Nada Majdoubi est la 10e joueuse française, licenciée au Stade Toulousain, une personnalité du monde du padel en France. Lors de la quatorzième étape du Cupra Padel Tour à Padel Tolosa Rodez, nous en avons profité pour mieux connaître cette marocaine qui a également la nationalité française récemment, lui permettant peut-être de caresser peut-être une ambition au sein de l’équipe de France tout en revenant sur des thématiques très actuelles : le padel féminin.

Des ambitions pour la Team France ?
“L’envie est bien évidemment présente, c’est aussi pour ça qu’on fait de la compétition. Avoir des objectifs de plus en plus élevés est naturel. Actuellement, je suis dans le top 10, mais il reste un écart à combler pour prétendre à l’équipe de France. Avec un emploi à temps plein, je n’ai pas vraiment le temps de m’entraîner autant qu’il le faudrait. Il est clair que si l’on souhaite intégrer l’équipe de France, il faut se donner les moyens. Aujourd’hui, je privilégie mon travail et ma vie personnelle.”

Qu’est-ce qui te manque pour rivaliser avec les meilleures joueuses françaises ?
“Plus d’entraînements, évidemment. Que ce soit en padel ou en préparation physique, ainsi que plus de compétitions pour accumuler de l’expérience. Mes adversaires jouent contre différentes joueuses et styles de jeu, ce que je ne peux pas faire autant. Cette régularité manque peut-être, c’est certain.”

Ton regard sur le padel féminin et son développement ?
“En ce moment, on assiste à l’annulation de nombreux tournois, y compris des P1000, ce qui ne se produisait pas avant. Le padel féminin reste moins représenté, et beaucoup de femmes n’ont pas cet esprit de compétition. Venir du tennis nous a apporté cet attrait pour la compétition, mais d’autres pratiquantes, qui viennent du loisir, n’ont pas forcément cette envie de compétition, surtout pour les P1000, ce qui peut freiner leur participation.”

“Ce manque de joueuses compétitrices complique le remplissage des tableaux. De plus, il faudrait éviter que des P500 se jouent en même temps. Parfois, plusieurs P1000 féminins sont programmés simultanément, ce qui est ingérable en termes de participation. Un calendrier mieux organisé pourrait aider à combler ce manque.”

Si tu pouvais changer quelque chose dans le padel féminin ?
“Le calendrier est extrêmement chargé avec les P1500, P2000 et les Championnats de France, sans parler des destinations parfois très éloignées, ce qui rend les déplacements coûteux en argent et en temps. Je préfère me concentrer sur les gros tournois et limiter les déplacements pour les P1000 à proximité.”

“Par ailleurs, les prize money restent très bas, et les coûts du week-end ne sont pas compensés par les gains. Ce manque de financement décourage aussi. Il y a là un besoin de progression pour soutenir les joueuses et les inciter à participer plus régulièrement.”

L’expérience sur le Cupra Padel Tour ?
“J’ai déjà participé à une étape au Toulouse Padel Club pour un P500 féminin il y a quelques années. C’était une superbe expérience, avec une ambiance conviviale et de beaux lots. C’est toujours agréable de retrouver cette ambiance.”

Un conseil pour les débutantes en padel ?
“Avant tout, prenez du plaisir ! Ce sport est génial pour cela, on apprend chaque jour et on progresse vite. Gardez un esprit ludique, même si la compétition est présente. Le padel, c’est un équilibre entre fun et compétition. Restez dans cet esprit longtemps, tout en ayant envie de gagner.”

Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.