Le sélectionneur de l’équipe de France de padel, Patrick Fouquet revient sur cette grosse semaine de padel au Tennis Club d’Estoril pour les Championnats d’Europe de padel 2017. Les bons, comme les mauvais moment, le sélectionneur nous dit tout.
Grosse semaine à Estoril. Une médaille de bronze. Mission remplie ?
Nous avons rempli la mission à Estoril pour l’Euro Padel 2017.
Avec Alexis Salles, le capitaine de l’équipe messieurs, nous avions annoncé vouloir au moins une médaille de bronze dans notre aventure. Et ce sont les filles qui ont magnifiquement remporté cette médaille de bronze.
Côté messieurs, nous n’étions vraiment pas loin, mais il y avait deux joueurs chez les italiens au-dessus de tout le monde : Marcelo Capitani et Andrés Britos. Ce sont deux joueurs de classe mondiale qui n’ont pas joué ensemble mais ont formé avec d’autres joueurs italiens des paires très difficiles à battre.
Il n’y a pas de regret à avoir sur cet Euro ?
La Team France Padel messieurs a tout donné, mais ce n’était pas suffisant. L’une des grandes forces de nos équipes, c’est l’homogénéité des équipes. Nous n’avons pas de gros points faibles, comme cela a pu être le cas les années précédentes.
Chez les dames, comme chez les messieurs nous étions compétitifs à tous les postes et c’est très motivant pour un sélectionneur.
Maintenant, il faut être réaliste. 2 nations européennes sont incontestablement devant nous : Le Portugal, même si la France se rapproche et puis évidemment les espagnols qui ne sont pas prêts de se faire rejoindre avant une bonne génération de padel.
Chez les messieurs, on savait que la 3e place allait se jouer contre l’Italie. Et cela n’a pas loupé.
Justement, chez les messieurs, l’Italie perd contre toute attente contre la Belgique en match de poule, bouleversant ainsi le tableau…
Pour en savoir + :
Effectivement, L’Euro 2017 à Lisbonne a été entaché par un gros problème d’organisation et de réglementation dans ces championnats d’Europe.
L’Italie a organisé sa défaite face à la Belgique en match de poule, en allant jusqu’ à mettre de côté son joueur 1, Andrés Britos. Et Marcelo Capitani, le joueur 2 avait été posté en 3. Sans compter tout le reste.
Pourquoi ? Parce que les nations savaient à l’avance contre qui elles allaient jouer dans le tableau principal. Cette réglementation est bête et critiquée tous les ans. Mais rien ne change à la Fédération Internationale de padel.
L’Italie voulait ainsi éviter l’Espagne qu’elle allait retrouver en demi-finale si elle terminait première de poule. Donc, l’Italie s’est débrouillée pour arriver 2e de poule et avoir une modeste chance d’accéder à la finale en demi contre le Portugal. Tactiquement, on peut évidemment comprendre l’Italie qui estime que c’est pour réparer une injustice… On ne cautionne pas. Mais c’est humain. Et les nations essaient de contourner un règlement obsolète. C’est le cas tous les ans dans tous les sports.
En quoi cela a eu des conséquences sur le programme français ?
Le 1er de notre poule devait donc jouer l’Italie (et non la Belgique) arriver, 2e de l’autre poule… Vous comprenez l’aberration ? Les joueurs français comme allemands se retrouvaient ainsi à faire des matchs dans lesquels les vainqueurs allaient jouer l’Italie en 1er tour du tableau principal. Pas très motivant pour les équipes qui préféraient jouer cette équipe plus tard dans le tableau.
On peut comprendre la démobilisation des joueurs face à cette mascarade. On se retrouvait donc dans une poule où personne n’était suffisamment motiver pour se battre pour cette 1ère place, allemands comme français.
Le problème, ce ne sont pas les joueurs. C’est le règlement. Avec un tirage au sort, l’affaire est réglée. Espérons que cette fois-ci, nous arriverons à faire bouger les lignes pour les prochaines compétitions internationales.
Depuis quelques semaines / mois, de plus en plus de joueurs réalisent de belles prestations sur le circuit français… Pourrions-nous voir du changement pour l’année prochaine dans le Team France ?
Il est trop tôt pour le dire, car la saison 2018 a à peine débuté.
Mais l’année 2018 va être particulièrement relevée. Peut-être même qu’il n’y a jamais eu autant de concurrence, notamment chez les messieurs.
C’est vrai que chez les messieurs, la concurrence est de plus en plus rude. Mais chez les dames aussi, même si on constate qu’il y a moins de joueuses sur le circuit français qu’il n’y a de joueurs.
Nous ferons un point dans 6 mois et verrons qui sort du panier. Mais c’est passionnant pour un sélectionneur d’avoir des choix.
Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.
Comment peut-on être fier d’un fiasco et mettre ce fiasco sur l’organisation ? Le manque de compétences et de charisme des “petits chefaillons” sont surement de meilleurses raisons