Comme nous l’a confié en interview le fameux entraîneur Rodri Ovide, un match de padel est parfois fait de quelques coups hasardeux, rebonds aléatoires ou grilles vicieuses qui, dit-il, peuvent faire basculer la victoire dans un camp ou dans l’autre.
Le 1/16e de finale du Human Padel Open de Toulouse entre Benjamin Tison / Victor Mena et Javi Leal / Juan Cruz Belluati nous en a fourni une illustration ce mercredi.
Parler de « coups hasardeux » ne rendrait pas hommage au superbe niveau de jeu qu’ont affiché ces quatre joueurs, pour le plus grand plaisir du public du Palais des sports. On parlera plutôt là de « coups du sort », tantôt provoqués par les joueurs, tantôt involontaires.
Dès le deuxième jeu, c’est Victor Mena qui a ouvert le bal du hasard – et même la « balle du hasard » – d’un smash tapé avec la tranche de sa raquette, avec une balle qui passe tout juste le filet et revient de son côté du fait de l’effet retro. Un point qui fait sourire tout le monde, même si celui de Leal et Belluati était plutôt jaune…
Audace et réussite
Dans ce premier set, l’audace est du côté de Mena et Tison, à qui le sort et le filet semblent sourire : ce sont eux qui tentent le plus, avec parfois un peu de réussite avec la bande. Dès le 4e jeu, ils concrétisent cette domination en prenant le service de Javi Leal.
Mais au padel, la chance choisit rarement son camp en permanence. Après un point remporté suite à une bande de Mena, la grille rend injouable un smash de Belluati, gagnant. Et la bande aussi est versatile, donnant juste après un bon point à Leal, sous le regard désolé de Tison…
Au 9e jeu du premier set, la bande semble prendre clairement le parti de Leal / Belluati : à 15-30, Leal rate son retour mais demande et obtient un net que personne d’autre n’a vu, après révision vidéo. Malgré tout, le Français et l’Espagnol conservent leur break et s’adjugent le premier set 6/3.
Un smash tapé à 9 m du filet
Car bien évidemment, le hasard n’a pas toujours le dessus sur le talent, le toucher de balle, la puissance et la combativité des joueurs. Quand Javi Leal, par exemple, décoche un smash alors qu’il est collé à sa vitre, à 9 mètres du filet, le fait que sa balle frappe avec violence la vitre adverse et s’élève à une hauteur phénoménale ne doit rien à la chance. Mais tout à la puissance hors du commun et au lift extrême insufflés à la balle par ce « petit » joueur de 1,75 m seulement.
Jeu après jeu, Leal et Belluati s’emploient à donner de petits coups de pouce au sort, comme par exemple ce double let dans le même point qui oblige Tison à défendre – avec succès et sur punto de oro – une balle de break….
Une balle tombée de la poche
Mais le punto de oro suivant sera la bon pour les Espagnols, peu après que Mena a frappé un par 4 victorieux, mais invalidé parce que sa raquette tape le filet avant que la balle ne sorte de la piste.
Rarement les coups du sort auront été aussi nombreux que dans ce match, avec même parfois des coups de théâtre : sur un point décisif, Mena assène un smash gagnant rageur, aussitôt contesté par Belluati. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’en sautant, une balle est tombée de la poche du grand Victor (1,93 m), ce qui annule le bénéfice du point et oblige à le rejouer !
Cette fois encore, Tison et Mena s’en sortent, mais cela ne suffira pas : à la fin, ce sont Belluati et Leal qui l’emportent en trois sets (3/6 6/3 6/2). Une victoire qui, si elle doit un petit quelque chose à la chance, récompense ceux ont su le mieux la saisir.
Les matchs sont à suivre ou à revivre sur WPT TV.
Après 40 ans de tennis, Jérôme tombe dans la marmite du padel en 2018. Depuis, il y pense tous les matins en se rasant… mais ne se rase jamais pala en main ! Journaliste en Alsace, il n’a d’autre ambition que de partager sa passion avec vous, que vous parliez français, italien, espagnol ou anglais.