Olivier Halbout, président de la Ligue de Normandie, fait avec nous le point sur le développement du padel dans les cinq départements qu’englobe cette ligue, à savoir le Calvados, l’Eure, la Manche, l’Orne et la Seine-Maritime.
► Centre de ligue.- Pour développer le padel, organiser des compétitions, faire de la formation, une ligue doit idéalement pouvoir accueillir les joueurs et donc avoir ses propres terrains. C’est le cas en Normandie, plus précisément au Havre, où trois pistes couvertes ont été inaugurées le 21 mai 2022. Ce centre de ligue a pu voir le jour grâce aux financements de l’Agence nationale du sport, de la Région Normandie, du Conseil départemental de Seine-Maritime et de la Fédération française de tennis, en partenariat avec la Ville du Havre.
Olivier Halbout se réjouit que sa ligue bénéficie de cette installation : « On souhaitait avoir des terrains couverts et on a eu une opportunité au Havre. On a pu négocier avec le Tennis club municipal du Havre et la mairie pour construire ce complexe. Le club, qui accueille de belles compétitions, bénéficie des pistes, de même que le comité départemental 76 et donc la ligue ».
Ne pas devoir aller à l’autre bout de la France
► Cultiver la proximité.- L’objectif du président est de voir naître « des centres départementalisés et donc une approche de proximité. En Normandie, la dynamique est vraiment lancée. L’enjeu pour nous est que chaque licencié en Normandie puisse jouer au padel sans aller trop loin. Les trois principales zones sont Caen, Rouen et Le Havre. Mais nous nous investissons sur l’ensemble du territoire. Et ensuite, on veut densifier le réseau des lieux où l’on pratique le padel. On a beaucoup de projets en cours pour améliorer ce réseau. On a de nombreux tournois et on va continuer à en créer. Avec le coût énergétique et le coût économique, on est dans une démarche vertueuse évitant aux joueurs de devoir aller à l’autre bout de la France pour participer à des compétitions de padel ».
► Créer des centres départementaux.- Après Le Havre en Seine-Maritime, la Ligue de Normandie va accueillir des terrains dans ses quatre autres départements. « Ils verront le jour au printemps 2023, avec l’aide de la Région Normandie », précise M. Halbout. Lisieux (Calvados) accueillera trois pistes semi-couvertes ; Evreux (Eure) aura droit à deux terrains semi-couverts et une piste extérieure ; A Saint-Pair-sur-Mer (Manche), une piste complétera celle qui existe déjà au club local ; à Sées (Orne), ce sont deux pistes extérieures qui verront le jour.
► Le padel profite aux clubs FFT.- « Tennis et padel s’apportent mutuellement » est un credo que défend Olivier Halbout. « Je me fais l’écho des présidents de clubs. Le padel dynamise notre vie sociale de club. Le padel fait du bien au tennis. C’est une pratique qui apporte une valeur ajoutée. Mais aussi une valeur économique. Tout cela participe à un dynamisme. Les clubs vont pouvoir réinvestir dans le tennis, dans l’équipement, dans la formation. L’intérêt est donc double : le padel se développe et la santé économique des clubs est confortée. »
► Jouer en club ou en structure habilitée.- La Normandie compte actuellement 30 pistes de padel, réparties entre des clubs de tennis et des structures habilitées privées : La Pommeraie (Biéville-Beuville), Caen Padel Shot, Bazsports (Flers), 4Padel Rouen, Art’Sport café (Le Havre), Vernon, Evreux ALM, Cabourg, Bernières-sur-Mer, Bagnoles-de-l’Orne, Saint-Pair-sur-Mer, Tennis club municipal du Havre, Rouen Padel Arena, Gisors, Maromme.
