Alors que Nick Kyrgios reste éloigné des courts en raison de blessures, l’Australien n’a rien perdu de sa verve. Désormais consultant pour TNT Sports, l’ancien finaliste de Wimbledon en 2022 ne cache pas ses inquiétudes quant à l’avenir du tennis masculin. Et c’est le padel – au même titre que le pickleball – qu’il cite comme alternative de plus en plus crédible pour le spectacle et l’engagement du public.

Une critique frontale du tennis masculin

En marge de la finale entre Carlos Alcaraz et Jannik Sinner à Wimbledon, Kyrgios a livré une analyse sans filtre au journal The i Paper : « En ce moment, le tennis est plutôt ennuyeux, soyons honnêtes. Il n’y a pas vraiment de rivalités fortes. J’analyse les matchs, le niveau est exceptionnel, mais il manque de tension, d’histoire, de rivalité. »

Pour le fantasque joueur australien, c’est même le tennis féminin qui suscite aujourd’hui davantage d’intérêt : « Raducanu vs Sabalenka, Anisimova vs Sabalenka… Il y avait plus d’intensité, plus de rivalité. C’est ce que les gens attendent du sport : voir deux joueuses qui ne s’apprécient pas forcément, qui se battent avec émotion. »

Le padel, un antidote à l’ennui ?

Signe d’un basculement, Kyrgios évoque spontanément le padel et le pickleball comme de réelles alternatives :

« Avec la croissance du padel et du pickleball, on sent qu’il faut quelque chose de nouveau. Je ne sais pas encore quoi, mais il faut que ça bouge. »

Cette déclaration, venant d’un joueur qui symbolise la rupture avec les codes traditionnels du tennis, pourrait bien refléter une tendance plus large : celle d’un public en quête de formats plus courts, plus intenses, et plus spectaculaires, comme le propose le padel.

Un appel involontaire à la révolution

Kyrgios regrette l’absence des grandes figures du passé, comme Federer, Nadal ou Djokovic, et s’inquiète d’un passage de flambeau trop lisse entre Alcaraz et Sinner :

« Ils sont excellents, mais il leur manque quelque chose. Peut-être une histoire, une opposition de style, une rivalité un peu rugueuse. »

En ce sens, le padel – sport en pleine expansion – pourrait capter l’attention des fans désillusionnés du tennis masculin. Plus accessible, plus rapide, souvent plus spectaculaire, le padel coche certaines cases que le tennis traditionnel semble avoir délaissées.

Une réflexion à ne pas sous-estimer

Même s’il reste controversé, Kyrgios pose une question fondamentale : le tennis masculin moderne peut-il encore captiver ? Et si la réponse était dans un virage vers de nouveaux formats comme le padel ?

Les paroles de l’Australien résonnent d’autant plus fort qu’elles viennent d’un joueur encore dans la trentaine, toujours influent sur les réseaux et dans les médias, mais en marge du circuit. Le padel a peut-être trouvé, en Kyrgios, un avocat inattendu.

Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.