Lorenzo Di Giovanni, joueur italien de 1m90, 121e joueur mondial, est un membre incontournable de l’équipe nationale italienne de padel depuis 4 ans. Ancien joueur de tennis, il a découvert le padel en 2018, après avoir passé plus de 20 ans sur les courts de tennis. Dans cette interview, Lorenzo revient sur l’évolution de l’équipe d’Italie, marquée par l’intégration de jeunes talents italiens et de joueurs d’origine argentine. Il partage également son attachement au jeu en double, une dimension qu’il apprécie particulièrement dans le padel par rapport au tennis…

Lors de l’ASCIS Padel Summit, en marge du Madrid P1, nous avons interviewé et découvert Lorenzo.

Tu es dans l’équipe nationale italienne depuis 4 ans. Quelle est la différence entre 2020 et 2024 au sein de l’équipe nationale ?

Lorenzo Di Giovanni : Eh bien, l’équipe nationale change beaucoup. C’est une bonne chose. Cela signifie que nous avons de nouveaux joueurs, des jeunes qui jouent bien et obtiennent de très bons résultats.

Tu penses que ton équipe d’aujourd’hui est meilleure qu’avant ?

Lorenzo Di Giovanni : Oui, je pense que c’est certain. Ce qui fait la différence pour moi, c’est que le niveau des joueurs italiens a énormément augmenté par rapport à il y a 4 ans. Nous avons des joueurs argentins qui jouent pour l’Italie, mais je pense que le véritable changement, c’est l’élévation du niveau des joueurs italiens.

Il y a quelques mois, on ne savait pas combien de joueurs italiens seraient dans l’équipe nationale. Finalement, il n’y en avait pas tant que ça…

Lorenzo Di Giovanni : Oui, je pense que c’était la bonne décision. Ces joueurs peuvent s’entraîner avec nous pendant une ou deux semaines et partager leur expérience. C’est un bon mélange, et je pense que cela nous aide à jouer mieux. C’est bien de mélanger les joueurs italiens et argentins.

Je suis curieux de savoir ce que pensent les autres nations de notre équipe. Bien sûr, nous sommes plus forts avec ces joueurs, mais ils sont italiens, donc c’est un choix juste.

C’est très important d’avoir des joueurs italiens dans l’équipe, tout en bénéficiant de l’expérience des argentins.

Lorenzo Di Giovanni : L'évolution de l'équipe d'Italie et l'importance du jeu en double

Beaucoup de joueurs viennent du tennis, comme Marco Cassetta avec qui nous avons parlé récemment. Est-ce aussi ton cas ?

Lorenzo Di Giovanni : Oui, j’ai toujours joué au tennis. J’ai essayé de devenir professionnel, en jouant sur le circuit ITF et dans les tournois Futures. À 25 ans, j’ai arrêté de jouer professionnellement et j’ai commencé à entraîner des joueurs de tennis. En 2018, j’ai commencé à jouer au padel.

Donc, tu joues au padel depuis 2018 ?

Lorenzo Di Giovanni : Oui, exactement. Cela fait environ six ans maintenant.

Comment as-tu découvert le padel ?

Lorenzo Di Giovanni : Dans la ville où je jouais au tennis, à Bologne, il y avait déjà deux courts de padel en 2006-2007. Mais je ne m’y suis pas intéressé tout de suite. Un de mes coéquipiers au tennis, qui s’entraînait souvent en Espagne, jouait au padel tous les jours et m’encourageait à essayer. Mais à l’époque, j’étais trop concentré sur le tennis. Dix ans plus tard, je suis devenu fou de padel ! (rires)

Es-tu plus passionné par le padel aujourd’hui que tu ne l’étais par le tennis avant ?

Lorenzo Di Giovanni : C’est une question difficile. J’ai commencé ces deux sports à des moments différents de ma vie, donc c’est difficile à comparer. Le tennis reste mon sport préféré, mais je ne joue au padel que depuis quelques années.

Tu n’as pas touché une raquette de tennis depuis trois ans ?

Lorenzo Di Giovanni : Non, et c’est triste. Mais en tant que joueur de padel professionnel, je dois me concentrer à 100 % sur le padel. Il n’y a pas assez de temps pour jouer aux deux sports en même temps.

Tu as un entraîneur qui te suit régulièrement ?

Lorenzo Di Giovanni : Oui, j’ai un coach, mais je ne travaille pas avec un entraîneur spécialisé chaque semaine. En tant qu’ancien coach de tennis, je sais ce qu’il me faut pour progresser, mais avoir un entraîneur est toujours important, notamment pour l’aspect mental.

Après, j’ai un avis particulier sur la question. Un bon coach, c’est justement un coach qui ne doit pas avoir un intérêt financier avec toi, je pense. Car sinon, il ne pourra pas vraiment te dire les choses comme elles sont. C’est un point très particulier, et je te dis ça en ayant moi-même coaché au tennis. Il faut être capable et prêt à dire non pour s’imposer. Le problème, c’est que le lien financier entre le coach et le joueur peut détériorer la relation professionnelle.

Dans le padel, est-ce plus difficile de jouer seul ou avec quelqu’un ?

Lorenzo Di Giovanni : Ce que j’aime dans le padel, c’est justement le fait de jouer en équipe, même si c’est en double. Le fait de partager les difficultés et les réussites sur le court avec un coéquipier est quelque chose qui me manquait beaucoup dans le tennis.

Combien de partenaires as-tu eu au cours des quatre dernières années ?

Lorenzo Di Giovanni : J’ai joué trois ans avec Ricardo Sinicropi, puis avec Salandro, Cattaneo, Simone Cremona, et maintenant je joue à nouveau avec Sinicropi. Cela fait environ cinq partenaires en cinq ans.

C’est plutôt stable comparé à d’autres joueurs.

Lorenzo Di Giovanni : Oui, je pense que c’est important d’avoir un projet à long terme avec un coéquipier. Chaque joueur essaie d’établir une relation durable pour mieux progresser ensemble.

Dernière question, tu as mentionné l’importance d’un entraîneur. Penses-tu qu’il est indispensable d’avoir un coach pendant les tournois ?

Lorenzo Di Giovanni : Oui, pour moi, c’est très important. Un coach peut vraiment t’aider à changer de stratégie pendant un match. Dans le tennis, j’aime l’idée de jouer seul sur le court, sans coach, mais dans le padel, avoir un coach qui te guide est un atout majeur.

Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.