Engagé dans les qualifications du FIP Silver Côte du Midi au Set Padel Narbonne, José Manuel Ortiz, plus connu sous le surnom de Josema, revient sur son parcours, sa transition après la disparition du circuit A1Padel, et ses ambitions sur le FIP Tour. À 20 ans, l’Espagnol d’Estrémadure incarne la trajectoire de nombreux jeunes joueurs qui cherchent à se faire une place au plus haut niveau.

Des débuts entre football et padel

Tout a commencé dans son village de Villafranca de los Barros, en Estrémadure.
« Je jouais au football jusqu’à mes six ans, mais un jour, mon père a acheté une raquette pour lui. Il jouait avec des amis et je l’accompagnais à ses matchs. Très vite, je lui ai dit que je préférais m’entraîner au padel qu’au foot. Il m’a alors inscrit à une petite académie locale. »

Son père, toujours joueur aujourd’hui, a été un soutien essentiel dans ses débuts.
« Il continue à jouer, et m’a toujours accompagné, aussi bien dans le jeu que dans la recherche de sponsors. »

Une progression encadrée

Josema poursuit ensuite sa formation à Mérida, dans une structure plus développée.
« Je m’entraînais avec des joueurs comme Pablo Cardona, Javi Sánchez, et Lorena Rufo. Cardona est un peu plus âgé que moi, mais on passait nos journées ensemble sur la piste. »

Depuis deux ans, il a rejoint Séville où il poursuit ses études universitaires tout en intégrant le groupe de haut niveau de Cipádes.
« C’est un groupe très professionnel. Je me sens comme dans une famille. Je progresse énormément grâce à eux. »

José Manuel Ortiz : « Aujourd’hui, je me bats pour jouer un jour sur Premier Padel »

Des axes de travail clairs

Sur le plan technique, Josema affirme être en pleine phase de transformation.
« Je travaille beaucoup la volée de revers, les blocs, et tous ces petits détails qui font la différence. Je sens que je joue mieux, que j’ai de meilleures sensations. »

S’il reconnaît le haut niveau requis pour rivaliser avec les meilleurs, il garde confiance en sa progression :
« Je sais ce qu’il me manque, et je m’entraîne chaque jour pour m’en approcher. »

De l’A1Padel au FIP Tour : un changement de cap

Josema a évolué durant plusieurs saisons sur le circuit A1Padel, et a débuté à l’étape de Séville, chez lui.
« Ce qui m’a poussé à y aller, c’était d’abord l’accessibilité économique. Il y avait beaucoup de tournois en Espagne, donc les frais de déplacement étaient réduits. Quand tu débutes et que tu as peu de moyens, c’est important. »

Rapidement, il réussit à intégrer plusieurs tableaux finaux, ce qui change sa vision de la compétition.
« J’ai commencé à gagner un peu d’argent, à me dire que je pouvais vraiment envisager le padel comme un métier. »

Mais avec la suspension du circuit A1 en 2025, il lui a fallu se réorganiser.
« Ce n’est pas de la tristesse. J’aime avant tout la compétition, et sur le FIP Tour, il y a énormément de tournois. C’est un autre fonctionnement, avec des déplacements plus lointains, mais avec un objectif clair : gagner des points pour entrer un jour sur Premier Padel. »

Une paire solide avec Relis Ferreyra

Depuis cette saison, Josema forme une paire avec l’Argentin Relis Ferreyra, lui aussi ancien joueur du circuit A1.
« On s’est connus à Séville, dans la même académie. Relis vivait là-bas. On a commencé à s’entraîner ensemble, puis à se suivre sur l’A1. Lui jouait déjà dans les tableaux finaux, moi je débutais. Il m’a beaucoup aidé. »

La fin de l’A1 a renforcé leur volonté commune de s’unir sur le FIP Tour.
« Aujourd’hui, on s’entraîne ensemble, on a le même staff, et on partage le même objectif : intégrer Premier Padel. Relis m’apporte de l’expérience et de la stabilité dans le jeu, et moi je l’aide par ma capacité à faire des winners. Je crois qu’on forme une paire équilibrée. »

Un contexte économique difficile pour les jeunes joueurs

Josema partage aussi une réflexion plus large sur les difficultés rencontrées par les jeunes joueurs espagnols pour financer leur carrière.
« Comme l’a dit récemment Juan Lebrón, c’est plus difficile pour un Espagnol que pour un Français, par exemple, d’avoir de vrais sponsors solides. Il y a des partenaires, mais souvent pas assez pour couvrir tous les frais. »

Lui peut compter sur Nox, son sponsor principal depuis cinq ans.
« J’ai un contrat qui m’aide à couvrir une partie des coûts. Et d’autres partenaires, que mon père et mon agent m’aident à trouver, pour compléter. Sans eux, ce serait très difficile de voyager autant. »

Franck Binisti

Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.