À l’occasion de la cinquième étape du Cupra Padel Tour, qui a eu lieu au sein du club privé Les Pyramides, Adrien, présent en “guest star”, explique sa légitimité d’intégrer l’équipe de France cette année, évoque sa potentielle absence aux Championnats du monde et revient aussi sur ses performances à ses débuts.
Le Cupra Padel Tour
Je trouve ça génial, l’événement rassemble énormément de monde et crée une ambiance festive qui incarne vraiment la qualité de ce sport et ce qui se rapproche le plus de l’ADN du padel. C’est sur une journée entière, il fait beau, c’est super bien organisé, les gens se régalent. Faire un mélange entre les bons joueurs, les amateurs, c’est le top pour le padel.
Les gros tournois FFT sont aussi très bien organisés, mais c’est différent. Là, on est sur un mélange, on est sur différents types de niveaux, et je trouve que c’est important de garder justement cette accessibilité.
Un pilier de l’équipe de France
Je suis toujours fier de faire partie de cette équipe de France et surtout fier de la confiance que me donne le coach depuis qu’il m’a sélectionné pour la première fois. Il faut savoir quand même que cela fait depuis 2018 que je suis en équipe de France. J’avais été retiré de l’équipe pour diverses raisons et Pablo m’a repris, il m’a donné sa confiance. J’étais titulaire à Dubaï quand on a décroché la médaille de bronze et je pense qu’aujourd’hui effectivement, je ne suis pas un joueur professionnel comme les autres.
Il y a beaucoup de nouveaux joueurs qui arrivent, de jeunes joueurs qui sont vraiment investis à fond dans ce sport et qui jouent très bien aussi. Je pense à Thomas Vanbauce et Maxime Joris qui intègrent l’équipe et qui jouent très très bien. Dylan Guichard qui vient d’intégrer l’équipe également. Ce sont des joueurs qui jouent extrêmement bien, qui sont à mon niveau, voire plus forts aujourd’hui. Mais on a aussi besoin d’avoir des piliers en termes d’expérience et de vie de groupe. C’est vrai que j’excelle aussi dans ces domaines là. Je ne dis pas que j’ai été pris uniquement pour cette raison, mais je pense que ça fait partie aussi du fait que j’ai de l’expérience, qu’en-dehors du terrain, je puisse intégrer tous les joueurs, le fait d’installer une bonne ambiance aussi. Et puis sur le terrain, j’ai toujours répondu présent, qu’on m’aime ou qu’on ne m’aime pas.
La progression de Maxime et Thomas
Maxime Joris a eu de très bons résultats très récemment et on voit sa progression avec son association avec Thomas Vanbauce qui joue très bien aussi. Les deux avant cette saison – finalement avant février – n’avaient pas forcément de très bons résultats, leur association a fait qu’ils se sont trouvés et c’est là aussi qu’il faut se rendre compte que le padel, c’est un sport qui se joue à deux. On a beau être un bon joueur, si on joue avec un partenaire qui ne nous convient pas, on est forcément moins bon. Et là, on le voit avec Thomas et Maxime qui ont su se trouver, et qui ont eu des résultats bien au-dessus de ce qu’on espérait en tout cas.
Les Championnats de France avec Julien Seurin
Julien, c’est mon partenaire cette saison. Je fais les Championnats de France avec lui. Le deal avec lui est simple : comme moi, je ne suis pas un joueur 100 % professionnel, dès qu’il a besoin de moi, je me rends disponible pour qu’on aille jouer les FIP et les Premier Padel.
Je pense que même pour son bien à lui, s’il a l’opportunité de jouer avec des joueurs qui peuvent lui apporter encore un peu plus que moi, il faut vraiment qu’il saute sur l’occasion. On a enchaîné quelques tournois, je n’ai pas eu de bol parce que j’ai enchaîné pas mal de blessures ces derniers temps. Ça a commencé au stage avec un problème de dos, après la fesse et après le mollet, ça a été un peu de compensation. Là, j’ai pris une pause, je lui ai dit que j’arrêtais quelques semaines pour prendre soin de moi et que je voulais me remettre en forme pour le Championnat d’Europe. Sinon on joue encore ensemble, on s’entend super bien sur le terrain et en dehors.
