Tout le monde n’a pas la chance de jouer au padel dans un lieu aussi paradisiaque que le Padel club de la Presqu’île (photo ci-dessus). Situé dans le cadre extraordinaire des calanques de Cassis, celui-ci est considéré comme l’un des plus beaux de France.
Dans notre récente enquête sur le club idéal, le critère du cadre paradisiaque n’était toutefois pas prioritaire. Il est vrai que nos questions portaient davantage sur des données objectives, et notamment le prix de l’heure de jeu et des abonnements.
Pour les plus de 120 lecteurs qui nous ont répondu, les trois ingrédients principaux du club idéal sont le prix, l’existence de pistes couvertes ou semi-couvertes et la qualité des terrains. Ces trois critères ont été placés en tête respectivement par 25,6%, 24,8% et 22,3% des sondés.
Mais au-delà des chiffres, nous vous avons demandé de décrire le club de vos rêves, celui qui aurait tout pour plaire. Vos “lettres au Père Noël” sont allées au-delà de nos espérances… Certains parmi vous se sont montrés réalistes, en décrivant un club idéal proche de celui où ils jouent, avec quelques améliorations. D’autres ont rêvé éveillés, en imaginant un club cochant toutes les cases pour un prix dérisoire, avec même un “toit ouvrant” comme sur le central de Roland-Garros. Ils ont eu bien raison car il est permis de rêver et c’est même ainsi que le padel de demain crèvera le plafond !
“800 € par an, ça reste raisonnable”
Voici, classés par thèmes, les rêves tantôt les plus raisonnables, tantôt les plus fous, que vous avez formulés :
■ Le prix.- “2 € pour des terrains tout neufs” : un de nos sondés croit au Père Noël, mais il est apparemment le seul. A cette exception près, les plus optimistes d’entre vous rêvent d’une heure de jeu à 5 €, un tarif que l’on ne trouve guère que dans des clubs associatifs ou en heures creuses dans quelques clubs privés. Sérgio, originaire du Portugal, juge que des prix “raisonnables” sont compris “entre 3,5 et 5€ par personne en heures creuses, et 7,5 à 10€ en heures pleines”. Si certains joueurs sont prêts à payer 10€ l’heure de jeu (soit 40€ à quatre), beaucoup souhaitent pouvoir jouer 1 h 30 à ce tarif-là.
Du côté des abonnements, Fabio, un joueur des Alpes-Maritimes, est nostalgique des deux pistes de Châteauneuf-Grasse (lire plus bas), où 135 euros suffisaient pour jouer six mois ; mais ce club est fermé pour une grosse rénovation, regrette-t-il. Plusieurs joueurs pensent qu’une cotisation comprise entre 200 et 250 € par an serait l’idéal, sans limitation de jeu.
Mais des prix annuels compris entre 300 et 500 € (avec tarif réduit pour les jeunes) ne vous font pas peur, surtout si les prestations sont à la hauteur. Habitué à jouer pour 80€/an à Gisors, le Normand Bernard est prêt à monter jusqu’à 100€ ! A l’autre extrême, Delphine, de Bois-Colombe, préconise “une cotisation annuelle ne dépassant pas 700 euros”. Et du côté de la frontière suisse, Romain cite comme modèle le club de Pratteln, dans la banlieue de Bâle : “L’abonnement annuel est à 800€ : c’est plus cher qu’un club associatif mais ça reste raisonnable pour les prestations”.
■ Les terrains.- Si les joueurs de padel sont habitués et prêts à dépenser davantage que les tennismen, ils sont exigeants sur la qualité des terrains. Plus de 10% de ceux qui ont répondu réclament spontanément des terrains sans sable apparent ou avec sable bien balayé, ne formant pas de tas. “Une bonne hauteur sous plafond” fait également partie des attentes formulées plusieurs fois, de même que “des espaces suffisants sur les côtés pour sortir”.
Victor, un Toulousain que nous remercions pour ses réponses détaillées, souhaite lui “un entretien régulier des terrains, avec nettoyage des vitres quotidien, vérification hebdomadaire de la tension du filet, nettoyage au moins hebdomadaire des abords des terrains”.
Des vitres propres, voilà une exigence qui revient régulièrement, de même qu’un éclairage de qualité, qui n’aveugle pas. Toujours au chapitre luminosité, plusieurs d’entre vous mettent en garde contre les baies vitrées en indoor qui gênent la pratique : si c’est le cas, les joueurs souhaitent avoir la possibilité d’occulter la source lumineuse.
Indoor, outdoor ou les deux ?
