Week-end noir pour le Rennais Dylan Guichard, marqué par une désillusion qui risque de peser lourd dans sa saison. Le 4ᵉ joueur français à l’international (actuel 134ᵉ mondial), membre de l’équipe de France lors du dernier Mondial et l’un des plus actifs sur le FIP Tour, faisait figure de favori pour décrocher l’une des quatre wild cards du Paris Major. Pourtant, contre toute attente, il n’a finalement pas obtenu ce précieux sésame.

Un profil qui cochait toutes les cases

Guichard semblait pourtant remplir tous les critères : jeune joueur de 25 ans, gaucher, talentueux, régulièrement présent sur le circuit international, et même 3ᵉ Français au classement si l’on retire Thomas Leygue, actuellement blessé. Avec son partenaire Giulio Graziotti (123ᵉ mondial), Italien promis à une sélection nationale en octobre prochain, la paire franco-italienne occupait la 6ᵉ place de la waiting list, très largement devant les autres paires françaises en attente.

Ni wild card pour le tableau principal, ni même pour les qualifications : la décision interroge. Pour l’ancien 118ᵉ mondial, les arguments semblaient pourtant solides, surtout après une performance encourageante au P1 de Madrid, où le duo n’est pas passé loin d’une performance face à la tête de série n°4 des qualifications. Était-il déjà au courant de cette non-attribution avant son match face à Alonso Rodríguez Martínez / Juan Ignacio Rubini ? La question est posée.

Une sélection toujours délicate

Évidemment, tous les joueurs présents à Roland-Garros ont mérité leur place. On le sait, chez les messieurs, la concurrence est particulièrement féroce. Il faut rappeler que l’attribution des wild cards reste une décision hautement subjective, dépendant de nombreux critères, parfois objectifs (classement, résultats), parfois plus stratégiques.

Dans le cas de Guichard, certains éléments peuvent expliquer ce choix :

  • Un dernier Mondial où son niveau n’avait pas totalement convaincu.
  • Une difficulté à se démarquer durablement des autres Français proches de lui au classement.
  • Parfois, une certaine irrégularité sur le circuit.

Malgré tout, la paire franco-italienne était 6ᵉ sur la waiting list, à huit longueurs derrière Blanqué / Bergeron, mais aussi huit longueurs devant la première paire 100 % française composée de Julien Seurin / Philémon Raichman.

Précédents et logique fédérale

La comparaison avec l’an dernier est frappante : à l’époque, Guichard avait décroché une wild card avec Clément Geens (alors 102ᵉ mondial). Avec un tel classement cette saison, la paire aurait automatiquement intégré les qualifications. Mais l’histoire se répète : on se souvient du cas Manu Vives / Eneko Arija, respectivement 146ᵉ et 207ᵉ mondiaux, 7ᵉ paire sur la waiting list, mais privés de wild card malgré leur position favorable.

La suite avait été heureuse pour Vives, appelé en équipe de France quelques mois plus tard. Un signe que la FFT et Pablo Ayma, sélectionneur national, privilégient clairement les paires 100 % françaises lorsqu’il s’agit d’accorder des wild cards.

Et maintenant ?

Pour Dylan Guichard, rien n’est perdu : la course à l’équipe de France pour les Championnats d’Europe est encore ouverte. Si l’on suit le précédent de l’an dernier, la sélection pourrait être dévoilée avant le début du Paris Major lundi prochain.

Mais avec des “si”… on connaît l’adage. Une certitude demeure : grâce aux wild cards, le public aura droit à un contingent français fourni pour cette 4ᵉ édition du Paris Major à Roland-Garros.

Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.