A l’occasion du World Padel Tour Master Final qui se tenait il y a quelques jours à Barcelone, Padel Magazine s’est entrenu avec Nicolas Fauré, PDG Head France et Espagne.
Zoom sur l’évolution du padel en France comme à l’étranger, la croissance mondiale du chiffre d’affaire, et l’analyse de l’état du padel en Europe et dans le monde.
“Il faudra 10 ans pour que le padel rattrape le tennis en France”
“C’est indéniable , le padel est un grand gagnant de la période post-Covid au même titre que le tennis. Aujourd’hui on peut parler de marché. Pour une marque comme la nôtre, qui fabrique des palas depuis 32 ans, nous avons vraiment vu un bond en avant depuis l’épidémie de Covid-19. On parle de chiffres significatifs. Avant nous étions sur 0.1% des ventes pour le padel, maintenant nous pouvons dire que notre activité se divise en 2/3 tennis et 1/3 padel”.
Les propos du PDG de Head viennent confirmer l’excellente dynamique dans laquelle se trouve le padel. Cette discipline aurait pris tellement de place au sein de la firme autrichienne que durant les séminaires, l’attention se porterait bien plus sur le padel que sur le tennis.
“Je ne crois pas avoir vécu un telle situation”
“Oui c’est surtout dû à la croissance. Aujourd’hui le tennis est un sport mature qui s’est stabilisé. A contrario le padel est une discipline en pleine croissance, extrêmement forte. Ce phénomène a même surpris tous les acteurs du marché. Nous venons de subir deux ans avec une crise de l’offre par rapport à une demande exponentielle. L’explosion générale de ce sport depuis 2 ans est probablement unique tous sports confondus. Cela fait 32 ans que je suis dans l’industrie du sport et je ne crois pas avoir vécu telle situation“.
La longueur d’avance de l’Espagne bénéficie aux autres pays
“En France, nous sommes aux alentours des 200 – 250% d’augmentation, à comparer avec les années COVID bien évidemment mais ce qui nous intéresse c’est la croissance sur le long terme. Nous regardons sur 7 à 10 ans et nous pensons que nous connaitrons une évolution de +20 ou +30% par an pendant 8 ans. Si on veut combler la différence entre padel et tennis il nous faudra 10 ans minimum”.
“Aujourd’hui en Espagne le business du padel est deux fois et demi supérieur à celui du tennis. On parle là de plusieurs centaines de millions d’euros. L’Espagne est le pays hôte historique de ce sport. C’est une nation mature de par ses installations, son organisation de la compétition et de l’enseignement de la discipline. Elle a toujours une longueur d’avance qui bénéficie aux autres pays. Il y a cinq ans, l’Espagne représentait 90% de notre chiffre d’affaires mondial, tandis que maintenant ce pourcentage n’atteint que les 17%. Ceci est notamment dû à la croissance du padel dans les autres pays. Et encore nous pouvons constater que certaines nations n’ont pas encore vu ce sport démarrer chez elles comme l’Allemagne, le Royaume-Uni ou encore les États-Unis”.
Les pays baltes en plein boom : attention à la surchauffe
Après avoir discuté de la France et de l’Espagne nous avons voulu savoir quelle était l’autre partie du globe qui surprenait Nicolas Fauré lors de ces dernières années.
“Franchement c’est le reste de l’Europe. L’Amérique du Sud c’est historique quoi que l’on en dise. Aux États-Unis, ça n’a pas encore vraiment démarré. L’Asie a toujours subi un défaut de structures, même le tennis n’a pas vraiment démarré en Chine. Aujourd’hui nous nous focalisons principalement sur le reste du continent européen. Je pense notamment aux pays baltes”.
Depuis maintenant deux ans le padel s’est établi de plus en plus en terres suédoises, surprenant tous les acteurs du marché. En effet le royaume a mis en place d’énormes moyens pour faire de ce sport l’avenir de demain. Installations, organisations de compétitions ou encore “clinics” avec de célèbres coachs, la Suède connaît une croissance sans précédent. Et les voisins que sont la Norvège et la Finlande ne sont pas en reste !
Nous avons voulu avoir l’avis de Nicolas Fauré sur la question.
“Surprendre … On va calmer l’enthousiasme. Nous sommes un peu méfiants car quand il y a des croissances exponentielles de plus de 200 – 300% sur deux, trois ans, on se méfie quant à la capacité du sport à devenir mature. Que ce ne soit pas un effet de mode. Aujourd’hui ça grossit plus vite que dans certains pays dans le monde, maintenant nous allons regarder ça à 3, 5, 8 ans avant de prendre des dispositions”.
Vous pouvez visionner cette interview dans sa totalité grâce à la vidéo ci-dessous.
Futur naturopathe et passionné de padel, Seb est le monsieur santé / alimentation de Padel Magazine. Il jongle entre pala, quinoa et huiles essentielles. Depuis bientôt deux ans maintenant il traite l’actualité de la petite balle jaune avec toujours la même passion.