Javier Barahona, actuellement 37e joueur mondial, fait partie de la 17e paire du tableau principal au Greenweez Paris Major 2024, en compagnie de Teo Zapata. Né dans une famille de sportifs, Javier a d’abord été passionné de football avant de découvrir le padel, sport dans lequel il excelle aujourd’hui. Lors de notre rencontre au Madrid P2 et au Summit ASICS, nous avons eu l’occasion de discuter de son parcours, de ses défis mentaux, et de son partenariat avec Teo Zapata, tout en évoquant la manière dont le padel est devenu une priorité dans sa carrière.
Tu as un parcours atypique…
Javier Barahona : Absolument, ce n’est pas un parcours traditionnel. Je jouais au football à un bon niveau, dans de bonnes équipes, mais j’étais un peu obsédé par ce sport. Mes parents voulaient que je change un peu d’air, que je fasse autre chose. J’ai donc commencé à jouer au padel avec mon frère. Mon grand frère a commencé à participer à des tournois juniors et jouait très bien. Alors, j’ai commencé à jouer aussi, pour le plaisir.
J’ai suivi un chemin très différent. Beaucoup de joueurs viennent du tennis ou d’autres sports de raquette, mais moi, c’était le football. C’est peut-être pour ça que j’ai un style un peu différent des autres joueurs.
Un jeu un peu différent des autres joueurs ?
Javier Barahona : Peut-être, oui. Techniquement, mon style n’est pas aussi classique que celui des autres joueurs. Comme j’ai commencé directement avec le padel, mon approche du jeu est un peu différente.
Qu’est-ce qui te manque aujourd’hui pour faire partie du top mondial ?
Javier Barahona : Je pense que c’est surtout une question mentale. Au niveau de la concentration, les meilleurs joueurs sont excellents. En termes de coups, on est tous assez proches, mais c’est la force mentale qui fait souvent la différence. Physiquement, je suis en forme, et j’ai de bons coups, mais je dois améliorer ma concentration pour être plus constant.
La concentration est donc vraiment un élément clé ?
Javier Barahona : Oui, je le pense. J’ai eu des matchs où j’ai pu rivaliser avec n’importe qui, mais le défi est de maintenir ce niveau sur la durée. C’est là où le travail mental est important.
C’est intéressant, car ton partenaire Teo Zapata m’a dit quelque chose de similaire. Vous travaillez ensemble sur cet aspect mental ?
Javier Barahona : Oui, tout à fait. Teo a une psychologue, et moi aussi j’ai un psychologue. Nous travaillons beaucoup ensemble sur cet aspect. La pression est souvent très élevée, donc il est important de bien gérer tout cela pour rester concentré.
Quels types d’exercices faites-vous pour travailler le mental ?
Javier Barahona : Cela dépend, mais j’ai des sessions hebdomadaires avec mon psychologue. C’est comme si c’était un coup supplémentaire à travailler, mais pour la tête. On pratique des exercices audio, de la méditation, et on lit des routines spécifiques pour s’entraîner mentalement.
Tu vois une différence concrète ?
Javier Barahona : Oui, énormément. J’ai des routines qui me permettent de rester concentré pendant le match. Avant, il m’arrivait de baisser de régime après le premier set. Maintenant, avec mes routines, je sais quoi faire pour rester concentré après chaque set.
Parlons un peu de ton partenaire, Teo Zapata. Le partenaire est essentiel sur le court. Comment voyez-vous la dynamique entre partenaires dans le padel aujourd’hui ?
Javier Barahona : Oui, le partenaire est très important. Il y a eu beaucoup de changements ces dernières années. Il y a dix ans, les paires restaient ensemble pendant un ou deux ans. Aujourd’hui, les gens ont plus envie de gagner rapidement, donc ils changent plus souvent. Mais pour moi, changer souvent n’est pas une solution.
Tu as tendance à rester longtemps avec tes partenaires ?
Javier Barahona : Oui, j’ai toujours joué longtemps avec mes partenaires. Avec Juanlu, j’ai joué pendant 8 mois, avec Javi García pendant 2 ans, et avec Teo, ça fait 4 mois que nous jouons ensemble. À moins qu’un joueur du top ne m’appelle, je ne vois pas l’intérêt de changer.
Penses-tu que tu pourrais rester longtemps avec Teo ?
Javier Barahona : Oui, tant que tout se passe bien, je resterai avec lui. À moins qu’un joueur du top ne m’appelle ou que Teo ait une opportunité incroyable, je ne pense pas qu’il soit bénéfique de changer de partenaire si c’est pour jouer avec quelqu’un d’un niveau similaire.
Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.