■ Couvert, svp.- Le mot “couvert” est celui qui revient le plus souvent dans vos réponses. “Les pistes doivent être couvertes et bien entretenues avec une bonne hauteur sous plafond”, nous dit par exemple Julien, d’Angoulême. Votre souci est évidemment d’être à l’abri de la pluie, mais également du froid (lire ci-dessous) et du vent : “Les terrains couverts sont essentiels dans les régions venteuses comme la mienne”, nous dit Slimane, qui joue à Narbonne. Il est rejoint par un Alsacien, Johan, qui préfère jouer en salle car le “niveau de jeu ne fait pas bon ménage avec les intempéries, la canicule, le soleil dans les yeux , les terrains mouillés ou humides, le vent et la luminosité”. Autre désir des amateurs d’indoor : une hauteur suffisante (“8 mètres minimum”, réclame Bertrand, de Toulouse) et sans obstacle de type câbles ou poutres.
Mais un autre mot revient presque aussi souvent que “couvert” dans vos souhaits : le mot “extérieur(s)”. C’est la preuve que beaucoup de fans aiment jouer au soleil, quitte à composer avec une petite brise.
Alors, indoor, outdoor ou les deux ? La Strasbourgeoise Nathalie, qui est une de nos plus fidèles lectrices, met tout le monde d’accord en désirant “des pistes avec toit rétractable pour jouer en indoor l’hiver et outdoor l’été”, le tout pour “10€ pour 1h30, avec moquette sans sable”. Avis aux investisseurs…
■ La température.- Nos joueurs sont exigeants et pensent à tout, y compris au confort thermique. Plusieurs sondés souhaitent jouer dans une structure isolée ou chauffée en hiver. Deux d’entre vous ont réclamé des salles “climatisées pour l’été et les fortes chaleurs”. Un autre appelle de ses vœux “une température ambiante aux alentours de 18 degrés”.
Eviter que les tournois bloquent toutes les pistes
■ Tournois et animations.- Un sondé sur neuf nous parle des tournois et un sur douze est demandeur d’animations. Victor, toujours très précis, préconise “l’organisation régulière de tournois officiels avec partenariats afin de récompenser un minimum le podium de chaque tournoi” ; le même Victor prône “des tournois loisirs non-homologués dédiés aux pratiquants plus occasionnels ou non compétiteurs”.
Au-delà des tournois, beaucoup d’entre vous sont attachés à l’ambiance et réclament un “esprit club avec enseignants, nombreux tournois, animations, et bar” ou encore “un club avec une ambiance familiale, des animations, des tournois et des gérants sympas”. “Des soirée à thème avec repas et une ambiance conviviale, voire familiale” sont également souhaitées.
Attention toutefois, il faut “éviter de bloquer l’ensemble des terrains tous les deux week-ends pour des tournois, même s’ils sont très lucratifs pour les clubs”, prévient Fred, originaire de Provence.
■ L’enseignement.- Une quinzaine de nos sondés, soit un sur huit, estiment que le club idéal doit avoir un ou plusieurs enseignants dans son offre. C’est à la fois beaucoup et peu. Ceux qui jugent la formation importante réclament à la fois des cours individuels et collectifs, que ce soit pour les joueurs débutants, intermédiaires ou les compétiteurs chevronnés. Cet enseignant doit être “passionné et vivant”, nous dit Gil, qui joue en Paca. Nicolas, de Béziers, veut des “profs disponibles et impliqués, qui font des animations par groupe de niveaux pour ne pas avoir à passer du temps à organiser les parties”.
Plusieurs d’entre vous, souhaitent des cours collectifs par niveaux, à l’année, “comme dans tous les autres sports” : on ressent là comme une sensation de manque… Enfin, des cours pour les jeunes – qui manquent également – sont importants aux yeux des membres de notre panel ; avec “des prix plus abordables” que pour les adultes ! Ce que Yann (Nice) traduit ainsi : “Il faut rendre attractive l’offre pour les enfants, car aujourd’hui les clubs ne font pas la différence et peu de parents peuvent mettre 1000 euros par enfant pour jouer au padel, par rapport à tous les sports disponibles pour moins cher”.
