Isaac Huysveld n’a peut-être que 17 ans, mais son talent pour le padel est indéniable. Joueur franco-belge très présent sur le circuit du FIP, il compte déjà pas mal de bons résultats à son actif. 460ème joueur au classement international, il est un espoir du padel belge.
Depuis 2020, Isaac fait partie de la Team Nox et s’entraîne à la Nox Academy, aux côtés de Pablo Crosetti, l’entraîneur d’un certain Agustin Tapia. Nous sommes allés à sa rencontre.
Ses débuts dans le padel
J’ai commencé le padel en 2019, grâce à mon entraîneur de tennis. Je jouais beaucoup au tennis avant, j’étais même top 3 dans ma catégorie en Belgique. Et un jour, mon entraîneur jouait au padel en interclubs, il manquait un joueur et il m’a demandé si j’étais intéressé pour jouer. Je me suis dit : “pourquoi pas“.
Dès que j’ai joué, j’ai tout de suite adoré ce sport. Et finalement, le tennis, ça ne m’intéressait plus beaucoup. Et tout a vraiment commencé pour moi aux Championnats du monde Junior de Castellon, en 2019.
Ce qui a fait que j’ai plus aimé le padel que le tennis, c’est le jeu. Déjà, tu es à deux contre deux, et tu t’amuses plus : je préfère jouer avec un coéquipier que de jouer seul tout le temps.
Qu’est-ce que ça t’a apporté de signer avec Nox ?
J’ai signé un contrat avec Nox en 2020 et j’ai renouvelé mon contrat en avril pour trois années supplémentaires.
Je m’entraîne beaucoup à l’Académie, six fois par semaine, dans d’excellentes conditions, avec de très bons coachs, dont l’entraîneur d’Agustin Tapia.
Sa meilleure “perf'” en tournoi
Ma meilleur perf’ a été sur un tournoi FIP en Belgique où je fais demi-finale. J’ai gagné contre des Français, au premier tour, [Benjamin] Grué et [Maxime] Forcin. Après je gagne contre les numéros un portugais, les frères Deus. Et en quart, je gagne contre le paire numéro 2 belge. En demie, je perds contre une très bonne paire espagnole, en ayant une balle de match.
Mentalement, ça a été très difficile parce qu’on gagne le premier set 6/4, on mène 5/3 dans le second 40 punto de oro. Mon partenaire sert et il fait un par 3, on croit que c’est fini mais le joueur de droite en face sort et la remet parfaitement dans le filet… Derrière, on n’a pas réussi à nous remettre d’avoir manqué cette occasion.
“Un truc spécial avec mon père”
Pour aller de l’avant, celui qui m’a le plus aidé c’est mon père. Il a tout le temps été avec moi, on parle tout le temps ensemble. C’est un truc spécial que j’ai avec mon père. Il fait tout pour que ça aille bien pour moi. J’ai vraiment beaucoup de chance d’avoir un père comme lui, qui est autant intéressé dans mon sport et dans ma carrière.
La sélection belge seniors : un objectif
Je joue avec la sélection jeunes et suis en contact avec l’entraîneur de l’équipe nationale masculine. Je me suis déjà entraîné quelques fois avec eux mais je n’ai pas encore eu l’occasion de jouer avec eux.
C’est vraiment un objectif pour moi, en 2024, de faire partie de la sélection hommes en Belgique.
Clément Geens et son huitième de finale sur le WPT
C’est vraiment incroyable ce qu’il a fait. C’est quelque chose que moi aussi, j’aimerais faire un jour. Pour moi, c’est un rêve de pouvoir rentrer dans le tableau final sur un tournoi du World Padel Tour, sur un circuit pro. Dans ma carrière, j’espère que j’aurai l’occasion de le faire aussi.
Puis surtout, il faut le dire, ils ont eu de la chance sur leur premier tour de jouer une Wild Card. Les deux Hollandais jouent bien mais ce n’est pas comme s’ils prenaient un Lebron/Galan au premier tour. Mais après, faut quand même le faire, parce qu’il y a beaucoup de pression, tu es sur un premier tour, tu joues sur le Central du tournoi. Ils ont fait un très bon match.
Ses objectifs au niveau international
Parmi mes objectifs, c’est qu’à la fin 2024, je fasse partie du Top 200 au classement FIP. J’aimerais intégrer le Top 100, forcément, mais je vais prendre les choses tranquillement et vraiment me concentrer sur le Top 200 dans un premier temps.
Surtout que ce n’est pas facile d’atteindre ce classement. Je vais devoir jouer beaucoup de Fip Rise et de Fip Star pour parvenir à réaliser cet objectif. Et surtout, il va falloir que je fasse de bons résultats pour réussir.
Josep Aymeric, son partenaire actuel
Les derniers FIP que j’ai faits, c’était avec Josep Aymeric. L’avantage c’est qu’il habite au même endroit et que je peux m’entraîner tous les jours avec lui. Cela nous permet de mettre en place des tactiques de jeu ensemble.
Points forts…points faibles…
Sans hésitation, mon point fort, ce sont les volées. Et mon point faible, je pense que c’est ma régularité. Quand il y a beaucoup de pression dans un match, ça peut arriver que je me perde et que je devienne irrégulier. Ce n’est pas tout le temps le cas mais parfois ça arrive.
L’exemple qui me vient c’est de nouveau lors du FIP en Belgique où on a cette balle de match. Je pense qu’on a perdu le match parce que mentalement, on ne s’en était pas remis d’avoir perdu ce point. Pour nous, ça a été très difficile d’accepter le fait qu’on ait raté cette opportunité, surtout sur un point comme ça.
Le plus difficile dans le padel
Ce qui est le plus difficile pour moi, c’est l’aspect financier. On est actuellement à la recherche de sponsors parce que c’est très compliqué de participer à tous les tournois. De nos jours, tout est très cher, l’hôtel, l’avion… Puis tu manges sur place, tu as tout ce qui est consommation.
Tout est à mes frais. Et même si j’ai des sponsors qui payent pour certaines choses, rien n’est gratuit. Aujourd’hui, si tu veux devenir professionnel, il faut que tu aies de l’argent, parce que si tu n’as pas les revenus derrière, tu ne peux rien faire.
Il faut savoir que sur le FIP Tour, si tu perds au premier tour, tu n’as pas de prize-money. Au deuxième tour, oui, mais c’est pas beaucoup. Tu as à peine cent euros, ce n’est rien. Car toi, tu payes l’inscription au tournoi, l’avion, l’hôtel. C’est vraiment très compliqué.
Les prochaines échéances
Là, pour moi, la prochaine compétition, c’est le championnat du monde juniors au Paraguay. Je vais jouer avec l’équipe de Belgique et on va essayer d’aller chercher le Top 6 cette année. Au Mexique, ça avait été plus compliqué car, en poule, on était tombé sur la tête de série 1 et 3. Donc là, vraiment, on va essayer de faire le meilleur tournoi possible et d’aller chercher un bon résultat !
C’est son frère qui un jour lui a dit de l’accompagner sur une piste de padel, depuis, Gwenaëlle n’a plus jamais quitté le court. Sauf lorsqu’il s’agit d’aller regarder la retransmission de Padel Magazine, du World Padel Tour… ou du Premier Padel… ou des Championnats de France. En bref, elle est fan de ce sport.