Finaliste du P1000 de Créteil avec Adrien Maigret, Nicolas Rouanet vient d’intégrer le top 100 France. A 26 ans, La Rouane voit ses ambitions et son jeu évoluer.
Un passé de tennisman
J’ai un parcours assez sympa dans le tennis. Quand j’avais 17, 18 ans, j’étais classé -2/6. Je suis parti aux États Unis pendant quatre ans pour continuer mes études et j’ai dû faire un choix. Mon objectif c’était d’intégrer le circuit tennis, malheureusement ça ne s’est pas fait. J’ai commencé à entraîner des jeunes dans une académie américaine pendant deux ans et demi.
J’ai eu aussi la chance de voyager aux quatre coins du monde. J’ai été à la fois sparring pendant les Masters 1000 mais aussi coach d’une joueuse 120ème au classement WTA. Ça m’a permis de me déplacer dans les plus grands tournois et de côtoyer les stars du circuit, c’était une expérience de dingue. Je suis rentré en France en mars dernier.
Le padel et La Rouane : une histoire récente
J’avais joué deux trois fois au padel en 2019 dans mon club. Ensuite quand j’étais aux États-Unis, je ne me rendais pas compte de l’ampleur que ça prenait, j’étais à fond dans le tennis. Autour de moi dans le Kentucky, il n’y avait aucun terrain de padel. Même en Floride, il y en avait très peu.
C’est à mon retour en France que j’ai découvert ce sport. J’ai fait quelques tournois avec un ami de mon club de tennis (La Teste Tennis Club). On a fait des P100, P250 et j’ai commencé à prendre goût à la compétition. Tout est allé très vite. Le déclic, il est arrivé cet été. En cinq mois, j’ai gagné 13 P500. J’ai senti que j’apportais quelque chose à chacun de mes partenaires. J’ai tout de suite apprécié le côté spectaculaire avec les vitres et l’aspect ludique de jouer avec des amis. Je me suis très vite adapté au style du padel.
Un gaucher au style particulier avec un revers à deux mains
Mon style de jeu au tennis a tout de suite convenu aux codes du padel. J’ai une bonne main, une bonne vision du jeu et avec ma vivacité ça a compensé les lacunes que j’avais au départ avec la vitre. Quand tu arrives du tennis, tu ne démarres pas de zéro, la transition se fait rapidement.
J’ai un petit gabarit mais il y a quand même de la force là-haut. A l’avenir j’aimerais faire plus de par 3 et travailler ma vibora. Le service au tennis m’a permis de donner beaucoup de vitesse dans ces gestes-là et d’avoir le relâchement nécessaire pour laisser partir le bras au bon moment.
La grosse performance au P1000 de Créteil avec Adrien Maigret
Pour être honnête, ça a été un peu dingue. Avec mon classement, je n’ose pas vraiment demander à des grands joueurs de jouer, ce n’est pas du tout dans ma personnalité. Dans ma région il y a la Big Padel Jet Academy tenue par Jean-Thomas Peyrou où s’entraînent Dorian De Meyer, Thomas Vanbauce et Benjamin Grué, qui sont dans le top 20 français. J’ai eu la chance de m’entraîner avec eux et j’ai tapé dans l’œil de JT. Avec Adrien, ils travaillent ensemble, ils se connaissent bien et deux semaines avant le tournoi j’ai reçu un message de sa part. Il devait faire le P1000 avec Benjamin Tison mais ça ne s’est pas fait, il était donc à la recherche d’un autre partenaire. A ce moment-là j’ai surpris et pendant dix jours j’étais un peu sous pression, mais jouer avec Adrien Maigret, c’est quand même génial.
Une expérience unique
Avec la 3ème place au P1000 de Limoges et la 2ème place au P1000 de Créteil, le mois de janvier a été très encourageant. Le tournoi était relevé mais on était pleinement conscients de nos atouts. Le match qui m’a fait le plus de bien, c’est le quart de finale contre Jérôme Inzerillo et Maxime Joris. C’était serré et clairement ça m’a donné une grosse confiance pour le lendemain matin.
Physiquement en finale, ça a été compliqué. La marche était peut-être un peu haute. Yann Auradou m’a beaucoup gêné dans la diagonale. On a eu des occasions de breaker, on a perdu mais ça a été très enrichissant. Se dire que je peux rivaliser avec des top 20 français, c’est vraiment encourageant pour la suite. Adrien a été bienveillant tout le long, il m’a donné plein de conseils, c’était une expérience unique.
Le padel encore occasionnel dans son quotidien
Pour l’instant mon quotidien est trop chargé pour que je sois professionnel dans le milieu du padel. Je ne peux pas m’y consacrer à 100%. Actuellement je suis en formation pour devenir professeur de tennis. Avec les cours du lundi au vendredi, je travaille 45 heures par semaine. Je n’ai le temps de rien faire. Quand je joue, c’est une heure par semaine, le vendredi. J’essaye justement de ne pas trop tirer sur la corde pour éviter une blessure.
Un avenir qui s’écrit dans l’Hexagone (pour l’instant)
Je rejoindrai la Big Padel Jet Academy au mois de septembre, dès que j’aurai terminé ma formation. Pour l’instant, l’étranger ne m’intéresse pas. J’ai la chance d’avoir des joueurs du top 25 dans la région. J’ai beaucoup à apprendre. Je suis très satisfait de m’entraîner ici, je connais tout le monde. On verra à l’avenir si les choses s’accélèrent mais à court terme, ce n’est pas l’objectif.
Un tournoi avec Cyril Hanouna
Ce week-end, c’est anecdotique mais je joue avec Cyril Hanouna à Vergigny, sur un P500, ça va être sympa comme expérience. Après je me concentrerai sur les P1000 et P2000 de Bordeaux fin février et à l’avenir j’aimerais batailler sur les FIP. En tout cas j’ai hâte de terminer mon année pour me consacrer à 100% au padel. Je suis curieux de savoir jusqu’où je peux aller.
Fan d’ovalie, de ballon rond mais aussi de sport de raquette, il a été piqué par le padel lors de son adolescence en Galice. Aussi à l’aise devant la caméra que derrière un micro, Vince saura apporter sa vision et son expertise de passionné de la petite balle jaune.