■ La proximité.- On sait que, par défaut, nombre de joueurs n’hésitent pas à aller loin de chez eux pour jouer. C’est pourquoi quelques personnes mettent en avant la nécessaire proximité du club idéal : 15 à 20 minutes maximum de trajet, tel est le souhait qui revient le plus souvent. Car rien ne sert d’avoir des prix abordables si le coût du trajet fait exploser la facture…
“L’ambiance est primordiale”
■ Ambiance et convivialité.- On touche là à un facteur-clé du succès du padel : qui dit animations dit ambiance – familiale et amicale de préférence – et convivialité autour d’un verre ou même d’un repas. Cette convivialité concerne à la fois les lieux, qui doivent être accueillants, et le personnel du club, lorsqu’il y a des salariés. Un “espace télé” est un plus, aux yeux de plusieurs d’entre vous. “L’ambiance est primordiale et les animations également”, estime Slimane (Narbonne), tandis que Julien (Bordeaux) pense qu’un “club loisir serait l’idéal afin de prolonger les soirées”.
Certains ont envie d’un “esprit padel” : une manière de rejeter la cohabitation avec d’autres sports dans un même espace ?
■ Associatif ou privé ? Cette question est peu abordée spontanément. Certains sondés disent apprécier leur club privé mais lui reprochent un manque de convivialité. D’autres plébiscitent des prestations (entretien régulier, espace fitness, spa, restaurant, etc.) que peu de clubs fonctionnant sur le modèle du bénévolat sont en capacité de proposer. Selon Fabien, “le prix des structures privées se justifient au regard des prestations mais limitent le sport à une élite : plutôt des hommes, csp+, dans des grandes villes. L’associatif permettrait d’avoir un rapport qualité/prix bien meilleur dans les villes moyennes”.
Trouver un terrain, parfois un casse-tête
■ Disponibilité et partenaires.- Réunir quatre joueurs est parfois compliqué, encore faut-il trouver un terrain… Le club idéal doit donc à la fois rassembler “beaucoup de joueurs” pour varier les partenaires et assez de courts pour ne pas “devoir réserver deux ou trois semaines à l’avance”. Côté durée, la plupart d’entre vous se contentent de créneaux de 1 h 30, mais les plus endurants sont frustrés s’ils ne jouent pas deux heures, voire davantage. Jean-Claude, un Toulousain abonné dans un club privé pour 59€/mois, est lui aussi un peu frustré : “Pour le prix que je paie, j’aurais aimé pouvoir réserver n’importe quand. Là je ne peux pas réserver entre 12h et 13h30 et entre 18h et 21h en semaine”.
Une douzaine de joueurs ont exprimé leur souhait que le club propose une application ou un groupe de communication qui permette à la fois la réservation sans difficulté et facilite la mise en relation des partenaires. Romain, de Saint-Louis, apprécie par exemple un club suisse où une appli donne “la possibilité de s’ajouter à des matchs existants avec niveaux de joueurs visibles et évolutifs et la possibilité de jouer en illimité”.
■ Une boutique.- La présence d’un magasin dans le club n’est pas prioritaire à vos yeux, mais c’est un plus que citent quelques-uns. C’est le cas de notre Toulousain préféré, Victor, qui mentionne “un espace boutique padel avec de l’équipement divers (raquettes, tshirt, short, chaussures…) et des consommables équilibrés pour la pratique sportive”.
Les clubs presque parfaits.- Le club de Cassis avec lequel nous commencions cet article n’est pas cité comme référence, mais plusieurs d’entre vous nomment un lieu qui correspond entièrement ou presque à leurs attentes. C’est le cas d’Arenal Grimbergen, en Belgique, que Kim décrit comme “le club parfait pour moi en terme d’infrastructures, juste pas assez convivial”. En France, on nous cite Le Mas à Perpignan, un incontournable, ou encore le Vignal country club, à Châteauneuf-Grasse (06), actuellement en travaux mais dont le projet a de quoi séduire (voir l’image ci-dessus). Dans la catégorie petit club associatif, Damien est fan du club de Germigny (2 pistes dans un cadre de verdure) mais l’imagine avec “un terrain couvert en plus”.
Enfin, en Suisse alémanique, on nous cite tantôt Pratteln, tantôt Padelbaregg. Ce dernier est plébiscité par Mark, qui avoue jouer trois à quatre fois par semaine dans divers lieux et consacrer 3600 € par an à la réservation des terrains. Un record dans notre enquête : mais quand on aime, on ne compte… que les points !
Pour retrouver nos précédents sondages sur les balles, les raquettes rugueuses, les terrains avec ou sans sable, ça se passe ICI.
Après 40 ans de tennis, Jérôme tombe dans la marmite du padel en 2018. Depuis, il y pense tous les matins en se rasant… mais ne se rase jamais pala en main ! Journaliste en Alsace, il n’a d’autre ambition que de partager sa passion avec vous, que vous parliez français, italien, espagnol ou anglais.