“Prendre des cours, à quoi ça sert ?” : telle est la question que l’on vous posait il y a une quinzaine de jours. Manifestement, ce sondage a intéressé, voire passionné nos lecteurs : vous êtes en effet plus de 350 à nous avoir répondu, parfois en détail. C’est de loin le record dans notre série de sondages, qui recueillent généralement une centaine de réponses. Un grand merci à ceux qui ont pris le temps nécessaire !
De toute évidence, vous exprimez un besoin en matière d’enseignement, besoin qui n’est pas toujours et pas partout comblé. L’objectif de ceux qui prennent des cours est évidemment de progresser, que ce soit techniquement ou tactiquement. Et chez ceux qui franchissent le pas, la satisfaction est généralement au rendez-vous, même si le prix est souvent perçu comme un frein.
Etant donné le nombre important et la qualité de vos réponses, nous allons y consacrer deux articles : celui d’aujourd’hui sous un angle plus statistique et un second à venir pour approfondir certains thèmes et vous donner la parole.
Cours individuels, collectifs ou stages ?
■ L’âge du capitaine.- La moyenne d’âge des personnes qui se sont exprimées est de 45 ans ; les plus jeunes ont 20 ans, le plus âgé 80 ans. Les mineurs sont donc totalement absents : soit ils ne lisent pas Padel Magazine, soit ils sont les grands oubliés de la pratique du padel et de son enseignement…
■ Où sont les femmes ? C’est un constat récurrent, qui nous interpelle au fil de nos sondages : les dames s’expriment beaucoup moins que les messieurs. Sur les 353 réponses recueillies, moins de 50 émanent de femmes. Mais cette proportion est finalement proche de celle des compétitrices en France : en février 2023, on dénombre 4074 dames classées, contre 27 498 messieurs. Les femmes représentent donc moins de 13% des compétiteurs ! On peut penser qu’elles sont plus nombreuses chez les joueurs “loisirs”, car les femmes sont de nature moins belliqueuse que les hommes et ont donc moins besoin de se mesurer entre elles… Mais on reviendra sur cette question dans un prochain sondage.
■ Niveau et ancienneté dans la pratique.- En moyenne, les joueurs qui nous ont répondu pratiquent le padel depuis un peu plus de trois ans. Certains ont débuté l’automne dernier, d’autres jouent depuis plus de 10 ans. Les trois quarts de nos répondants se décrivent comme des joueurs “intermédiaires”. Un joueur sur six est un “expert” et un sur quinze un “débutant”.
■ Des cours jamais, un peu, beaucoup, passionnément.- Parmi nos sondés, un joueur sur six n’a jamais pris de cours et cinq sur six ont franchi ce pas. C’est bien sûr une proportion supérieure à la moyenne : répondre à un sondage sur l’enseignement suppose qu’on s’intéresse à la question et qu’on a des idées à exprimer… Ceux qui ont pris des cours l’ont parfois fait moins de cinq fois, souvent 10 à 20 fois et les plus mordus dépassent les 50 voire les 100 leçons. Certains cumulent les cours individuels, les entraînements collectifs et également les stages : quand on aime, on ne compte pas !
■ Les motivations.- Sans surprise, la progression technique et tactique est ce qui incite plus de 80% des personnes à prendre des cours. Cela peut prendre la forme de quelques leçons pour avoir des bases et ne pas prendre de mauvaises habitudes ou bien d’un rendez-vous hebdomadaire qui simplifie la pratique et évite de s’arracher les cheveux pour réunir quatre joueurs. D’autres joueurs ont recours à un enseignant lorsqu’ils sentent qu’ils plafonnent et ont besoin d’un coup de pouce pour passer un cap technique, tactique, voire psychologique.
L’idée de prendre des cours pour grimper au classement n’est pas prioritaire à vos yeux : l’objectif top 100, top 1000 ou top 10 000 n’est une obsession que pour ceux qui font passer le classement ou la gloire avant le plaisir. En revanche, allier vacances et padel lors d’un stage est une perspective qui séduit un peu plus d’une personne sur 14.
La barrière du prix
■ Trop cher ? Le principal frein au fait de prendre des cours est le prix, jugé trop élevé par 55% de notre panel. Certains d’entre vous aimeraient prendre davantage de cours mais y renoncent, surtout en raison des tarifs et parfois à cause du manque de créneaux proposés. En effet, dans les complexes privés, le prix de la location du terrain se rajoute à la rémunération de l’enseignant, d’où un tarif global jugé élevé. Plusieurs de nos sondés aimeraient suivre un enseignement forfaitaire au trimestre ou à l’année, calqué sur celui du tennis ou d’autres sports. Cette offre existe dans certains secteurs, mais est encore rare, car les clubs associatifs manquent de pistes couvertes. Quant aux clubs privés, ils recherchent une rentabilité au moins équivalente à celle de la simple location des terrains.
■ Une offre insuffisante.- Il y a actuellement 511 enseignants en France habilités à enseigner le padel, très majoritairement des moniteurs de tennis qui se diversifient. Ce n’est pas suffisant pour répondre partout à la demande des joueurs : de fait, environ un sondé sur quatre déplore l’absence d’offre de cours dans son secteur. La Fédération française forme de futurs moniteurs de padel, notamment à travers les TFP, mais ces derniers ne sont dispensés que dans 7 ligues sur 18. En revanche, il n’existe aucune formation d’initiateur ou d’éducateur padel, comme nous l’avions souligné dans un récent article.
■ La satisfaction au rendez-vous.- Pour ceux qui prennent des cours, la satisfaction est globalement au rendez-vous, avec des notes sur dix atteignant 8/10 en moyenne, mais qui peuvent monter à 9, voire 10/10. C’est en particulier le cas pour les cours individuels, plébiscités malgré leurs tarifs. Les cours collectifs sont également appréciés, avec toutefois un bémol quand le niveau des élèves n’est pas homogène au sein d’un groupe. Les groupes trop nombreux sont également critiqués. Pour ceux qui ont pris des cours à la fois en France et en Espagne, la satisfaction est plus élevée dans le second cas, certains saluant “le vrai padel à l’espagnole”.
La question du prix contribue à diminuer l’indice de satisfaction de bon nombre de sondés. “Dommage qu’il n’y ait pas de club avec deux ou trois entraînements compris dans la cotisation, comme au badminton”, regrette l’un d’entre eux…
Une dernière critique revient régulièrement : elle vise certains enseignants diplômés d’Etat de tennis n’ayant pas véritablement la “fibre” padel et qui “s’improvisent coach de padel”, voire “disent n’importe quoi”, selon vos termes.
■ En France ou en Espagne ? Votre cœur balance quand il s’agit de répondre à notre question sur votre préférence entre la France et l’Espagne pour y suivre des cours ou des stages. Rien n’interdisant de faire les deux, vous êtes 6 sur 10 à privilégier la proximité (et donc la France), mais autant à avoir envie de goûter à l’école espagnole. Dans ce cas, ne vous privez pas : prenez des cours en France et faites des stages en Espagne ! Ou bien l’inverse : l’essentiel est de se faire plaisir et de progresser.
Une envie de stages ? comme d’habitude, nous vous proposons le must avec l’annuaire formation et l’annuaire des clubs de padel.
Après 40 ans de tennis, Jérôme tombe dans la marmite du padel en 2018. Depuis, il y pense tous les matins en se rasant… mais ne se rase jamais pala en main ! Journaliste en Alsace, il n’a d’autre ambition que de partager sa passion avec vous, que vous parliez français, italien, espagnol ou anglais.