Le débat sur l’égalité salariale entre hommes et femmes dans le sport reste plus que jamais d’actualité. Dans une récente interview accordée à Women’s Health Espagne, Javi Garrido et Delfi Brea, tous deux joueurs professionnels sur le circuit Premier Padel, ont livré leur point de vue sur une question aussi sensible que centrale : hommes et femmes doivent-ils être rémunérés de la même manière dans le sport de haut niveau ?

Garrido : « Chaque athlète doit gagner ce qu’il génère »

Sans détour, Javi Garrido a affirmé ne pas aimer aborder la question uniquement sous l’angle du genre. « Je n’aime pas parler d’égalité parce qu’on est un homme ou une femme. Toutes les personnes doivent avoir les mêmes droits et opportunités, tant qu’elles les cherchent et les travaillent », a-t-il précisé.

Le joueur andalou va plus loin dans son raisonnement, en liant directement la rémunération au pouvoir de génération économique de chaque joueur ou joueuse. « Un homme doit gagner un certain montant s’il génère plus d’audience, plus de ventes de billets ou plus de sponsoring. Mais si c’est une femme qui génère plus, pourquoi l’homme devrait-il gagner autant ? »

Une vision qui reflète une approche marchande du sport professionnel, où le genre ne serait plus un facteur d’équité salariale, mais où tout serait dicté par les chiffres.

Delfi Brea : « Le padel n’est pas un sport égalitaire »

Delfi Brea, actuellement en binôme avec Gemma Triay, apporte un éclairage différent. Pour l’Argentine, le padel est un sport qui progresse, mais qui reste encore marqué par des inégalités structurelles.

« Le padel n’est pas un mauvais exemple, mais ce n’est pas un sport égalitaire non plus », affirme-t-elle. « On voit plus d’inégalités dans d’autres disciplines, mais on ne peut pas dire que le padel soit un modèle de parité. »

La native de Buenos Aires reconnaît toutefois que les choses avancent : « Il reste encore beaucoup de chemin à faire, mais le padel féminin progresse. Ces dernières années, il le montre et le public le voit aussi. Son développement est inévitable et la discipline grandit chaque jour. »

Une évolution, mais pas encore une révolution

Si les deux joueurs s’accordent sur le fait que le padel féminin est en plein essor, leurs visions divergent sur les fondements de la rémunération dans ce sport. D’un côté, Garrido défend une logique de rentabilité économique. De l’autre, pour Brea le padel féminin doit continuer à démontrer sa qualité et mettre en avant la reconnaissance croissante du sport féminin au-delà des seuls chiffres.

Benjamin Dupouy

J’ai découvert le padel directement lors d’un tournoi, et franchement, je n’ai pas trop accroché au début. Mais la deuxième fois, ça a été le coup de foudre, et depuis, je ne rate plus un seul match. Je suis même prêt à rester éveillé jusqu’à 3h du matin pour regarder une finale de Premier Padel !