Mariage, ostéopathie, nouvelle partenaire… à 29 ans la joueuse originaire de la Tranche-sur-Mer s’apprête à disputer une saison particulière
Un passif de tenniswoman
Le tennis a toujours fait partie de ma vie. J’ai commencé à jouer à 5 ans et j’ai fait tout mon parcours tennistique dans la région des Pays de la Loire. J’ai même intégré le pôle espoir de Nantes quand j’avais 12 ans.
Son expérience aux États-Unis
Avant de passer mon bac, j’avais pour projet d’aller aux États-Unis. Quelques amis y sont allés et ils m’ont bien vendu l’expérience. Avec toutes les compétitions de tennis que j’avais, ça devenait compliqué. Alors j’ai mis le sport de côté pour me concentrer sur mes études.
Après avoir obtenu mon bac j’ai pu partir pour quatre ans. D’abord dans le Tennessee à Clarksville pendant un an, et ensuite à Fresno en Californie. J’ai intégré le cursus tennis universitaire, ça m’a permis de faire des études de kiné tout en continuant à jouer au tennis. J’étais 1/6 à l’époque. Mon classement m’a permis d’avoir une bourse complète, je n’avais rien à payer. Je suis partie aux États-Unis grâce au tennis, mais pas spécialement pour le tennis.
Le padel comme une évidence
Lors de ma dernière année en Californie, il y a eu un problème avec ma fac, mon coach a été licencié et je n’ai pas pu jouer pendant un an. Quand je suis rentrée en France le tennis me manquait un peu. Je suis allée en vacances à La Rochelle et une amie m’a fait découvrir le padel. J’ai adoré. Quand je suis arrivée aux États-Unis, je me suis rendue compte que le tennis était très porté sur l’équipe, on faisait beaucoup de double et j’ai beaucoup apprécié. C’est justement grâce à ça que j’ai vite pris goût au padel.
À mon retour sur Lyon, j’ai fait une petite recherche, je me suis inscrite sur un site pour trouver des partenaires et c’est comme ça que j’ai joué pour la première fois à Esprit Padel. Sébastien Cornet m’a beaucoup observée et il m’a expliqué que j’avais des bonnes bases de tennis qui peuvent m’aider dans le padel. Ça s’est très vite enchainé et je suis venue toutes les semaines pour m’entrainer. Entre le tennis et le padel, mon choix a été vite fait !
Un premier souvenir marquant avec Camille Martinet
Le sport c’est simple, soit je fais de la compétition, soit je n’en fais pas ! J’ai vite appris les bases tactiques et techniques aux entrainements et j’ai enchainé les P100 et P250 à Lyon. Quand j’ai commencé le padel j’ai joué avec Camille Martinet. On a fait pas mal de tournois ensemble et on s’est vraiment régalées. Mon plus beau souvenir, c’était un P500 à Lyon. On sort des qualifications, on était 700 à peu près au classement, personne ne nous attendait au tournant. On arrive dans le tableau final, on affronte des filles dans le top 20, 30 c’était fou ! Ça nous a procuré des émotions intenses et c’est là que je me suis dit “si je prends plus de cours, peut-être qu’il y a quelque chose à faire”.
Un style atypique avec le conseil de Johan Bergeron
J’ai un jeu très agressif. Le double aux États-Unis m’a vraiment appris à la volée et sur le sens du placement. J’ai un bon smash et une bonne vision du jeu, ça m’a beaucoup aidé au padel. J’ai quand même un gros problème qui persiste aujourd’hui, j’ai tendance à vouloir finir le point trop vite. Il faut que je construise davantage mon jeu, que je sois plus patiente.
J’ai un style un peu atypique mais qui fait ma force. Sous les conseils de Johan Bergeron, j’allie le revers à une et deux mains. En Espagne, ils le font de plus en plus, donc je lui fais confiance. Avec une seule main, je n’arrive pas à jouer à plat et j’ai le poignet qui lâche.
Entre frustration et motivation à l’Open Padel Arena (tournoi en équipe)
C’était un match compliqué. Avant cette rencontre, c’était un casse-tête au niveau du choix des paires. Au final on a joué ensemble avec Lucile Pothier. On gagne le premier set alors qu’on court après le score tout le temps. Au deuxième Mélanie (Ros) et Marie (Lefevre) repassent devant et au troisième set, on a les occasions mais on n’y arrive pas. On sait que ce match peut tourner d’un côté comme de l’autre, forcément ça pèse sur le moral. Beaucoup de déception, mais en même temps on se dit qu’on n’était pas loin et ce sont quand même des filles qui jouent très bien.
Un quotidien entre ostéopathie et padel
Mes études de kiné aux États-Unis ne valaient rien en France. J’ai tout recommencé à zéro. J’ai fait mes cinq ans d’études d’ostéopathie à Lyon et depuis deux ans j’ai eu mon diplôme. Dès son obtention, j’ai eu la chance d’ouvrir mon propre cabinet, ce qui me permet d’ouvrir et fermer en fonction de mes créneaux. Dès que j’ai des tournois les week-ends, je ferme. Je me limite quand même à deux tournois par mois, parce que financièrement je ne peux pas plus. Sans sponsor c’est compliqué, tout est à mes frais. En plus à Lyon on n’a pas beaucoup de tournois au-dessus des P250. À chaque fois il faut aller dans l’ouest ou à Paris et ça revient cher.
Une année 2023 particulière
J’aimerais me rapprocher du top 20 mais c’est difficile de se projeter. C’est une année un peu particulière pour moi, je me marie en juin prochain. Donc il y a des mois où je ne vais pas pouvoir jouer et financièrement ça risque d’être compliqué. Je ne pourrai pas faire tous les tournois que je veux. C’est pour ça que je ne me suis pas lancée avec une partenaire en particulier cette saison. Je vais faire un maximum de tournois avec les filles qui seront disponibles.
Jouer avec Louise Bahurel
J’aime beaucoup jouer avec elle. On pourra être ensemble cette saison, mais elle le sait, je ne pourrai pas assurer tous les tournois. On a fait deux belles performances au P1000 à Merville (3ème) et au P1000 de Rouen (4ème). C’était nos premiers tournois ensemble, nous sommes conscientes qu’il y a encore des repères à prendre mais c’est prometteur. Je pense que nous avons un jeu qui se complète. Elle est plus patiente que moi dans le jeu. Elle est jeune et elle a un grand avenir dans ce sport, on peut s’apporter mutuellement.
Son rêve : intégrer l’équipe de France… en tant qu’ostéopathe
Je sais que je ne gagnerai pas ma vie avec le padel, ce ne sera pas mon métier. Par contre mon rêve c’est d’être ostéopathe pour l’équipe de France de padel. À chaque fois je demande aux filles des petites informations, je n’ose pas encore me présenter, mais à l’avenir être attitrée comme ostéopathe de l’Équipe de France ce serait génial !
Fan d’ovalie, de ballon rond mais aussi de sport de raquette, il a été piqué par le padel lors de son adolescence en Galice. Aussi à l’aise devant la caméra que derrière un micro, Vince saura apporter sa vision et son expertise de passionné de la petite balle jaune.