En exclusivité pour Padel Magazine, replongez dans l’histoire du padel avec l’interview du Mexicain Enrique Corcuera, le fils de l’inventeur de ce sport !
Une interview à écouter en version originale ICI.
Quinze années de réflexion
“Au milieu des années 50, mon père avait un fronton pour jouer à la pelote basque et un jour il a pensé à mettre un filet de tennis au milieu de l’aire de jeu. Il se rendit vite compte que c’était très amusant de jouer au tennis avec les murs autour.
Comme c’était trop rapide avec les raquettes de tennis et que le terrain était trop grand, il a commencé à faire quelques expérimentations. Et lorsqu’il a acheté une maison à Acapulco, en 1969, il a créé une piste plus petite, avec des murs autour, de 20 mètres par 10, ressemblant beaucoup à celles que l’on connaît aujourd’hui. Elle était le fruit de quasiment 15 années d’expérimentations.


C’est intéressant de se dire qu’il a pu convaincre ses amis de jouer à un sport qui n’existait pas, et de les impliquer dans ses améliorations !
Au début ils jouaient avec des raquettes en bois, mais elles se cassaient avec la balle de tennis. Il a commencé à les renforcer, en rajoutant des pièces en métal, et grâce à cela elles pouvaient davantage supporter les impacts.”

Un jeu pour s’amuser entre amis et en famille
Un court de tennis nécessite 1000 m² [Ndlr : 600 à 700 m² sans les abords] et mon père n’en avait que 300, donc il a fait un terrain plus petit. A Acapulco, il avait beaucoup d’amis et il leur a proposé de venir essayer et ils ont aimé tout de suite. C’est ainsi qu’ils se sont mis à construire des pistes chez eux. C’est un sport très social, on peut jouer en famille, les gens qui regardent prennent du plaisir.
Au début, il n’aurait jamais cru que le padel puisse devenir un sport international. Pour lui c’était un jeu pour s’amuser entre amis et avec sa famille. Il s’est rendu compte de l’ampleur que cela prenait vingt ans plus tard. Ma mère avait emmené ce sport en Argentine et les amis de mon père en Espagne. Dans les années 80, quand il a vu que les gens commençaient à aimer ce sport, il a décidé de déposer un brevet pour être reconnu comme l’inventeur de ce sport.”

Paddle Corcuera
“Au début, le nom était compliqué, il appelait ça Paddle Corcuera. C’est avec ce nom que mes parents ont fait le premier règlement de ce sport dans les années 80. Il y avait déjà un sport américain qui s’appelait le paddle tennis, qui ressemble mais sans les murs. C’est de là qu’est venu le nom paddle. Et ensuite, ils se sont mis d’accord pour retirer le nom Corcuera.

L’un des meilleurs amis de mon père, le prince Alfonso de Hohenlohe, venait tous les hivers dans la maison d’Acapulco, il a beaucoup aimé, et à son retour en Espagne il a construit le Marbella Club, avec quatre pistes de padel. C’est donc en Andalousie que le sport est devenu populaire, avant de s’exporter. Ma mère est Argentine, et des amis qui venaient en vacances à la maison d’Acapulco ont emmené l’idée là-bas, ils ont construits des pistes et le sport a gagné en popularité.”
Pourquoi ce sport ne s’est-il pas d’abord développé dans le pays où il a été créé ? Enrique nous répond : “Je pense que cela vient de la culture sportive. En Espagne et en Argentine, les gens sont plus sportifs. Au Mexique, le boom c’est maintenant. A l’époque, les gens ne jouaient que dans leurs maisons.”

La création de la Fédération internationale
“Il y avait deux fédérations de padel, une en Argentine et une en Espagne. Mon père et son ami Ignacio Soto Borja ont uni les deux et ont créé la Fédération internationale de padel. Ensuite ils ont breveté les vitres puis ont offert le brevet pour que le sport puisse grandir plus vite. Les règles que l’on connaît aujourd’hui sont plus ou moins les mêmes sauf une : mon père considérait comme faux un service qui allait toucher la vitre latérale. A l’époque il n’y avait pas beaucoup de bons joueurs et c’était plus facile de jouer comme cela.”
En 1990, nous avons organisé la Copa Corcuera, avec les meilleurs joueurs du monde, et l’on n’en croyait pas nos yeux. Par exemple, quand les joueurs faisaient des sorties de piste pour remettre la balle, nous ne savions même pas que c’était possible. Ces choses, ce sont les joueurs qui les ont inventées !
Mon frère a joué pour la sélection mexicaine mais quand ils ont affronté les Espagnols et les Argentins, ils ont vu qu’ils ne pouvaient rien faire. Nous sommes des amateurs (pour voir Enrique jouer au padel c’est ICI). Pour être professionnel, il faut jouer cinq ou six heures par jour. Aucun amateur ne peut se battre contre des professionnels.”
Jean-Noël Grinda, le meilleur joueur de l’époque !

“Dans la maison d’Acapulco, mon père jouait au backgammon avec certains des meilleurs joueurs du monde. Et l’un d’entre-eux était Jean-Noël Grinda, un grand joueur de tennis, qui jouait la Coupe Davis avec la France. Et quand il a vu la piste de padel, cela lui a plu tout de suite, et très vite il est devenu le meilleur de l’époque. Disons qu’à ce moment-là c’était le meilleur joueur du monde, et il a toujours eu envie d’exporter ce sport en France.”
Une vie marquée par le padel
“Nous avons toujours été des ambassadeurs du World Padel Tour, nous avons toujours aidé au développement de ce sport dont la croissance était linéaire. Et durant la pandémie, le boom est devenu incroyable.”

“Ma famille a créé une entreprise qui s’appelle CoPa (Corcuera Padel) pour faire des raquettes, des balles, des vêtements, qui respectent l’héritage de mon père. L’idée c’est d’utiliser les meilleures technologies mais avec un style rétro. On démarre au Mexique et aux États-Unis, et ensuite nous allons voir avec des entreprises espagnoles pour se lancer dans l’Union européenne. Le produit ne sera commercialisé qu’à partir de juin ou juillet.”




Honorer l’héritage de son père
“Si mon père voyait le développement du padel aujourd’hui, il n’en croirait pas ses yeux, il serait extrêmement heureux. Quand il est mort, le padel se pratiquait déjà dans deux pays, et il y avait déjà un circuit professionnel, mais le boom actuel, il ne pourrait pas le croire. Il serait très fier, c’est pour cela que nous voulons honorer son héritage.”




Xan est un fan de padel. Mais aussi de rugby ! Et ses posts sont tout aussi punchy. Entraîneur physique de plusieurs joueurs de padel, il déniche des posts atypiques ou traite de sujets d’actualité. Il vous donne également quelques conseils pour développer votre physique pour le padel. Clairement, il impose son style offensif comme sur le terrain de padel !























































































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