Ancien joueur de haut niveau en squash, Benoît Letourneau est aujourd’hui entré dans le monde du padel. Impliqué dans la création d’une structure de padel basée près de Montpellier, GM Squash & Padel, cet entraîneur expérimenté de squash évoque avec nous son parcours et la direction qu’il aimerait que le padel prenne dans cette période d’expansion.
Premier contact avec le padel
J’étais N°15 français au squash. Sans faire du haut niveau, j’étais bon. Je me suis tout de suite orienté vers l’enseignement. Je me suis mis à entraîner très tôt, partir avec la Fédération et j’ai fini responsable de Pole pendant 20 ans. Ce qui m’intéresse, c’est développer la pratique chez les jeunes.
J’entraînais une jeune qui jouait aux Pyramides, donc j’ai découvert le padel là-bas. Ensuite j’ai arrêté le Pole, je suis parti dans le sud vers Montpellier pour monter un centre de haut niveau, mais ça n’a tenu qu’une saison. Ensuite, Kevin Milla (ndlr : ancien rugbyman professionnel) m’a demandé de continuer à développer le squash dans sa structure (GM Squash), on avait une bonne dynamique. Ce qui m’anime, c’est de développer, d’animer, et tout ce que concerne l’évènementiel. Et dans le padel, il y a plein de choses à faire avec les très jeunes.
Les enfants et l’enseignement
Au Mans, j’avais plus de 70 jeunes de quatre à sept ans, j’aurais pu aller en avoir plus, mais je manquais d’initiateurs pour les suivre. Il y a peu d’activités pour les minis, donc le but c’est de se former à plusieurs disciplines en même temps et ensuite d’avoir le choix de poursuivre vers la compétition avec le bon prof au sein de la structure, que ce soit au squash ou au padel. Quand on les a depuis tout-petits, et qu’ils savent à qui ils ont affaire, le rapport est beaucoup plus franc, plus juste et plus riche.
Je n’ai pas l’impression qu’il y ait une grosse ambition avec les tout-petits dans le padel, alors qu’il y a tellement de choses à faire. Il y a un engouement incroyable, c’est du jamais vu, et pourtant j’ai le sentiment qu’on perd du temps. Je leur dis “ne faites pas la même erreur qu’au squash où on n’a pas su prendre les bonnes portes au bon moment”. Il faut être avant-gardistes.
La priorité, c’est d’engager les écoles de Lunel-Viel et Lunel pour accueillir un public plus jeune et l’initier à la pratique des sports de raquette. C’est un axe très important. On va se servir de la politique éducative de la Fédération Française de Squash pour y intégrer le mini-padel.
L’objectif, c’est de faire une école multi-raquettes et d’essayer d’avoir cent jeunes dans les trois ans, ce serait génial ! Les enfants pourraient progresser plus vite en apprenant à jouer avec les vitres au squash et en gagnant en puissance au padel.
Padel et squash
Je pense que ce sont deux activités compatibles, Étant passionné de squash, j’adore le padel – j’ai encore fait un tournoi ce week-end – qui est plus adapté pour moi aujourd’hui. Je ne dis pas que c’est uniquement pour les gens qui ne veulent plus courir, mais au squash où on est à un contre un, c’est clair que la dépense énergétique est intense.
Le padel dans l’Hérault
Dans la région Occitanie et particulièrement dans le département de l’Hérault, c’est génial, on a sept clubs à plus de 500 licenciés, dont le club de Palavas qui a une grosse dynamique compétition, mais chacun a ses créneaux. Il y a des terrains qui ouvrent tout le temps, des clubs municipaux qui construisent des pistes…
Après c’est comme partout : il y aura des bons clubs privés, des moins bons clubs privés. S’il y a de la concurrence, ça tirera tout le monde vers le haut et on proposera plus de qualité, plus d’ambiance, plus d’animation. Il faut être les uns avec les autres, pas contre.
Le projet GM Squash & Padel
C’est un club de trois courts de squash qui va déménager à Lunel-Viel, à 15 minutes de Montpellier. On va passer de trois à cinq courts de squash, et on aura donc trois terrains de padel indoor. On est en train de négocier pour avoir le terrain en face pour pouvoir faire quatre pistes extérieures dans un second temps, d’ici six mois ou un an.
On prévoit d’ouvrir dans trois mois vers la mi-juillet, le bâtiment extérieur est quasiment fini. On a été livrés en padel la semaine dernière, les terrains devraient être montés dans 15 jours. On prévoit une inauguration avec les élus en septembre.
Le restaurant, c’était l’occasion de faire descendre ma femme du Mans pour venir à Montpellier et s’occuper de la salle, elle qui est secrétaire médicale de formation. On a des amis restaurateurs qui nous ont dit : « s’engager dans ce genre de projet à 55 ans, faut être taré ! ». Mais bon, il faut être un peu taré dans la vie (rires) !
Je ne m’occuperai que de la partie squash et des minis au padel au niveau de l’entraînement. Il faudra qu’on trouve un prof de padel qui adhère à notre vision et qui s’investisse dans notre ambition.
Pour résumer il y aura cinq terrains de squash, trois pistes de padel, une salle de pilates, une salle de séminaires et un restaurant. Si on réussit à installer les quatre pistes extérieures, ce sera un challenge intéressant car il faudra les remplir !
Joueur de tennis en compétition, Martin découvre le padel en 2015 en Alsace et fait son apparition dans quelques tournois sur Paris. Aujourd’hui journaliste, il traite de l’actualité padel tout en poursuivant son ascension dans le monde de la petite balle jaune !