À la veille du P1000 qui débute ce vendredi, Charles Viard, président de Padel 95, a pris le temps de détailler son parcours, la structuration du club et sa vision du développement du padel. Un discours sans détour, fortement ancré dans le bénévolat, l’associatif et l’équilibre avec le privé.
« Le bénévolat, chez moi, c’était presque naturel »
Âgé de 52 ans, Charles Viard n’a jamais conçu le sport sans engagement.
« J’ai commencé à être bénévole dans les clubs de foot et de tennis à partir de 16 ans », explique-t-il.
À seulement 22 ans, il prend déjà des responsabilités importantes.
« À 22 ans, j’étais président du club de tennis de l’ENNERY US, dans le Val-d’Oise. »
Cette vocation prend racine dans son environnement familial.
« J’ai grandi dans une famille qui faisait énormément de bénévolat. Pour moi, c’était quelque chose de naturel. »
Une expérience qui l’a marqué durablement.
« J’ai fait beaucoup de rencontres, ça m’a énormément enrichi personnellement. »
« Ce vécu m’a énormément aidé quand je suis devenu entrepreneur »
En 1999, à 27 ans, Charles Viard fonde EcoSport.
« Quand j’ai monté EcoSport, ça m’a tout de suite servi : j’avais déjà un réseau et je comprenais comment fonctionnaient les bénévoles. »
Vingt-six ans plus tard, son entreprise travaille avec 110 clubs de tennis et de padel, parfois les deux.
« Aujourd’hui, je côtoie plus de 500 dirigeants et environ 40 000 adhérents. »
Un observatoire privilégié.
« Au quotidien, j’échange avec des présidents de clubs, des profs, qui me parlent de leurs problématiques. »
Cette double expérience nourrit une conviction forte.
« Je suis persuadé que l’équilibre entre le privé et l’associatif est possible, mais sous certaines conditions. »
« Un club privé doit être rentable, une association non. Les deux peuvent coexister »
Charles Viard pose un cadre clair.
« Un club privé doit rentabiliser son loyer, ses charges, son personnel. Une association loi 1901 est à but non lucratif. »
Deux mondes différents, mais pas incompatibles.
« Quand c’est fait intelligemment, ces deux mondes peuvent vraiment coexister et faire de grandes choses ensemble. »
Padel 95 se veut un exemple concret.
« J’espère sincèrement que Padel 95 est un exemple vivant de cette coexistence. »
« Les privés mettent les terrains à disposition de l’association »
Le fonctionnement du club repose sur une organisation hybride assumée.
« À Padel 95, il y a trois associés, trois entreprises qui détiennent 100 % de la structure privée. »
Ces sociétés gèrent les aspects économiques.
« La location des terrains, l’accueil, l’entretien, tout ça est du côté privé. »
En parallèle, une association loi 1901 fonctionne de manière indépendante.
« On a une vraie association, avec un président. Aujourd’hui, c’est moi, mais demain quelqu’un peut me remplacer. »
Le principe est simple.
« Les privés mettent les terrains à disposition de l’association, exactement comme une mairie le fait pour un club communal. »
« On n’organise pas seulement du jeu, on fait vivre un club »
L’association est au cœur de la vie sportive.
« Nous gérons les cours collectifs, et aujourd’hui plus de 300 personnes prennent des cours chez nous. »
L’activité compétitive est soutenue.
« On organise plus d’une quinzaine de tournois par mois, plus des animations de tous types. »
Et l’objectif est clair.
« On ne voulait pas que le complexe soit juste un endroit où tu viens jouer et tu repars. »
Padel 95 se veut un lieu de vie.
« C’est un endroit où on joue, où on boit un coup, où on voit ses copains, où on encourage les équipes. »
« Les équipes, c’était une évidence dès le départ »
L’association gère également les équipes.
« On a cinq équipes hommes et deux équipes femmes. »
Un choix structurant.
« Depuis le début, on a tout de suite voulu des équipes. »
Un engagement financier assumé.
« Ça coûte entre 5 000 et 6 000 euros à l’association. »
Financé autrement.
« On équilibre grâce au sponsoring et aux actions menées dans le club. »
« Le bénévole choisit son rôle, on ne lui impose rien »
Aujourd’hui, une quinzaine de bénévoles s’investissent régulièrement.
« Dont pas mal de femmes, d’ailleurs. »
Leur place est centrale, mais encadrée.
« L’équilibre entre salariés, bénévoles, actionnaires et dirigeants n’est pas facile. »
La règle est simple.
« Chacun doit connaître son rôle. »
Et surtout :
« Un bénévole, on ne lui impose rien. Il choisit ce qu’il veut faire. »
« Chez les enfants et les femmes, on est au-dessus des moyennes »
Padel 95 affiche des chiffres parlants.
« Chez les enfants et les femmes, on est à peu près au double des statistiques départementales et régionales. »
Un choix assumé.
« On met clairement le focus sur les enfants et les femmes, parce que c’est ce qu’on nous demande. »
Même si cela coûte.
« Les cours enfants sont moins chers. On perd un peu d’argent, mais c’est volontaire. »
Idem pour certains joueurs.
« On aide aussi 2, 3, 4 très bons joueurs avec des tarifs adaptés. »
« Les tournois femmes le week-end, on continue malgré tout »
Chez les femmes, le club fait un choix à contre-courant.
« On organise des tournois femmes en heure pleine le samedi. »
Pourquoi ?
« Parce qu’en semaine, beaucoup ne peuvent pas se libérer. »
Malgré la faible rentabilité.
« On est un des derniers centres à le faire, parce que d’autres estiment que ça ne rapporte pas assez. »
Mais Charles Viard insiste.
« Nous, on continue. »
« Les clubs privés ne sont pas juste là pour faire des licences »
Le message qu’il souhaite faire passer est clair.
« Il faudrait que les comités, les ligues et la fédération arrêtent de voir les clubs privés uniquement comme des machines à licences. »
Selon lui :
« Quand il y a une vraie volonté, les clubs privés peuvent s’intégrer pleinement au tissu associatif. »
Padel 95 revendique cette ligne.
« On fait du loisir, de la compétition, on met en avant les enfants et les femmes. »
Et la suite est déjà en réflexion.
« On va aussi aller vers le padel en situation de handicap, et d’autres projets qui nous tiennent à cœur. »
« On veut un club vivant, ouvert aux adhérents et aux non-adhérents »
Les actions extra-sportives sont nombreuses.
« On a fait Octobre Rose, Movember, le Téléthon. »
Mais aussi des animations conviviales.
« Montante-descendante à thème, Beaujolais nouveau, crêpes, Chandeleur… »
L’objectif reste le même.
« Inventer des choses, comme toutes les associations dynamiques. »
Et ouvrir le club.
« Aux adhérents, mais aussi aux non-adhérents. »
À la veille du P1000
C’est dans ce cadre que s’ouvre ce week-end le P1000 de Padel 95. Plus qu’un simple tournoi, l’événement s’inscrit dans une philosophie globale.
« Mettre le padel en avant, sans oublier les valeurs humaines. »
Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.
























































































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