À un mois des phases finales des Championnats du Monde de padel 2024, une controverse éclate concernant les Qualifications Asie-Afrique qui ont eu lieu au Koweït. L’équipe d’Australie a en effet perdu contre les Émirats Arabes Unis 2 matchs à 1.
Mais en y regardant du plus près, on se rend compte que les Émirats Arabes Unis comprenait plusieurs joueurs d’origine espagnole. Voici la composition de l’équipe :
- Francisco Jurado Sosa
- Fares Al Janahi
- Abdulla Ahli
- Sergio Icardo Alcorisa
- Iñigo Jofre Manzanares
- Majed Al Janahi
- Arnau Ayats
- Salem Alhouli
Quatre anciens joueurs espagnols figurent donc dans cette équipe, notamment Sergio Icardo (129e mondial), Iñigo Jofre (53e) et Arnau Ayats (58e).
A priori, ce qu’ont fait les Émirats arabes unis est conforme aux règles de compétition de la FIP. Ainsi, les nations qui ont perdu contre les champions des qualifications ne peuvent pas protester sur le plan réglementaire. Cependant, la question se pose de savoir si une limite n’a pas été franchie et si cela n’ouvre pas la porte à d’autres nations qui chercheraient à recruter principalement en Espagne ou en Argentine pour être plus performantes lors des épreuves internationales par équipes
Quels sont les reproches faits aux Émirats arabes unis ?
Tout d’abord, il faut noter que ce cas de figure n’est pas nouveau. En Europe, l’Italie s’est parfois dotée de joueurs venus principalement d’Argentine pour être plus compétitive dans les compétitions internationales. Lors des derniers Championnats d’Europe, deux joueurs d’origine argentine figuraient ainsi dans l’équipe italienne.
De plus, si les Émirats arabes unis ont fait appel à quatre joueurs d’origine espagnole pour renforcer leur équipe, c’est parce que tout semble avoir été fait dans les règles, juridiquement parlant.
La véritable question est donc de savoir si une limite n’a pas été dépassée.
En effet, est-ce équitable que certaines nations boostent leur équipe avec des joueurs espagnols ou argentins, par rapport à d’autres nations qui ont travaillé dur pour bâtir une équipe solide ? Et est-ce juste pour celles qui, peut-être, n’ont pas les moyens financiers de recruter des joueurs d’autres nationalités ?
Une situation pas si claire que ça ?
Apparemment, certaines nations présentes lors des qualifications Afrique-Asie n’étaient pas au courant de la présence de ces joueurs au sein de l’équipe des Émirats arabes unis. Aurait-il fallu annoncer la composition de l’équipe plus tôt, afin que les autres nations puissent se prononcer sur cette situation ?
Cependant, on peut aussi considérer que les Émirats arabes unis n’ont de compte à rendre à personne, tant qu’ils respectent la réglementation de leur pays et celle de la FIP.
Sportivement parlant, on peut estimer que le padel ne sort pas grandi de cette situation. Pire encore, cela pourrait même nuire à ses ambitions de devenir un sport olympique. En effet, il n’est pas certain que les instances des Jeux olympiques approuvent ce genre de pratiques, qu’elles soient ou non conformes aux règles.
Des solutions ?
La première solution semble simple : que la FIP mette fin rapidement à ce système. Mais ce n’est peut-être pas si facile. En effet, chaque nation est libre d’accepter ou non la nationalité de qui elle souhaite, et la FIP n’a pas de pouvoir d’intervention à ce niveau.
Cependant, elle pourrait intégrer dans la réglementation des compétitions internationales une clause stipulant qu’un joueur naturalisé doit avoir passé un certain nombre d’années dans son nouveau pays avant de pouvoir le représenter en compétition.
Commentaires :
Nous essayerons d’obtenir des informations supplémentaires afin de recueillir tous les avis sur cette polémique.
Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.