Arnaud Di Pasquale, l’ancien directeur technique de la FFT et aujourd’hui consultant chez Eurosport revient sur l’expansion du padel en France. Ce passionné de padel, s’entraîne et participe même à des compétitions de padel le plus souvent au côté de son pote Arnaud Clément.
Peux-tu nous décrire ton parcours, notamment après ta carrière professionnelle dans le tennis ?
Ancien joueur de tennis professionnel, je travaille un an chez IMG en tant qu’agent de joueurs avant de rejoindre la FFT pour 8 ans. Je suis responsable du haut niveau masculin puis prends le poste de Directeur Technique National de 2013 à 2017. Depuis je suis consultant sportif pour Eurosport, suis ambassadeur d’Eventeam avec qui nous développons des projets autour du tennis. Enfin j’ai des projets personnels en phase de finalisation qui traitent les qualités développées grâce au sport et les transferts possibles dans le monde de l’entrepris (intervention, ateliers de travail, séminaire etc…)
Es-tu impliqué professionnellement dans le padel ?
Pas pour le moment. Je suis en discussion avec des équipementiers pour voir comment nous pourrions collaborer pour le développement du padel en France.
J’ai fait quelques tournois P1000, 3 exactement avec mon ami Arnaud Clément. Ça permet un petit éclairage sur cette discipline en plein essor.
Pourquoi t’es-tu lancé dans ce sport ?
Pour plusieurs raisons : C’est un sport très accessible. Essentiel pour toucher tous les publics. Cette pratique ne nécessite pas d’avoir joué à un sport de raquette pour s’amuser rapidement. Très vite vous prenez du plaisir et vous progressez, 2 notions capitales pour fidéliser et attirer des nouveaux pratiquants.
Ensuite les côtés ludiques et conviviaux : ça se joue à 4 sur un petit périmètre ce qui facilite les échanges. Enfin c’est un jeu très stratégique et physique contrairement à ce que l’on pourrait penser.
Pour toi le point névralgique du padel, c’est le club ?
Tout dépend de l’accueil du club. L’animation doit être encadrée par des profs ou des personnes en charge de l’accueil. Je ne connais que le club de Casa Padel à Saint Denis et l’ambiance y est excellente, conviviale et chaleureuse. Tout le monde se connait. De très bons joueurs français y viennent pour s’entrainer.
Le côté compliqué dans le padel : Il faut être 4. Le coût. Peu de terrains pour le moment.
Le padel, c’est un sport plus social que le tennis ?
Je sais ce qu’est une pratique sociale mais je ne pense pas que cette pratique sportive soit devenue une pratique sociale, nous le verrons peut-être dans le temps. Ce sport reste pour l’instant pratiqué par trop peu de personne pour tirer des conclusions.
Le fait que la FFT ait récupéré le padel. C’est une bonne chose ?
Il y a une délégation récupérée par la FFT en 2014. Les choses ont mis du temps à se mettre en place mais ça commence enfin à bouger sérieusement. Pour montrer que la FFT s’est bien emparée du développement du padel, ils ont lancé un appel d’offres pour encadrer et lancer un gros projet : le FFT Padel Tour.
Une sorte de tournée dans des grandes villes avec des matches, exhibitions, commercialisation de places et de packages hospitalité etc… Encore faudra-t-il trouver des partenaires pour soutenir les coûts (très importants) d’une telle entreprise. Mais le projet est intéressant et montre que la FFT voit désormais le padel comme un levier de croissance (un licencié padel = un licencié FFT)
Comment vois tu le développement du padel dans les années à venir ?
Difficile à dire ; le modèle économique n’est pas simple. L’investissement est très important et la rentabilité sur la simple location des courts peut être très longue. Sachant que pour le moment peu de clubs de tennis se sont décidés à en intégrer, même si ça commence à bouger.
Plus les clubs de tennis se construiront plus ça augmentera la difficulté des structures privées à s’en sortir financièrement.
Etudiant en Master 2 entrepreneuriat et innovation à l’IESEG SCHOOL OF MANAGEMENT à Paris et passionné de sport, j’ai décidé de consacrer ma thèse de fin d’étude sur l’émergence du padel en France en tant que pratique sportive et sociale et le développement du marché y étant associé. Ayant vécu 22 ans au Maroc et depuis 5 ans en France, je suis ravi de pouvoir partager mes compétences.