Lors du Paris Major 2025, au court Philippe-Chatrier transformé en arène de padel, la Fédération Française de Tennis (FFT) a présenté un projet ambitieux : Boost Padel. En conférence de presse, le président de la FFT Gilles Moretton et la directrice padel Stéphanie Cohen-Aloro ont détaillé la stratégie fédérale autour de ce sport en plein essor. Voici l’intégralité de leurs déclarations.
« Le padel est un phénomène » – Gilles Moretton
« Cet événement sera plein en fin de semaine et il constitue le plus grand tournoi de padel au monde en termes de spectateurs. C’est une illustration claire : le padel est un phénomène. »
« Pourtant, ce sport n’est pas nouveau : il a été créé en 1969. Il a mis du temps à traverser l’Atlantique, il est resté en Amérique du Sud, puis il s’est développé en Europe. Aujourd’hui, il explose. »
Le président est revenu sur l’histoire de la FFT :
« Notre fédération existe depuis 1920. Elle a longtemps été monoproduit, centrée sur le tennis. Nous avons la délégation du padel depuis 2014, celle du paratennis également, mais ces pratiques n’étaient pas réellement développées. Je me souviens, en visitant des clubs, d’entendre : “On parle tennis, ne parlez pas padel.” Mais pour moi, le padel n’a jamais été un concurrent. C’est une offre complémentaire. »
Une fédération qui grossit
« En 1920, la FFT comptait 61 clubs, environ 6 000 licenciés. Aujourd’hui, nous avons dépassé le million, avec 1 228 000 licenciés fin août. C’est un record. »
Le président insiste :
« Ce développement n’est pas une concurrence entre tennis et padel. C’est une offre plus large qui attire de nouveaux licenciés. Nous voulons répondre à leurs attentes. »
Il évoque même le pickleball :
« Nous avons lancé un appel à candidature pour la délégation du pickleball. Nous avons déjà des aides à l’équipement pour les terrains de tennis, de padel, et même de pickleball. Nous construisons, rénovons, finançons. Nous accompagnons aussi l’emploi, car nos clubs manquent d’enseignants. »
Les chiffres du padel en France – Stéphanie Cohen-Aloro
« Aujourd’hui, nous avons 106 000 licenciés padel. Ce qui est important, c’est que 50 % sont de nouveaux licenciés FFT. Le padel attire donc un nouveau public. »
« Nous comptons environ 350 000 pratiquants recensés (licences multiraquettes, locations, compétitions) et plus de 150 000 qui jouent sans être licenciés. Au total, on estime à 500 000 pratiquants en France. »
« En termes de clubs, nous en avons 1 000 qui proposent du padel, avec 3 200 pistes au total. C’est une belle progression, mais si on se compare à l’Espagne (17 000 pistes, une pour 3 000 habitants) ou à l’Italie (10 000 pistes, une pour 5-6 000 habitants), nous sommes encore loin. En France, il y a une piste pour 22 000 habitants. La marge de progression est énorme. »
Pourquoi « Boost Padel » ?
Moretton explique :
« L’aide à l’équipement existante, qui finance 20 % d’un projet (deux pistes minimum), a permis de soutenir de nombreux clubs. Mais aujourd’hui, cela ne suffit plus. La demande explose. Nous devons innover. Boost Padel est un dispositif nouveau, probablement unique en Europe. »
« Nous allons investir 85 millions d’euros sur 10 ans. Le modèle de base est ambitieux : six pistes (quatre couvertes, deux extérieures), mais il pourra varier. Nous financerons intégralement grâce à un prêt à taux zéro sur dix ans. »
« Ce dispositif n’est pas né du jour au lendemain. Cela fait deux ans que nous travaillons avec nos services juridiques et financiers. Nous voulons aider nos clubs à rattraper le retard. »
Les critères d’éligibilité – Stéphanie Cohen-Aloro
« Pour en bénéficier, il faut :
- être un club affilié FFT,
- présenter un projet d’au moins quatre pistes,
- être soutenu par la collectivité, maître d’ouvrage,
- fournir un projet ambitieux et viable,
- respecter un cahier des charges, notamment sur les nuisances sonores. »
« Nous avons mené en 2023 une étude sur le bruit du padel et rédigé des recommandations. Les clubs devront les intégrer. »
Elle précise :
« Boost Padel est complémentaire de l’aide à l’équipement, mais les deux aides ne sont pas cumulables. Un club devra choisir. »
Géomarketing et ancrage local
Le Président Gilles Moretton insiste :
« Nous allons intégrer une dimension géomarketing. Nous avons identifié les bassins de population : une piste pour 22 000 habitants, c’est trop peu. Mais nous n’irons pas installer des pistes dans des zones déjà saturées. Nous voulons éviter les erreurs du passé, comme l’opération “5000 courts” dans les années 80, qui avait placé des terrains de tennis isolés en milieu rural sans tissu associatif. »
« Nous travaillons déjà avec les collectivités. Stéphanie a rencontré de nombreux maires. Nous voulons des projets solides et durables. »
Former et structurer
« Nous avons besoin d’écoles de padel pour les jeunes, comme pour le tennis. Aujourd’hui, le padel est surtout pratiqué par les adultes. Mais nous devons former les générations futures », rappelle Moretton.
« C’est aussi le rôle du CNE Padel, ouvert cette semaine, et qui doit accompagner la formation du haut niveau. Nous avons besoin de clubs capables d’accueillir des compétitions. »
Un modèle inspiré du privé
« Le privé a beaucoup aidé au développement du padel en France. Nous voulons nous en inspirer, tout en défendant notre modèle associatif. Les clubs associatifs vivent grâce à leurs bénévoles et n’ont pas toujours la même logique de rentabilité. Mais nous intégrerons la location horaire, car c’est une demande forte. Cela permettra aussi à de nouveaux publics de découvrir le padel. »
Inclusion et diversification
En guise de conclusion, Gilles Moretton a élargi son propos :
« Ce que nous faisons pour le padel, nous l’avons déjà fait pour d’autres pratiques. Je pense au paratennis, longtemps délaissé, qui n’avait que 160 000 euros de budget. Aujourd’hui, nous avons porté ce budget à 5 millions. Nous voulons développer le tennis-fauteuil, le padel-fauteuil, le tennis pour malentendants. »
« Si nous obtenons la délégation pour le pickleball, nous pourrons appliquer la même logique. Notre rôle est de répondre aux attentes de nos licenciés, partout sur le territoire. »
« Ne pas rater le train »
« La France a encore du retard par rapport à l’Espagne, l’Italie, la Belgique ou les Pays-Bas. Mais nous avons une marge de progression énorme. Boost Padel, c’est notre volonté d’accélérer, pour nos licenciés, nos clubs, nos jeunes et notre haut niveau », conclut Moretton.
« Boost, ce n’est pas dans le dictionnaire, mais tout le monde comprend. Nous voulons accélérer. Le padel est un sport d’avenir, et nous devons être à la hauteur. »
Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.
























































































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