Au Club des Pyramides, Adrien Maigret revient en profondeur sur l’actualité du padel, les conditions de jeu, l’évolution du matériel, les chiffres de la FFT, mais aussi sur ses objectifs personnels à la veille du début du FIP Silver Narbonne. Entretien sans filtre avec un joueur passionné, engagé et lucide.
Conditions de jeu à Bordeaux : un bon équilibre
« Le P2 de Bordeaux, je l’ai commenté hier sur Canal+. Les conditions de jeu sont pour une fois plutôt bonnes. C’est assez équilibré, même plutôt lent, ce qui permet de voir toute la variété du padel. On voit du jeu, de la construction, ce qui est essentiel. Alors, ça n’empêche pas les gros smashers de bien taper. Mais en tout cas, on voit du padel, on voit toute la variété du padel. »
« Ce qui m’inquiète un peu, ce sont les autres tournois comme Valladolid, où les conditions sont extrêmement rapides, où c’est très difficile de faire un break. On voit des smashs tapés, des volées claquées, mais pas vraiment de tactique padel. J’espère qu’on va réagir à ça, parce que le padel devient de plus en plus rapide, avec des balles de plus en plus vives. Et je pense qu’il faudrait réglementer ça. »
Réglementer raquettes et balles
« Sanyo avait évoqué une solution : agrandir le terrain, monter les grilles pour passer de 3 à 4 mètres. Il estime qu’il faudrait du full 4 mètres partout sur la piste. Aujourd’hui, on est à 4 mètres uniquement à certains endroits. Mais moi, je ne suis pas d’accord avec cette proposition. »
« Je pense que les gens qui jouent en amateur veulent avoir le même terrain que les professionnels. Et on ne peut pas avoir deux terrains différents. Passer à 4 mètres pour les amateurs, ce serait trop difficile. Déjà, il y en a qui ont du mal à faire des par 3. Dans l’apprentissage du padel, quand un élève réussit son premier par 3, c’est une énorme satisfaction. Et à 4 mètres, ce serait quasiment impossible pour beaucoup de niveaux. »
« Ma solution, ce serait de réglementer les raquettes et les balles. Ce n’est pas assez encadré aujourd’hui. C’est un sport qui évolue, mais sans cadre suffisant. Les balles, notamment, ont énormément changé. Quand j’ai commencé en 2016, elles n’avaient rien à voir avec celles d’aujourd’hui. »
« À l’époque du World Padel Tour, on jouait avec les Head Pro, Head Pro S. Il y avait déjà une énorme différence entre les deux. Ces balles avaient été créées pour compenser les conditions en altitude ou pour adapter le jeu des femmes. Aujourd’hui, souvent, les femmes jouent avec la S, et les hommes avec la Pro. C’est bien, car ça équilibre un peu les choses. Mais le problème, c’est que maintenant, toutes les marques proposent des balles trop rapides. »
« Même en P2000, cette année, sur les quatre étapes, ce n’était pas du padel. J’ai joué à Aix-en-Provence, on a fait finale avec Yann Auradou. Les premiers matchs se jouaient sans sortie, avec des balles Wilson Premier Padel. Ce n’était pas du padel. En huitième et en quart, il n’y avait pas une vibora, pas une bandera. Il n’y avait que des smashs. »
« Dans toutes les marques, il y a une balle plus lente que l’autre. Mais même la plus lente aujourd’hui est encore trop rapide. Et ce qu’on aime dans le padel, c’est la construction, l’aspect tactique, les échanges. Pas juste des smashs à tout va, sans variété. »
« Pour moi, il faut réglementer les raquettes et les balles : limiter leur puissance, contrôler la pression, la matière. Je ne suis pas spécialiste, mais je vois bien que toutes les balles sont trop vives. »
Les chiffres du padel en France : ça manque de précisions
« J’ai vu la communication de la FFT sur les 100 000 licenciés padel. C’est minimisé. Il y en a bien plus. Avec la licence multi-raquettes, on dépasse largement le chiffre des 250 000 ».