Il aurait pu intégrer l’équipe de France, il n’était vraiment pas loin, je pense. Maintenant voilà, la sélection, je la trouve extrêmement logique. J’ai une petite pensée pour Jérôme Inzerillo, qui sur cette compétition quitte l’équipe parce qu’il a un petit peu moins joué ces derniers mois. En plus, il n’a pas eu les résultats qui ont suivi, mais c’est un joueur qui aurait mérité d’être là pour le passé qu’il a eu en équipe de France.
Sélectionné en tant que joueur de gauche
La vérité aujourd’hui, c’est que le sélectionneur aurait très bien pu me sortir de l’équipe pour prendre peut-être cinq joueurs de droite, parce que Thomas Leygue peut aussi jouer à gauche. Ce sont des réflexions qui je pense, se sont posées.
Je pense que sur ce Championnat d’Europe il n’y a pas un moment où je jouerai à droite. Justement, à droite, on est vraiment très très forts. C’est là où il y a le plus de concurrence. J’ai été sélectionné en tant que joueur de gauche, c’est ce que je pense. Après, il faudra demander à Pablo directement. C’est vrai qu’on ne sait jamais, s’il y a une hécatombe de joueurs, je pense qu’on est beaucoup à pouvoir jouer, même Johan Bergeron, qui pourrait très bien jouer à gauche aussi. Moi, je peux jouer à droite. Après, on est capable de s’adapter. S’il faut aller jouer à droite sur un match important, j’irai et j’essaierai de faire au mieux.
Sa fiabilité physique
Je fais tout aujourd’hui pour essayer de me remettre en forme, pour arriver prêt pour le Championnat d’Europe. Après, effectivement, dans une compétition, il peut toujours y avoir des blessures. Il n’y a pas longtemps, j’ai joué les championnats du monde plus de 35 ans, j’ai tenu toute la semaine et je n’ai pas eu de blessure à ce moment-là. Le niveau sera bien plus élevé certainement, mais je n’ai jamais été blessé sur ces compétitions-là.
La plus-value de m’avoir dans un groupe, c’est que je pense être un compétiteur, et me transformer sur des moments vraiment importants. C’est-à-dire que quand il y a un match décisif, je n’ai aucune crainte à aller sur le terrain et à essayer de donner le maximum. Je n’ai pas de peur, de stress à ce moment-là.
Au contraire, on l’a vu aussi à Roland-Garros, où j’ai joué à droite avec Bastien il y a deux ans, et ce n’est pas forcément le côté où j’excelle le mieux. J’ai fait ce que je pouvais, je me suis battu et finalement, on a réussi à gagner un match en tableau final, ce qui est quand même fort pour des joueurs français. Je suis assez confiant, je me prépare pour la compétition et puis de toute façon, si je me blesse, il y a d’autres joueurs qui sont là, je n’ai pas de problème à être sur le banc. Si je suis blessé ou même si sur les jours de préparation, je suis un peu moins en forme que les autres, il n’y a pas de problème. Je suis avec l’équipe et je me rends disponible pour l’équipe.
Absent aux championnats du monde ?
Pour les Championnats du monde cette année, je vais avoir un vrai souci, c’est que je vais être papa, ma femme est enceinte. Le terme est mi-novembre, donc ça va être très compliqué. On verra au dernier moment comment ça va évoluer, mais il y a de fortes chances que je laisse ma place pour les Championnats du monde. J’adore le padel, je suis amoureux du padel, et j’ai toujours tout donné pour, mais là, c’est particulier. Il y a des choses un peu plus importantes par moment.Benjamin Tison et Pablo sont au courant, ils savent que je vais être papa et sont très heureux d’ailleurs.
