Il est minuit passé. Dimanche s’est déjà effacé, lundi se présente, et avec lui une nouvelle journée, une nouvelle semaine, bientôt une nouvelle année.

Le temps s’accélère. Chaque saison finit souvent par ressembler à la précédente. Celle-ci, non.

Il est impossible de considérer que les cinq derniers jours passés au Palau Sant Jordi de Barcelone, en Catalogne, aient été « classiques ».

Dès mercredi, les larmes d’Ari Sánchez nous accueillaient en conférence de presse. Dans un milieu habituellement lissé par les impératifs de communication et de bienséance, l’humanité de la joueuse locale, contrainte de tourner la page avec sa partenaire historique, nous a frappés de plein fouet.

Ce dimanche, ce sont encore les larmes d’Ari qui nous ont accompagnés jusqu’au match pour la troisième place.

Cette semaine, c’est aussi celle de la conférence de presse entre Paquito Navarro et Jon Sanz, se répondant presque mot pour mot. Paquito le dit, Paquito l’admet : la séparation, décidée par son partenaire, l’affecte.

Là aussi, la glace est brisée. L’émotion est autorisée. On nous dit la vérité. On comprend. On entend.
Merci Paco. Merci Joni.

Martín Di Nenno remercie son coéquipier Franco. Leur histoire est unique. Elle ne se poursuivra pas en 2026. Là encore, c’est beau, triste et poignant à la fois. On peut retrouver ses ex… puis les quitter à nouveau presque aussitôt.

Bea González nous a fait pleurer elle aussi. La disparition de son grand-père l’a endeuillée au plus profond. Elle joue pour lui, parce qu’il l’aurait voulu ainsi.
Merci Bea. Merci pour lui.

Claudia Fernández a été quittée par Gemma Triay, devenue numéro 1 entre-temps. C’est désormais l’Andalouse, Bea, qui partira à la conquête des sommets avec Paula Josemaria. Une autre émotion.

Le projet fou et fusionnel entre Andrea Ustero et Sofia Araújo prend également fin. Les larmes reviennent, les embrassades se multiplient.
Merci Sofi. Merci la Turqui.

Galán ne jure que par Chingotto, malgré des statistiques parfois en retrait dans les très grands matchs. Agustín irait jusqu’à envisager l’arrêt de sa carrière si Arturo ne voulait plus de lui.
Merci les amis.

Cette semaine, le padel a enseigné toute sa dimension amicale, chaleureuse, triste et douloureuse, que ce sport si particulier, pratiqué à deux, peut parfois révéler.

Aidée par une saison longue et éprouvante, riche en nouveautés et en défis, la conclusion de l’année a réellement transporté le padel dans une nouvelle dimension.

Est-il possible de le ressentir derrière son écran ?
Peut-on le deviner en tribunes, sans s’intéresser aux coulisses et à l’actualité du jeu ?

Ces questions, à la charge de Premier Padel, de la FIP et des diffuseurs, seront sans doute celles à résoudre pour offrir à ce sport un avenir à la fois populaire et économiquement viable.

Nous, du côté de Padel Magazine, voulons simplement dire merci à toutes les joueuses et à tous les joueurs du circuit, ainsi qu’à celles et ceux qui les font vivre, du fond du cœur.

Parce que ce sont eux qui nous font vivre, nous.

Et pour longtemps encore.

Vive le padel.
Vive Barcelone.
Vive les Master Finals.

Alexandre Prévert

Directeur & Coach de la HAYES PADEL ACADEMY à Barcelone : Alexandre partage la vie des circuits FIP & Premier Padel !