C’est au cours d’une interview accordée à Olé Padel que Manu Martín est revenu sur le couple phare du moment, celui formé par Arturo Coello et Agustin Tapia ainsi que sur la polémique survenue lors de la finale au Chili.
Manu Martín, personnage incontournable du padel mondial, est le troisième membre de l’équipe d’entraîneurs d’Agustín et Arturo : “C”est un projet dans lequel j’apprends beaucoup et ça ne pouvait pas aller mieux. Et au-delà des résultats sportifs, l’ambiance de travail est géniale. Dans le meilleur des cas, il nous aurait été difficile de penser qu’un début de saison aurait pu se dérouler si bien.“
Cette année, il était assis sur leur chaise lors de deux tournois : au Qatar Major à Doha, et à l’Open du Chili 1000 à Santiago où a eu lieu cette finale controversée contre Lebrón et Galán.
Tapia-Coello, deux personnalités différentes
Je définirais Arturo comme un requin, un prédateur, dans le sens où il a un objectif clair : il veut être le meilleur et il s’entraîne chaque minute. Il reste concentré là-dessus. Il a un esprit compétitif que j’ai rarement vu et il l’a depuis de nombreuses années.
J’ai toujours été surpris par sa progression : c’est une éponge qui a absorbé le meilleur de chacun des joueurs. Il veut gagner à tout prix, il est très consciencieux et exigeant dans son travail.
Il a tous les ingrédients pour que, si les opportunités s’offrent de nouveau à lui comme ça l’a été, il puisse vous donner encore les résultats qu’il a obtenus.
Et en ce qui concerne Agus, qu’on appelle le Mozart ou le Génie, quand on le voit vraiment jouer, on se dit “Quel mec talentueux !”. Mais quand on lui demande d’expliquer pourquoi il fait ce qu’il fait, on se rend compte qu’autre chose se passe dans sa tête. Nous ne sommes pas sur un pied d’égalité.
Sa perception sur la formation de la paire Coello-Tapia
Je suis assez conservateur. Je travaillais déjà avec Arturo à cette époque. C’est vrai qu’il m’a semblé que ce changement était un peu tôt.
Je savais qu’ils pouvaient être compétitifs, mais ils avaient toujours été dans l’ombre d’un leader, d’un joueur plus expérimenté, et ils n’avaient pas encore eu l’occasion de voler de leurs propres ailes. Je considère que c’est une décision courageuse.
Quand j’ai parlé avec Arturo, il a dit “je veux jouer avec Tapia”. Et Tapia disait la même chose. L’incertitude demeurait toutefois à ce moment. L’option la plus sûre aurait été d’attendre un peu plus longtemps, mais quand deux joueurs ont une telle envie de jouer ensemble et de parler d’un projet à moyen-long terme, alors on y va.
On avait des doutes sur le leadership et la performance, d’autant plus que ce sont deux joueurs irréguliers. Et la pré-saison a accentué les doutes. Mais c’est arrivé comme ça, et maintenant, tout est phénoménal !
Le scandale de la finale du WPT Chile Open : une épreuve décisive pour renforcer le mental
“Plus qu’un test décisif, c’était une confirmation. On sait désormais qu’ils sont une équipe, qui lorsque les choses tournent mal, sont toujours là.
C’est ce genre d’épreuve qui ous permet de dire : “Si vous surmontez cela, vous en sortirez très fort.“
Des propos que tenait déjà Agustín Tapia en interview avec nous il y a quelques jours.
Une issue finale différente aurait-elle pu être possible ?
Les entraîneurs font partie du jeu, mais nous ne sommes pas tellement impliqués en réalité. Nous sommes dans une situation où nous ne pouvons même pas applaudir nos joueurs sans être avertis.
Mais à ce moment de la finale, j’ai prévenu Honorio (l’arbitre) : “Tu as annoncé 30-40 alors que c’est 40-30”.
Je vous mets dans ce scénario : j’interviens et je risque d’avoir un “avertissement” sur l’équipe. La révision vidéo est demandée, le point est répété ou peu importe.
Si l’on n’avait pas gagné la partie, la responsabilité aurait été entièrement mienne, car c’est moi qui me lève et arrête le match.
Quel plaisir d’être journaliste dans le milieu du padel, un attrayant sport en pleine expansion. J’espère que vous apprécierez les contenus proposés. À bientôt peut-être sur les pistes !