Il est courant d’entendre des joueurs se plaindre d’une balle de padel qui « fait mal » ou qui « réagit mal » pendant un match. Mais ce ressenti est-il uniquement lié à la technique ou la balle peut-elle réellement provoquer une gêne physique lorsqu’elle est usée ou mal pressurisée ?

Les caractéristiques techniques d’une balle de padel

Une balle de padel ressemble à une balle de tennis mais elle est légèrement moins pressurisée.

  • Pression officielle : environ 4,6 à 5,2 kg/cm² (contre 8-9 pour une balle de tennis).
  • Diamètre : 6,35 à 6,77 cm.
  • Poids : 56 à 59,4 g.

Ces paramètres sont régis par la Fédération Internationale de Padel (FIP).

La balle perd rapidement sa pression après ouverture du tube :

  • En moyenne, après 2 à 4 matchs, elle n’a plus les caractéristiques idéales.
  • Selon certaines marques, la perte de pression est de 15 à 20 % après seulement 2 heures de jeu intensif.

Quand une balle usée devient un risque physique

  1. Perte de rebond
    Une balle sous-gonflée rebondit moins, obligeant le joueur à frapper plus fort. Cela augmente la sollicitation des épaules, coudes et poignets, et peut favoriser l’apparition de douleurs comme la tendinite ou le tennis elbow.
  2. Augmentation du poids ressenti
    Une balle usée absorbe davantage les chocs contre la raquette. Résultat : l’impact paraît plus « dur », ce qui peut provoquer une sensation de douleur dans la paume ou l’avant-bras.
  3. Réactions imprévisibles
    Avec une usure avancée, la feutrine s’abîme, créant des trajectoires irrégulières. Le joueur compense souvent en forçant ses coups, ce qui augmente le risque de microtraumatismes musculaires.
  4. Chocs directs
    Même si une balle de padel est plus souple qu’une balle de tennis, à 100-120 km/h (vitesse moyenne des smashes pros), un impact direct sur le visage ou le corps reste douloureux. Une balle usée, plus « molle », peut paradoxalement faire plus mal en s’écrasant davantage sur la peau.

Pressuriseurs : une bonne solution… à utiliser avec prudence

De nombreux joueurs utilisent aujourd’hui des systèmes comme Pascal Box ou Tuboplus afin de conserver plus longtemps la pression des balles. Ces outils sont efficaces, mais il existe des limites :

  • Trop de pression est nocif : si l’on dépasse les valeurs recommandées, la balle peut devenir extrêmement dure, donnant une sensation de « pierre » à l’impact. Cela augmente le risque de douleurs dans la main et l’avant-bras.
  • La pression chute plus vite sur une balle déjà fatiguée : une balle usée, même regonflée, perd sa pression beaucoup plus rapidement qu’une neuve.
  • L’usure visible reste un facteur : lorsque la feutrine est abîmée, avec des « peluches » qui modifient la trajectoire, la remise en pression n’améliore pas la qualité du jeu. On ne peut pas prolonger indéfiniment la durée de vie d’une balle.

En résumé, le pressuriseur est un outil utile pour prolonger de quelques matchs la durée de vie des balles, mais il ne doit pas être utilisé pour « forcer » une balle usée à continuer au-delà du raisonnable.

Témoignages et données médicales

  • Une étude menée par la Clínica MAPFRE de Medicina del Tenis (Espagne, 2022) a montré que l’usage de balles sous-pressurisées augmentait de 30 % la sollicitation du coude et du poignet.
  • Des kinés du sport, notamment en Espagne et en Italie où le padel est massivement pratiqué, confirment que l’usage de balles trop usées est un facteur aggravant dans les douleurs articulaires des joueurs amateurs.

Bonnes pratiques pour éviter les blessures

  • Changer régulièrement de balles : après 2 matchs officiels ou 4-5 sessions de loisir maximum.
  • Stocker correctement : éviter les endroits trop chauds ou humides.
  • Utiliser les pressuriseurs avec modération : ne jamais dépasser les pressions recommandées par le fabricant.
  • Ne pas chercher à prolonger trop longtemps une balle usée : la sécurité articulaire passe avant l’économie.
  • Écouter son corps : douleurs répétées au bras ou à l’épaule doivent alerter.

Conclusion

Oui, une balle de padel peut provoquer des douleurs physiques lorsqu’elle est usée ou mal pressurisée. Si les pressuriseurs permettent d’optimiser leur durée de vie, une utilisation excessive ou inadaptée peut transformer la balle en un objet trop dur, au ressenti désagréable et potentiellement dangereux.

Le bon compromis reste de changer régulièrement ses balles, tout en profitant des outils modernes de conservation sans aller au-delà des limites naturelles d’usure. Comme le rappellent les spécialistes : “Une balle usée coûte moins cher qu’une blessure.”

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Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.