► Les projets en cours : des pistes devraient être construites notamment à Mont-Saint-Aignan, Sées, Condé-sur-Huisne, Mortagne-au-Perche, Sartilly…
► Les aides et subventions.- Construire des terrains en Normandie peut se faire avec le soutien financier de l’ANS (Agence nationale du sport), via le Programme des équipements sportifs de proximité. Trois projets bénéficient d’aides (Sées, Condé-sur-Huisne et Jullouville) et trois dossiers sont en attente.
Par ailleurs, il est possible de bénéficier de l’ADCP (Aide au développement des clubs et de la pratique), une aide non cumulable avec celle de l’ANS.
► La formation.- La Ligue de Normandie a organisé deux sessions de formation pour des moniteurs de tennis souhaitant également enseigner le padel. Seize candidats ont ainsi validé leur Diplôme fédéral de moniteur de padel (DFMP).
Par ailleurs, la Ligue lance dès maintenant le TFP (Titre à finalité professionnelle) padel, qui s’adresse à tous ceux qui voudraient enseigner ce sport.
Six élus référents pour le padel
► De nombreuses compétitions.- Ligue présente dans le domaine de la compétition, la Normandie a accueilli de nombreuses épreuves la saison passée :
– Tournois 2022 hommes : 2 P1000 (Rouen Padel Arena et Padel Shot) ; 12 P500 ; 42 P250 ; 60 P100.
– Tournois 2022 dames : 1 P1000 (Padel Shot) ; 2 P500 ; 14 P250 ; 10 P100.
– Championnats régional et départementaux.
– La Ligue a engagé des équipes jeunes aux championnat de France.
► L’élite.- En septembre 2022, trois joueuses et quatre joueurs, tous licenciés en Normandie, figuraient dans le top 100 français.
► Un développement structuré.- La Normandie a confié le développement du padel à un élu référent au niveau de la Ligue (Pascal Couraye du Parc) et à des élus référents pour chacun des comités départementaux. Par ailleurs, la Ligue et les comités mettent à dispositions des clubs et des pratiquants leurs spécialistes de l’équipement, de la compétition, du développement éducatif et sportif.
► Les projets 2023 .- L’an prochain la Normandie table sur l’organisation de quatre tournois P1000. Côté formation, elle va développer celle des diplômés d’Etat et le TFP, ainsi que la formation des juges-arbitres. Développer les écoles de padel, les championnats par équipes et accompagner les clubs et collectivités dans la création de nouveaux terrains fait également partie des objectifs 2023.
Interview
Olivier Halbout : « Ne pas commettre les mêmes erreurs »
Padel Magazine : Quel est le rôle de votre ligue et celui de la FFT ?
O.H. : « La Fédération française soutient et accompagne le padel. On ne commettra pas les mêmes erreurs que par le passé. On sait qu’il y aura un enseignement professionnel. Il y a de la formation, des écoles de padel. C’est bien plus organisé qu’à l’époque de l’opération 5000 courts au tennis, qui n’avait pas été suffisamment encadrée. »
PM : Quelle est la différence, aujourd’hui ?
O.H. : « La FFT a acquis une grande expérience. On n’est pas dans une densification sauvage mais maîtrisée. Nous avons une mission de service public. On est là pour soutenir les clubs en terme de conseil et parfois en terme économique. Notre priorité est d’aider nos clubs à développer toutes les pratiques proposées par la FFT (tennis, padel, beach-tennis). Cela inclut aussi les structures habilitées (Ndlr : les clubs privés), avec qui nous avons d’excellentes relations. »
P.M. : Qu’est-ce qui manque au padel normand ?
O.H. : « Aujourd’hui , il n’est pas simple pour un investisseur privé de créer un complexe de 15 pistes en Normandie. Sachant que les trois grandes villes sont déjà dotées de pistes et de clubs de padel. Seul bémol à terme, c’est la capacité d’organiser un grand tournoi international de padel. Car on n’a pas de structures qui disposent des pistes et des infrastructures nécessaires pour accueillir un FIP Gold par exemple. C’est le seul bémol que je peux observer. Sinon, la synergie est à l’œuvre en Normandie ».
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