Le padel club du Mas est l’un des artisans du grand développement du padel en France. Focus sur le club et l’expérience d’Alain Henry.
1/ Peux tu nous raconter le début de tes amours avec le padel ?
En habitant à côté de la frontière espagnole, c’est naturellement en Espagne que j’ai découvert le Padel. J’ai tout de suite adhéré et nous avons donc, avec Frédéric TAP mon associé, décidé de construire un court dans notre club d’abord pour notre plaisir personnel mais aussi avec l’idée de faire découvrir à nos membres une nouvelle activité déjà bien implantée en Espagne.
2/ Penses tu que l’intégration du padel dans la FFT est une bonne chose ?
Nous avons fait partie de ceux qui ont milité pour que le padel intègre la fédération de tennis. A l’époque, la fédération de padel en place n’avait pas fait grand chose pour le développement de son sport. La FFT a su saisir cette opportunité. Les choses bougent mais pas assez vite à mon sens. Il est encore un peu tôt pour dire si cela est ou sera positif.
3/ Le club fait partie de ceux qui on lancés le padel en France…
Nous avons participé à son éclosion mais d’autres clubs existaient avant nous. C’est vrai que notre dynamique allait dans le bon sens et dans une période propice au développement du padel. Le plus important était de créer la demande et ensuite d’accompagner progressivement cette demande avec un souci de qualité tant sur l’approche pédagogique que sur l’aspect social du padel.
4/ Aujourd’hui le club propose encore plus de padel. 3 padel n’étaient pas suffisants ?
Notre premier court a vu le jour en 2012, puis deux autres en 2013 et enfin 3 autres en 2015. Nous avons supprimés 2 terrains de tennis pour cela. C’était un pari audacieux mais qui s’est avéré gagnant. Nous n’oublions pas notre histoire avec le tennis, et nous continuons à former des jeunes mais aujourd’hui le padel donne un coup de fouet à la famille des sports de raquettes qui en avait grand besoin. La preuve en 4 ans on est passé de 1 court à 28 courts dans notre département.
5/ Qu’apporte le padel au tennis et vice versa ? Dans ton club, tu vois des synergies ?
A la différence de son grand frère le tennis, le padel est plus facile d’accès. Pas besoin de 10h de leçons pour faire des échanges rapidement. La structure fermée, la taille de la raquette, le jeu à deux facilitent cela.… Les gens peuvent s’amuser immédiatement même si c’est la première fois. A cela, s’ajoute l’aspect social du padel qui, basé sur la rencontre, le partage et la convivialité qui s’est un peu perdu au tennis et que le padel remet en lumière. Si l’activité tennis peut vivre sur ses acquis, l’activité padel requiert plus d’attention. Il faudra animer, enseigner pour donner envie. La première fois doit être la bonne et doit donner envie de revenir et cela fonctionne très bien quand l’accompagnement et la présentation de l’activité ont été bien faites. Toutefois je suis très sceptique sur le fait qu’une personne débutant le padel se dirige ensuite vers le tennis. Par contre, un joueur de tennis qui bascule vers le padel est très fréquent et il ne reviendra pas forcement vers le tennis, car pour progresser ensuite il devra oublier certains automatismes tennistiques. Pour les tout petits, apprendre le tennis sur un terrain de padel est aussi une chose intéressante et efficace.
6/ Sur la partie pédagogique, ton expérience de tennisman t’aide sur la partie tennis ?
Notre club a basé sa réussite sur cela. La qualité de l’enseignement du tennis en France est reconnue partout dans le monde. Bien qu’enseigner le padel requiert une formation spécifique l’expérience acquise sur les terrains de tennis depuis 30 ans me sert effectivement. Néanmoins, j’ai dû tout apprendre en Espagne et en espagnol/catalan car en France les outils pédagogiques manquent cruellement. C’est pourquoi avec Cédric CARITE ancien n°1 français et ex DTN nous avons écrit un livre pour expliquer et donner aux lecteurs les bases et les spécificités de ce sport.
Pour qu’un sport se développe il y a deux leviers importants : former des enseignants et créer des écoles de padel avec de jeunes joueurs.. Déjà cette année des joueurs vont tenter leur chance sur le circuit pro (HAZIZA, SCATENA, Laura CLERGUE) et c’est une bonne chose. Il faudra du temps pour rivaliser avec l’Espagne ou l’Argentine mais on doit pouvoir s’en donner les moyens et les ambitions.
Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.