Une nouvelle fracture semble se dessiner dans le monde du padel professionnel. Le circuit Premier Padel, dirigé par Nasser Al-Khelaifi, a récemment envoyé une lettre privée aux joueurs pour dénoncer certaines actions de l’Association des Joueurs Professionnels (PPA). Cette missive, révélée par Relevo, souligne des tensions entre les deux entités et met en lumière les inquiétudes concernant l’avenir du padel professionnel.

Une lettre pour alerter

La lettre, rédigée par un cabinet d’avocats de renom et envoyée individuellement aux joueurs, exprime la « grande préoccupation » de Premier Padel face à la direction actuelle de la PPA. Selon le circuit qatari, depuis l’arrivée du PDG Carlos Alonso, le syndicat aurait adopté une posture jugée « belliqueuse ».

Premier Padel accuse notamment la PPA de vouloir bouleverser le modèle en place : « Il semble que la seule préoccupation actuelle des dirigeants de la PPA soit de changer le modèle. Ils lancent des messages indiquant que la PPA (ou peut-être eux personnellement) doit prendre le contrôle de tout le sport du padel : modèle économique, structure des tournois, classement, calendrier… »

Risques pour le projet

Selon Premier Padel, cette situation met en péril les bases mêmes du projet, pourtant accepté par toutes les parties il y a peu. « Le changement dans la gestion de la PPA, exécuté personnellement par ses dirigeants, est d’une telle ampleur qu’il met en danger tout ce qui a été construit jusqu’à présent », indique la lettre.

Les sponsors et investisseurs, clés dans le développement du padel, auraient également exprimé leurs inquiétudes. Certaines initiatives seraient mises en « pause », affectant directement le financement des tournois et, par extension, les joueurs eux-mêmes.

Des accusations largement contestées

Premier Padel réfute également plusieurs accusations portées par la PPA, notamment celle selon laquelle les joueurs ne seraient pas impliqués dans les décisions importantes, comme le classement ou le calendrier. « Il a été dit que les joueurs ne participaient pas au classement. C’est faux. Depuis le premier jour, un comité a été formé avec des représentants des joueurs où toutes les décisions ont été prises à l’unanimité entre la FIP, Premier Padel et la PPA. »

Une autre accusation contestée concerne l’obligation supposée pour les joueurs d’accepter les décisions du circuit. « Dire que Premier Padel impose ses décisions est une fausse et injuste accusation, qui ne se justifie que par une méconnaissance de notre histoire commune. »

Le spectre du passé

Pour Premier Padel, ces tensions rappellent une époque où le padel professionnel peinait à se structurer : « En six mois, seules des tensions ont été générées. Le monde du padel commence à percevoir un risque potentiel et à se souvenir des blocages du passé, responsables du retard du développement professionnel de ce sport. »

Quelle issue ?

Face à cette situation, Premier Padel prévient qu’il pourrait revoir ses relations avec la PPA : « Nous serons obligés de réévaluer la base juridique sur laquelle nous réalisons nos financements et contributions à la PPA. »

Cette lettre met en lumière des divergences profondes sur la gouvernance du padel. Si le sport a connu une croissance exponentielle ces dernières années, ces tensions pourraient ralentir son essor. Les joueurs, qui se retrouvent au centre de ce bras de fer, devront rapidement décider vers quel modèle ils souhaitent s’orienter.

Benjamin Dupouy

J’ai découvert le padel directement lors d’un tournoi, et franchement, je n’ai pas trop accroché au début. Mais la deuxième fois, ça a été le coup de foudre, et depuis, je ne rate plus un seul match. Je suis même prêt à rester éveillé jusqu’à 3h du matin pour regarder une finale de Premier Padel !