Sa progression rapide à ses débuts
Cette progression-là, elle était possible à l’époque, maintenant elle n’est plus du tout possible je pense, parce qu’il y a beaucoup plus de concurrence. Et puis surtout les joueurs s’investissent beaucoup plus. À l’époque où moi j’ai commencé à faire des compétitions, tout se mettait un petit peu en place et on a profité aussi du fait que ce soit plus ouvert, plus accessible. Maintenant, pour atteindre le top 100, il faut d’abord gagner des bons matchs.
En six mois, c’est très compliqué, ou alors il faut avoir d’énormes qualités. Il y a des joueurs, je pense à Nicolas Rouanet qui a mis peu de temps à arriver dans le top 20. Ce sont des joueurs qui ont des capacités un peu au-dessus de la normale. Mais aujourd’hui, pour être dans le top 100, il faut vraiment s’investir à fond dans le sport et il faut aller toutes les semaines en tournoi pour marquer un maximum de points.
Un meilleur joueur qu’en 2016 ?
La différence, c’est que j’ai beaucoup plus d’expérience dans le sport. Je pense que je suis un meilleur joueur de padel aujourd’hui. Je suis moins bon physiquement qu’à l’époque, forcément, je vieillis, je prends quelques kilos par an à chaque fois, mais je pense que je joue beaucoup mieux qu’en 2016.
C’est-à-dire que j’ai perfectionné mes coups. En attaque, j’ai plus de variation dans mon jeu, je défends mieux aussi qu’à l’époque, même si je ne suis pas encore un grand défenseur avec les vitres. Ce n’est pas ma plus grande qualité, mais je défends bien. Tactiquement, je joue plus juste qu’à cette époque. En revanche, en 2016-2017, je faisais beaucoup plus la différence grâce à ma qualité physique.
Julien Maigret : la plus belle main du circuit français
Je considère effectivement que c’est l’une des plus belles mains, c’est une évidence. Après, je ne sais pas si c’est “la plus belle main”, peut-être, après, c’est mon frère, c’est difficile d’être objectif. En-tout-cas, il a été septième français sans jamais prendre un cours, sans jamais s’investir comme j’ai pu le faire moi et comme on a pu tous le faire dans le top 20, et avec un jeu très atypique.
Il a un œil incroyable, il a une main incroyable et puis c’est un vrai compétiteur. Moi qui ai toujours joué avec lui, dans les moments où il fallait gagner le point il était toujours présent. Et le moment où j’étais un peu moins dedans, il tenait toujours la baraque. Il a été très bon joueur de tennis et il aurait été très bon joueur de padel s’il s’était investi autant que nous. Je pense qu’il aurait même été meilleur que moi.
Maintenant, il a sa vie, il a été très déçu en 2018 de ne pas être en équipe de France. Je pense que ce moment-là l’a beaucoup touché parce qu’il avait la sensation de le mériter, et il a revécu un petit peu ce qu’il a vécu dans le tennis quand il était plus jeune. Après, il a eu sa fille qui est née, et puis ensuite, il y a d’autres objectifs qui se sont créés. Ça n’empêche pas qu’il ait eu une belle expérience dans le padel, il était aux portes de l’équipe de France. Après ma séparation avec Ben, parce que je m’étais séparé pour jouer avec Ben à cette époque-là, tous les ans, je lui proposais de jouer à nouveau et de se réinvestir avec moi. Malheureusement, Julien, c’est quelqu’un d’assez droit. Quand il dit quelque chose, il le fait. Mais j’ai toujours poussé pour qu’il rejoue.
L’interview dans sa totalité ci-dessous :
Nouvel adepte du padel, je suis fasciné par ce sport dynamique qui allie stratégie et agilité. Je trouve dans le padel une nouvelle passion à explorer et à partager avec vous sur Padel Magazine.