Ancien espoir du padel mondial et 25e joueur mondial à 21 ans, le Basque Andoni Bardasco a dû arrêter sa carrière professionnelle fin 2018, en raison de multiples blessures. Aujourd’hui âgé de 30 ans, il nous parle de sa reconversion, chez lui à Bilbao, dans l’enseignement du padel à des joueurs étrangers – et tout particulièrement des Français.
Le plaisir de partager sa passion
« Pour moi, l’idée d’une reconversion dans le padel ne s’est pas imposée tout de suite. J’ai pris un peu de temps et de distance par rapport au padel pour savoir ce que je voulais vraiment faire. A ce moment, il y a eu la pandémie qui m’a forcé à attendre avant de lancer le projet de Padel Stuff.
Ce qui est sûr, c’est que je recevais régulièrement des appels de joueurs qui me sollicitaient pour faire des stages de padel. Je le faisais parfois et j’ai trouvé plaisir à partager cette passion avec des gens vraiment motivés. Donc je me suis dit “pourquoi ne pas en faire mon métier ?”.
Alors que j’étais parti pour me lancer seul dans cette aventure, j’ai rencontré Iñaki [Ndlr : Iñaki Loredo, associé d’Andoni], qui voulait faire quelque chose de semblable de son côté. On s’est parlé et il s’est avéré que nos projets se rejoignaient et que nos connaissances étaient complémentaires : lui a davantage d’expérience dans l’organisation d’événements, il a travaillé dans le monde de l’entreprise ; et moi, j’ai plus de connaissances sur le padel. Comme nous avions tous les deux une expertise en matière de langues étrangères, nous avons eu l’idée de nous adresser en priorité aux élèves étrangers. Je pense qu’il est très important pour des élèves d’apprendre dans une langue qu’ils maîtrisent bien : ça leur permet de se concentrer à 100% sur le padel, sur l’entraînement. »
« Si l’élève doit essayer de comprendre ce qu’on lui raconte dans une langue qui n’est pas la sienne, c’est un obstacle en plus. Même pour quelqu’un qui comprend l’espagnol et le parle un peu, il est préférable que ce soit l’enseignant qui fasse l’effort de parler la langue de l’élève, car le cerveau d’un élève de padel doit assimiler beaucoup d’informations et les mettre en pratique. Si en plus, on ajoute une langue étrangère, ça fait perdre beaucoup trop d’énergie. »
Sur la piste, les élèves français se donnent à fond
« Iñaki et moi avions donc tout cela en commun et c’est pour ça que nous avons décidé de lancer Padel Stuff ensemble. En Espagne, nous sommes présents à Bilbao, mais nous pouvons aussi faire des formations dans des clubs partout dans le monde et surtout en Europe, pour y former des profs. »
« La différence entre les élèves espagnols et les élèves français, c’est que les Français veulent profiter à 100% des stages et leçons et les mettre pleinement en application. C’est vraiment une grande différence. Pour cette raison, je prends plus de plaisir à travailler avec des élèves français qu’avec des Espagnols, parce que même ici, des jeunes de 12 ou 14 ans qui visent le haut niveau ne montrent pas la même envie de faire des efforts ou d’écouter des conseils. Alors que des amateurs qui viennent faire un stage, même s’ils sont en vacances et en profitent pour boire des bières, visiter Bilbao et bien manger, eh bien quand ils sont sur la piste de padel, ils se donnent à fond et ils sont fascinés par ce qu’on leur explique. Ils sont hyper contents de recevoir des conseils. C’est dans cet esprit-là qu’on prend plaisir à travailler. »
Objectif : être une référence de qualité
« Pour le futur de Padel Stuff, j’aimerais qu’on devienne une référence, surtout en matière de qualité et pas tellement de quantité : le but n’est pas d’avoir des milliers de clients, mais de faire en sorte que tous ceux qui viennent chez nous soient contents, vivent une expérience aussi parfaite que possible en termes d’organisation et de qualité, même sur des petits détails. Par exemple, on est attaché au fait que les clients aient accès à de la bonne nourriture, qu’ils ne perdent pas de temps à faire des déplacements ou encore qu’ils bénéficient de bonnes balles. Ça semble bête, mais parfois les balles fournies ressemblent à celles du chien. C’est quelque chose qui ne pourrait jamais arriver chez nous, on change les balles très régulièrement, car si les balles font un bruit horrible à chaque frappe, c’est très compliqué de transmettre ce que l’élève vient chercher. »
« Je le redis, notre objectif est d’être une référence de qualité. On veut que personne ne reparte d’un stage chez nous en disant “je n’ai pas été à l’aise, je n’ai pas compris ce qu’ils me racontaient, je n’ai rien appris et j’ai perdu mon temps”. Je crois que pour l’instant, nous sommes en train de réussir ce pari, car tous les groupes qu’on reçoit sont très contents et nous disent qu’ils veulent revenir – ce que certains ont déjà fait. L’objectif désormais est de le faire savoir pour toucher davantage de personnes.
Je pense que beaucoup de pays européens où le padel se développe très vite profiteraient beaucoup de gens comme nous pour les aider à faire croître le niveau. Pour que l’envie de jouer augmente, il faut que les gens aient des défis qui leur donnent envie de progresser et d’apprendre. »
Des stages sur mesure, adaptés aux demandes des élèves
« Le type de stages que nous proposons chez Padel Stuff est variable, on s’adapte aux demandes… Cela peut être soit un groupe de huit personnes qui viennent jouer et apprendre matin et après-midi, soit un couple qui vient s’entraîner les matins et profite de notre ville ensuite, ou bien même une visite d’une seule journée de quelqu’un qui veut travailler son plus grand point faible : tout est possible.
Quand nous organisons les stages, nos contactons directement les personnes concernées pour recueillir les infos nécessaires pour planifier les leçons. Après, en fonction des jours disponibles et des priorités des élèves, nous essayons d’organiser les entraînements de la façon optimale pour que toutes les connaissances soient bien retenues.
Pour ce qui est des infrastructures, nous travaillons dans un club magnifique, vraiment beau et avec un plafond très haut. À notre avis, le padel est un sport qui se joue bien mieux en indoor, donc c’est ce type de club que nous avons choisi. »
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Après 40 ans de tennis, Jérôme tombe dans la marmite du padel en 2018. Depuis, il y pense tous les matins en se rasant… mais ne se rase jamais pala en main ! Journaliste en Alsace, il n’a d’autre ambition que de partager sa passion avec vous, que vous parliez français, italien, espagnol ou anglais.