Alix Collombon, première joueuse française de padel, revient sur ses récents matchs au GPM 2024 et analyse ses performances, marquées par des hauts et des bas. Elle nous parle aussi de sa collaboration avec sa partenaire Araceli Martinez et de la façon dont elle aborde la compétition. Entre régularité et gestion des moments clés, Alix nous partage ses réflexions.
Lutter contre les irrégularités
Début positif à Roland-Garros. Il y avait de très bonnes choses, mais aussi des moments plus difficiles. Peut-on dire que tu luttes justement contre ces hauts et ces bas depuis le début de l’année ?
Oui, c’est un problème cette année, c’est sûr. Il vaut mieux être régulière. Hier (lundi), par exemple, Araceli m’a dit qu’elle était justement un peu dans ce style-là. Elle a commencé à faire des fautes assez “faciles” pour elle.
Je pense que c’est davantage une question de déconcentration ou peut-être d’en vouloir un peu trop. Moi aussi, je peux avoir des hauts et des bas.
Un premier set presque parfait, et ensuite des fautes qui apparaissent. Comment l’expliques-tu ?
C’est vrai que le premier set était quasiment parfait, puis dans le deuxième, on a commencé à faire des fautes bêtes. Et en face, Lulu et Soussou (Lucile Pothier et Charlotte Soubrié) ont mieux joué et moins fauté.
Il faut vraiment travailler sur cette régularité, parce que face à Rodriguez / Orsi, on a un match jouable mais difficile. Si on n’est pas constantes, c’est ce qui peut nous coûter la victoire. C’est donc essentiel d’être plus régulières.
Avec Araceli, la sensation de pouvoir briser ce plafond de verre
Faire comme Rafael Nadal, quel que soit l’adversaire, pour éviter ces baisses de régime ?
Exactement, c’est une excellente approche. Je déteste rentrer sur un terrain en me disant “c’est bon, je peux jouer à moitié”. C’est le meilleur moyen de se faire peur, de mal jouer, et surtout de perdre.
Il est donc primordial de rentrer à fond dans chaque match et de garder cette intensité. Si on baisse un peu, même face à une paire qui est sur le papier moins forte, ça peut très vite s’équilibrer. Il n’y a plus de paires qui ne jouent pas bien.
Avec Araceli, penses-tu que vous avez trouvé une certaine stabilité ?
J’aimerais te dire que oui, mais avec ce qui se passe dans le padel depuis deux ans, je n’ose plus trop m’avancer. Aujourd’hui, ça peut bien se passer, et demain, il peut y avoir un appel d’une joueuse mieux classée, une blessure… Il y a tellement de facteurs à prendre en compte. Mais dans mon esprit, j’ai envie que ça dure.
La difficulté de maintenir un top niveau
Tu me disais que son jeu te convenait. Est-ce que tu penses qu’avec elle, tu as les moyens de franchir ce fameux plafond de verre dont tu parlais la dernière fois ?
Oui, j’ai cette sensation. Sur nos deux premiers tournois ensemble, avec très peu de préparation, on a fait un grand match contre Aranzazu Osoro / Veronica Virseda. Puis, on a enchaîné avec un match en trois sets contre Salazar et Castelló. Ce sont des paires très fortes, et pourtant on a bien joué, avec une bonne régularité.
Ce qui nous manque encore, c’est de gérer les matchs où nous sommes favorites et d’y garder la constance. Mais quand on joue bien ensemble, on est capables d’atteindre un très bon niveau.
Tu dis que c’est difficile de battre des paires comme celles-là, car elles ont plusieurs plans de jeu. Comment les aborder sur le terrain ?
Le problème avec ces paires, c’est qu’elles ont tellement de ressources. Si tu leur fais mal sur un set, elles vont ajuster leur jeu, et toi, tu vas forcer et faire des fautes. Elles ont un plan A, B, C… jusqu’à ce qu’elles trouvent une faille.
Ce qui est dur, c’est de maintenir ce très haut niveau pendant deux heures et demie. C’est là que ça se joue.
Jouer aussi bien possible, mais il manque cette constance…
Est-ce que tu te sens capable de rivaliser avec elles sur le plan du jeu pur ?
Oui, complètement. Dans le jeu, je peux dire que je joue comme elles. Avec Gemma Triay et Ari Sanchez, par exemple, j’ai déjà gagné des sets contre elles, même si je n’ai jamais gagné. Mais oui, j’ai le niveau. Maintenant, il faut être capable de le tenir pendant tout un match.
Tu parles souvent de régularité. Est-ce là que se fait la différence ?
Exactement. Même si tu gagnes un set, si tu baisses un peu dans le deuxième, tu peux le perdre 6/1 ou 6/2, et ensuite, la machine est lancée pour elles. C’est vraiment la gestion des moments clés qui fait la différence.
Et tu as un coach mental qui t’accompagne dans cette démarche ?
Oui, Pier Gauthier est mon coach.
Dernière question : tu vas jouer le FIP Gold de Lyon. Quels sont tes objectifs ?
À la maison, on y va pour la victoire. Hier, on était tête de série numéro 4, donc l’objectif est clairement de gagner. On va à Lyon pour tout donner.
Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.