Les n°1 mondiales Ari Sanchez et Paula Josemaria se sont imposées dans la douleur face à Alejandra Salazar et Paula Josemaria, sur le score de 3/6 7/5 6/2, au terme de 2 h 40 de jeu. Le match a été marqué par le grand nombre de jeux de service perdus par les deux équipes.
Avant cette demi-finale, Sanchez et Josemaria n’avaient cédé que dix jeux en trois matches, mais elles ont rencontré aujourd’hui beaucoup de difficultés face à une paire contre qui elles n’avaient jamais joué. Les reines du circuit ont même été à deux points de la défaite au second set, mais elles se sont accrochées et ont pu renverser une situation qui semblait mal embarquée.
Débuts en fanfare pour Salazar et Araujo
Dans le premier set, le premier break est à mettre à l’actif de Salazar / Araujo, qui surprennent Ariana Sanchez sur son service. La paire hispano-portugaise confirme ensuite son avance pour mener 4/1, avec la bagatelle de 61% des points remportés durant les cinq premiers jeux.
Au sixième jeu, c’est au tour de Paula Josemaria de défendre une balle de 5/1 sur son service : elle et Ari Sanchez y parviennent en profitant d’une volée qui échappe à Sofia Araujo et file vers la grille. Mais alors qu’on les croit fragilisées, les n°1 mondiales mettent un coup d’accélérateur et récupèrent leur service de retard au détriment de Sofia Araujo.
Pourtant, dès le jeu suivant, Ari Sanchez est de nouveau en grande difficulté sur son service. Sofia Araujo, la moins aguerrie des quatre joueuses à ce niveau, rate son retour sur la première balle de break, mais Ari Sanchez commet ensuite plusieurs fautes en smash qui lui coûtent son engagement.
Au jeu suivant, malgré une belle résistance des n°1, Ale Salazar ne se prive pas pour remporter son service et conclure le premier set sur le score de 6/3. Dans ce set de presque une heure, les outsiders auront marqué 54% des points et réalisé trois breaks, tout en cédant leur mise en jeu deux fois.
Ariana Sanchez à la peine
Au 4e jeu du second set, Sofia Araujo est menée 0-30, mais revient à hauteur grâce à des fautes de ses adversaires, notamment Ari, décidément à la peine aujourd’hui.
Tous les jeux ou presque sont très accrochés. Josemaria doit encore défendre une balle de break aux dépens d’Araujo, qui se laisse surprendre par un rebond dans le coin des vitres. Mais sur la suivante, au courage, Salazar et Araujo parviennent à pousser Josemaria à la faute et à prendre les devants dans ce set (3/2, service à suivre).
Mais immédiatement, la paire Sanchez / Josemaria accroît son pressing et profite de grosses fautes d’Ale Salazar pour revenir à 3/3, avec autorité. Echange de mauvais procédés, Ari Sanchez commet à son tour de nouvelles grosses fautes et offre son jeu de service à la tête de série n°4.
Comme hier durant le quart de finale perdu par Collombon / Rufo (11 breaks en tout, sur 21 jeux), les quatre joueuses ont énormément de mal à tenir leurs mises en jeu, comme si le service n’était pas un avantage au padel. Aujourd’hui, après 16 jeux disputés, 8 se sont soldés par des breaks.
Le jeu suivant confirme cette « règle » non écrite : Sofia Araujo, touchée de plein fouet à la poitrine par un smash de Josemaria, cède le 4e jeu de service de son équipe, le total des breaks passant à 9.
Fautes inhabituelles
Les deux paires sont décidément fébriles, avec encore des fautes inhabituelles de part et d’autre dans le jeu suivant, où Paula cède son service, le 10e break de cette partie au niveau de jeu assez décevant.
Ale Salazar va-t-elle faire parler son expérience pour conclure sur sa mise en jeu ?
Pas sûr, à voir le début du jeu où elle est menée 15-30 puis 30-40, après une défense in extremis de Josemaria qui s’engouffre dans une moitié de court laissée vide par l’Espagnole. Une mésentente plus tard et la paire Sanchez/ Josemaria égalise à 5/5.
Au 11e jeu de ce set, un « événement » se produit : une des joueuses, en l’occurrence Sanchez, tient son engagement, permettant aux « reines du circuit » de mener 6/5 et de mettre la pression sur leurs adversaires.
Sofia Araujo, menée 0-30 sur son service, revient à hauteur mais est ensuite trompée par une balle qui reste collée à la vitre puis un smash dans les pieds d’Ari qui coûte le second set aux outsiders.
Le décompte des breaks s’élève désormais 12 jeux sur 21 joués, avec un ratio de 7/12 dans ce deuxième set.
Resserrer les boulons
Tout porte alors à croire que Salazar et Araujo ont laissé passé leur chance et que la paire Sanchez / Josemaria va resserrer les boulons au troisième set. Les deux jeux suivants le confirment : Josemaria tient sa mise en jeu puis elle et Ari réalisent le break sur le service de Salazar (2/0).
Du côté de la paire hispano-portugaise, on voit souvent Sofia Araujo venir dans le dos de sa partenaire pour jouer une bandeja ou une vibora, avant que Salazar ne se décale vers sa gauche et joue la balle sous le nez de Sofia. Un défaut de communication qui trahit le manque d’automatismes de cette paire fraîchement formée, où la joueuse de droite prend plus de place que dans la majorité des équipes.
Au troisième jeu, au lieu d’enfoncer le clou, la paire Sanchez / Josemaria rate plusieurs balles de 3/0 et Ari concède un énième break (2/1). Requinquée, la paire Salazar / Araujo en profite pour égaliser à 2/2.
Même si Ale Salazar cherche à prendre de la place, la majorité des balles sont jouées sur Sofia Araujo : c’est évidemment la stratégie des n°1, qui veulent faire craquer la joueuse supposée la plus friable. Mais sur son service, c’est bel et bien Salazar qui, se décalant trop sur sa gauche, ouvre une brèche dans sa défense, dans laquelle Paula glisse un revers gagnant. Une volée d’Ale dans le filet plus tard et c’est un nouveau break pour les favorites (4/2).
Sanchez et Josemaria ont effectivement resserré les boulons et se détachent avec autorité 5 jeux à 2, avant de conclure sur un ultime break – le 16e du match en 29 jeux – au bout de la deuxième balle de match.
Une qualification logique pour les N°1, qui ont cependant été bousculées pour la première fois dans ce tournoi.
Lire ici les enjeux des autres demi-finales de la journée :
Après 40 ans de tennis, Jérôme tombe dans la marmite du padel en 2018. Depuis, il y pense tous les matins en se rasant… mais ne se rase jamais pala en main ! Journaliste en Alsace, il n’a d’autre ambition que de partager sa passion avec vous, que vous parliez français, italien, espagnol ou anglais.
Très bon article. Merci.