« Pendant des années, la FFT n’a jamais vraiment communiqué sur les chiffres padel. C’est la première fois qu’il y a un vrai affichage. Mais 100 000, c’est symbolique. On est plus proches des 300 000 à 400 000. »
« Moi, je suis en licence multi-raquettes. Mon activité principale aujourd’hui, c’est le padel. Mais par défaut, on reste souvent classé tennis, parce que personne ne fait la démarche de changer. Pourtant, il y a 1,2 million de licenciés FFT. Et ces 1,2 million incluent tous les sports : tennis, padel, beach tennis, pickleball… »
« Il faut arrêter de différencier les sports. On est une famille. Les clubs sont de plus en plus multi-raquettes. Il faut communiquer sur le chiffre global. Peut-être qu’un jour, la fédération changera de nom, comme en Italie avec le “Tennis & Padel”. Ce serait une bonne chose. »
Une ambition claire pour l’équipe de France
« Mon objectif principal cette année, c’est l’équipe de France. J’ai manqué la sélection l’an dernier pour la naissance de ma fille. Ce n’était pas une décision facile, mais c’était la bonne. Cette année, je suis là. Et je veux performer. »
« Pablo Ayma apprécie mon profil. Il sait que je me transcende dans les matchs par équipe. J’ai toujours eu cet état d’esprit. Je viens d’un parcours atypique. Quand j’ai commencé, on jouait dans des hangars. On était au tout début du padel. On était très peu à connaître même l’existence de ce sport. Par rapport à aujourd’hui, évidemment, il y avait une forme d’amateurisme. Jamais j’avais songé à l’époque que le padel allait devenir ma vie. Alors aujourd’hui, chaque sélection, chaque maillot, c’est une chance. »
« La concurrence augmente. Robert, Basso, ce sont de bons joueurs. Ils m’ont battu cette année. Mais dans une compétition internationale, l’expérience compte. Il faut être bon sur le terrain, mais aussi solide dans la tête. Le stage est un moment clé. Ceux qui brillent seront pris. »
L’absence de Thomas Leygue : une vraie perte
« Ce n’est pas un bonheur pour moi. C’est un ami, un joueur exceptionnel. Il est notre numéro 1. J’espère qu’il pourra être présent, même blessé, pour soutenir l’équipe. Comme Scatena l’a fait. Il faut penser aux anciens, continuer à leur faire une place, même en dehors du terrain. »
Le FIP Silver Narbonne : une préparation ciblée
« Je joue le FIP de Narbonne avec Nicolas Rouanet. J’ai envie de jouer à gauche, car je me prépare pour le stage. Avec Scatena, je serais à droite, ce n’est pas cohérent. Je pense que je suis un meilleur joueur de gauche. À droite, on a déjà du monde. Mon objectif, c’est d’être performant. »
Ma sélection idéale pour l’équipe de France
À droite :
- Johan Bergeron
- Dylan Guichard
- Benjamin Tison
- Maxime Joris ou Yoan Boronad
À gauche :
- Il y a les évidents à savoir Bastien Blanqué et Timéo Fonteny
Et puis il y a les joueurs qui se tiennent, à savoir :
- Maxime Forcin / Manu Vives / Moi
« Boronad monte en puissance. Il pourrait mériter une place. Il faut prendre les meilleurs, peu importe leur calendrier FIP ».
« Côté combinaisons, tout est possible. Bergeron peut jouer à gauche. Joris aussi, même si je le trouve meilleur à droite. Il y a plein d’options. Le casse-tête sera plus dur à gauche qu’à droite. »
« Même si Jérémie Robert et Thomas Basso m’ont battu cette année. Je pense qu’ils doivent profiter de ce stage pour prendre de l’expérience. »
Championnats de France : et Bastien Blanqué dans tout ça ?
« Si Thomas Vanbauce est blessé, Bastien et Johan Bergeron ensemble, ce serait la meilleure paire. Sinon, moi, je veux bien jouer avec Bastien. Je repasse à droite si besoin. Je m’arrangerai avec Scatena. »
Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.
























































































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