ce soit l’offre la plus adaptée.
Cependant, il faut bien comprendre que chaque club qui propose l’activité padel fonctionne à sa manière, et qu’il n’y a pas une offre prédéfinie et imposée par la FFT.
Nous avons pu ainsi mettre en évidence que les clubs ont pour but premier de redynamiser son nombre d’adhérents avec une activité annexe tel que le padel. Cependant, l’élaboration du projet peut prendre deux tournures : remplacer un terrain de tennis par un de padel, ou construire un court de padel en plus des terrains de tennis déjà existants. Ensuite la mise en place de l’offre dépend des clubs, et la structuration de cette offre peut mettre du temps.
Concernant les clubs ne voulant pas proposer le padel, deux arguments principaux plus ou moins en relation ressortent : le manque de place et l’impossibilité de sacrifier un court de tennis car la politique du club est axée sur le tennis et que bien souvent des équipes sont engagées en championnat par équipes, et donc qu’ils ont besoin de ces terrains.
[1] Page 110 : entretien François
[2] Page 105 : entretien François
Pierre a fait des études de STAPS, et a validé un master en management du sport, après avoir étudié à Reims, Francfort et Lille. J’ai découvert le padel en 2014 pendant mon année Erasmus à Francfort grâce à une amie espagnole. Bon sang, que c’est bon le padel !