Le fondateur de Tennis Magazine et père d’Antoine et Louis Couvercelle, qui sont à la tête du Big Padel Merignac, Jean Couvercelle, est passé au micro de Padel Magazine lors du Greenweez Paris Premier Padel Major pour répondre à nos questions.
“Je n’imaginais pas que ça finirait par un tournoi à Roland-Garros”
Padel Magazine : Tu t’es lancé dans le padel, à la fois sur le terrain et en tant qu’investisseur. Comment cette aventure s’est-elle mise en place ?
Jean Couvercelle : « C’est à double titre. Parce que d’abord dans Tennis Magazine, j’ai tout de suite donné une petite place au padel et notamment grâce à toi (Franck Binisti). J’ai directement été séduit par ce sport que j’ai eu la chance de pouvoir découvrir en Espagne avec la famille. Et d’ailleurs c’est là-bas qu’était née l’idée de créer un club un jour, qui est devenu le Big Padel de Merignac.
Je dirais même qu’on a été précurseurs en l’occurrence puisqu’on a hébergé un cahier spécial, qui s’appelait d’ailleurs « Padel Magazine », au sein de Tennis Magazine, au centre du journal. Il y avait 16 pages il me semble, et il y avait vraiment de quoi lire. C’était un rendez-vous qu’on fixait pour les lecteurs et un rendez-vous pour l’avenir.
Ça a été une vraie innovation parce que je croyais beaucoup en l’avenir de ce sport, même si à l’époque ce n’était pas très connu. D’ailleurs au sein même du journal, tout le monde n’était pas très convaincu de l’utilité de développer ce sport.
Tous les mois, il y avait une partie réservée au padel, et pour te dire, je n’imaginais pas à l’époque que ça finirait par un tournoi ici à Roland-Garros avec cette dimension internationale.
Chacun qui a suivi Tennis Magazine avec fidélité sait qu’on s’est ouvert au padel très tôt. Ça a été une forme d’audace, mais qui aujourd’hui est récompensée. Même si c’est a posteriori, je suis très content.
Comme on a un club de padel en plus, on est particulièrement fiers d’avoir créé ces deux choses à la fois. »
“Le padel fait partie de la grande famille du tennis”
Padel Magazine : Aujourd’hui tu n’es plus lié à Tennis Magazine, mais est-ce que parfois tu ne te dis pas que c’est dommage qu’ils n’aient pas renouvelé cette « confiance » envers le padel ?
Jean : « Oui c’est dommage car aujourd’hui le padel fait partie de la grande famille du tennis. Il est intégré à la Fédération Française de Tennis, donc à tous les titres, c’est dommage.
Dans beaucoup de clubs de tennis aujourd’hui, des terrains de padel sont installés et je pense que cela va se faire de plus en plus. Donc par conséquent, indépendamment des clubs privés qui marchent très bien, je dirais qu’aujourd’hui, cela fait partie de cette famille. Le padel a sa place (dans cette famille) et l’aura de plus en plus je crois. »
Les origines du lancement de “Tennis Magazine” (1976)
Padel Magazine : Raconte-nous un petit peu les débuts de Tennis Magazine. Comment t’es-tu lancé dans ce magazine qui est dans le cœur de beaucoup ?
Jean : « C’était audacieux aussi à l’époque, parce qu’on partait d’une page blanche. Créer un journal, c’est devoir imaginer tout le contenu, toutes les rubriques pour essayer de répondre aux attentes de ceux qui pouvaient s’intéresser au tennis à l’époque. Il y avait beaucoup de monde et c’était un sport qui grandissait, un peu comme le padel aujourd’hui.
J’ai pris des risques à l’époque, j’étais relativement jeune et je me suis dis « je me lance ». Je travaillais à l’époque à France Soir qui était un grand quotidien, le plus grand en France. J’ai quitté ce journal pour créer Tennis Magazine parce que je voulais le faire à part entière et ne pas le faire en supplément d’autre chose.
Ça a été beaucoup d’angoisses de savoir si ça allait répondre aux attentes de ceux qui partageaient comme moi le goût du tennis. Et heureusement je crois qu’on a visé assez juste pour que ceux qui aimaient ça puissent se retrouver et trouver toutes les réponses qu’ils pouvaient attendre. »
“Chaque mois on gagnait des lecteurs, chaque année on gagnait des parts de marché”
Padel Magazine : Comment en quelques mots peux-tu décrire cette aventure ? Il y a eu des hauts et des bas je suppose ?
Jean : « Non il n’y a eu qu’une croissance, mais cela dit c’était très difficile parce qu’on était dans un marché déjà occupé par un autre magazine : Tennis de France, magazine qui appartenait au président de la fédération, donc c’était très compliqué par rapport à ça.
On a joué notre carte, et ceux qui nous ont aidés ce sont les lecteurs parce qu’ils ont adhéré de suite au magazine. Par conséquent ça nous a permis de croître : chaque mois on gagnait des lecteurs, chaque année on gagnait des parts de marché.
Il n’y a pas vraiment eu de creux. Il y a eu des pointes en fonction des résultats, avec la Coupe Davis par exemple. Et cela jusqu’au moment où le tennis a décliné un petit peu. À partir du moment où le tennis a décliné, évidemment le journal aussi a un peu perdu des lecteurs. En plus cela s’inscrit dans une époque où la presse écrite n’est pas forcément à son top, même s’il y a toujours une place pour la presse papier. J’en suis persuadé.
On a évolué tout au long de ces 40 années dans le contenu, dans la présentation des sujets, c’est normal. Mais il y a surtout eu d’immenses moments de plaisir et de passion partagés avec ceux qui nous accompagnaient : les lecteurs, les partenaires et les joueurs, les acteurs du tennis évidemment. »
Retrouvez l’intégralité de l’interview en vidéo, juste ici :
Passionné de football, j’ai découvert le padel en 2019. Depuis, c’est l’amour fou avec ce sport au point de délaisser mon sport de prédilection.