Belgique francophone : l’AFT Padel veut « tendre la main aux clubs »

Dans une récente interview, Philippe Cerfont, trésorier de l’AFPadel, la fédération belge non reconnue par le gouvernement, évoquait dans Padel Magazine la “résistance qui s’organise” en vue de remporter “la guerre du padel” (lire ci-dessous).

Ces propos n’ont pas manqué de faire réagir les dirigeants de l’AFT Padel, seule fédération officielle en Belgique francophone, qui gère à la fois le tennis et le padel.

« Tout d’abord, indique l’AFT Padel, nous nous étonnons que les termes “guerre”  et “résistance” soient utilisés dans un débat sur le sport. C’est profondément regrettable.

En ce qui concerne la gestion du padel en Fédération Wallonie-Bruxelles, il faut constater effectivement qu’il y a deux fédérations en présence, qui toutes deux gèrent le padel dans l’intérêt de celui-ci.

Les autorités ont octroyé la reconnaissance pour la gestion de la discipline à l’AFT Padel. Une seule fédération peut bénéficier de cette reconnaissance pour une même discipline. C’est la décision qui a également été prise dans la partie néerlandophone du pays.

Nous pensons donc que ce modèle de gestion est la solution la plus appropriée dans notre région et dans notre pays. Les Flamands, les Néerlandais, les Français et les Italiens font de même et ce sont des grandes nations de padel. Nous pouvons comprendre que certains ne soient pas de cet avis, mais nous ne pouvons pas cautionner leur manière peu en adéquation avec le sport de l’exprimer.

« La situation risque de s’enliser pour des années »

Nous ne voulons pas critiquer le travail réalisé à l’AFP (ce sont des passionnés qui font cela avec conviction tout comme nous) mais souhaiterions intégrer les efforts de tous pour développer le padel sous une coupole qui dispose de moyens financiers et humains pour aller rapidement de l’avant.

Nous voulons tendre la main aux clubs de padel et leur expliquer nos ambitions pour le padel, tout en leur rappelant qu’ils font partie d’une communauté, d’une association au sein de laquelle ils ont des droits et des obligations exprimés dans des statuts. La missive que nous leur avons transmise ne comporte pas de menaces, elle est une incitation au dialogue.

Une réunion d’information à ce sujet aura d’ailleurs lieu le 13 février.

Et nous voulons également à cette occasion rétablir la vérité par rapport à l’ensemble impressionnant de contre-vérités qui sont propagées par certains dirigeants de l’AFP pour justifier son attitude séparatiste. Justifier sa politique en critiquant majoritairement les actions de la fédération concurrente ne fait pas partie de notre manière d’envisager le sport.

Nous avons en 2021 participé à une médiation à l’initiative du ministère des Sports et des solutions rationnelles étaient sur la table pour réunir les parties. Ces propositions ont été balayées par l’AFP.

Sans volonté réelle de la part de l’AFP, la situation risque de s’enliser pour des années, ce qui donnera une piètre figure du padel dans la partie sud de notre pays. Nos amis Flamands, réunifiés, comptent près de 100 000 licenciés et la cohabitation de deux ligues n’est plus qu’un lointain souvenir en Flandres. Pour des raisons financières évidentes, l’Etat ne souhaite pas la prolifération de fédérations sportives et a ces dernières années mené un gros travail de rationalisation dans d’autres sports (la gymnastique, le tir, l’athlétisme comptent bien plus que deux disciplines dans leurs fédérations, ce qui ne les empêche pas de performer au plus haut niveau).

Eviter à tout prix les querelles de clochers

Notre démarche s’inscrit également dans la perspective internationale : grâce aux efforts consentis tant par l’AFT Padel que par son équivalente néerlandophone, nous avons pu réaliser des championnats du monde de haut niveau. Les JO sont en vue : nos dissensions sont peut-être de nature à freiner le développement du padel belge au niveau international, et ce à cause de querelles de clochers. Il faut éviter cela à tout prix.

Et pour conclure, à ce jour, l’AFT Padel se porte bien et compte 7000 compétiteurs et quantité de pratiquants de padel en tant que loisir. Car de ceux-là aussi, il faut s’occuper. »

La lettre perçue comme une menace

Fin décembre, le président et le secrétaire général de l’AFT Padel ont adressé une lettre aux de clubs de tennis et padel, notamment ceux qui sont tentés par une double affiliation à l’AFT Padel d’une part, à l’AFP d’autre part.

Cette lettre, présentée ci-dessus comme une “incitation au dialogue”, a été perçue par certains dirigeants comme une menace ou une agression. Il y est notamment stipulé qu’un club ne peut pas s’affilier à deux fédérations ni partager ses installations avec un autre club.

Publié par
Jérôme Arnoux