Carolina Navarro a disputé à Málaga le tournoi le plus symbolique de sa carrière. À 49 ans, l’ex-numéro 1 mondiale s’apprête à raccrocher la pala à la fin de la saison. Mais c’est bien dans sa ville natale, entourée de ses proches et de son public, qu’elle a vécu son véritable adieu émotionnel. Une dernière danse qu’elle n’oubliera jamais. Dans une interview donnée à SPORT elle se confie sur ce moment si particulier.

“L’ovation que j’ai reçue, les gens en larmes, mes parents en première ligne… c’était incroyable”, confie-t-elle. “Ce que j’ai construit est très beau, mais ce que je retiens le plus, c’est d’être restée la personne que j’ai toujours été.”

Une pionnière du padel féminin

Professionnelle depuis des décennies, Navarro a marqué l’histoire du padel. Numéro 1 mondiale pendant neuf ans, elle a traversé toutes les époques : des palas en bois aux stades pleins du Premier Padel, elle a été témoin de l’évolution fulgurante de son sport.

“Ce qui m’a le plus surprise, c’est l’explosion du padel ces deux dernières années. On joue à Roland-Garros, au Foro Italico, dans des endroits emblématiques… c’est allé très vite !”

Son regard reste admiratif sur la montée en puissance du padel à l’international : “C’était le point faible du sport, aujourd’hui il est partout : en Égypte, à Jakarta, en Afrique du Sud, en Norvège… et ça me réjouit.”

Un padel qui change, pas toujours pour le mieux

Carolina n’est pas forcément adepte de tous les changements, notamment ceux liés à la rotation rapide des paires : “Je suis très classique. J’aime les projets longs, se battre pour faire fonctionner une équipe. Aujourd’hui, tu ne peux faire confiance à personne, les partenaires changent trop vite.”

Elle regrette aussi le fait que la pression et les enjeux financiers puissent parfois nuire à l’essence du jeu. Mais elle reconnaît que les jeunes arrivent mieux préparés que jamais, avec psychologues, nutritionnistes, préparateurs physiques, et une approche bien plus professionnelle.

Une suite de carrière dans le padel

Si elle raccroche bientôt, Carolina ne quitte pas le padel. Elle a intégré l’équipe de Joma pour développer la marque à l’international. Elle prévoit aussi de créer sa propre académie, avec une méthodologie personnelle, pour amateurs et professionnels.

Et pourquoi pas un rôle d’entraineur sur le circuit ? “Pourquoi pas, j’adore enseigner et coacher. Il faudrait que j’y réfléchisse, car les voyages sont nombreux et c’est justement l’une des raisons pour lesquelles j’arrête.” On la déjà vu récemment coacher l’équipe de Suède.

Toujours en forme à 49 ans

Son secret ? “La passion, l’envie, et surtout bien se soigner : repos, alimentation, entraînement… Je vais continuer à jouer, à faire du sparring, à entraîner. J’adore ça.”

Pas de bière, ni de soda. Juste un bon verre de vin rouge de temps en temps, et des œufs frits avec des frites, son plat préféré. Et elle continuera à partager ses conseils techniques sur les réseaux sociaux, comme elle le fait depuis des années.

“Ce que j’ai vécu n’a pas de prix. J’ai vu le padel évoluer de l’intérieur. Et même si je n’ai pas gagné autant que les joueuses d’aujourd’hui, ce que j’ai bâti humainement est bien plus précieux.”

Carolina Navarro part par la grande porte, respectée, applaudie, et prête à transmettre sa passion à la génération suivante. Une légende vivante du padel espagnol.

Benjamin Dupouy

J’ai découvert le padel directement lors d’un tournoi, et franchement, je n’ai pas trop accroché au début. Mais la deuxième fois, ça a été le coup de foudre, et depuis, je ne rate plus un seul match. Je suis même prêt à rester éveillé jusqu’à 3h du matin pour regarder une finale de Premier Padel !