À l’occasion de ses 5 ans, La Toupie Bleue vous partage le 5e volet de sa nouvelle rubrique : “Réalisez un “par 5″ en séjour padel !”
Cette colonne mensuelle a vocation à vous donner 5 astuces / recommandations / parâtes autour des thèmes du voyage padel et de la pratique en elle-même.
Dans notre premier volet, nous vous partagions 5 bonnes pratiques … avant de partir !
Dans le second volet, nous vous partagions ici 5 conseils autour de la thématique “prendre l’avion pour son voyage padel en Europe.”
Dans le 3e volet, nous vous recommandions 5 exercices pour renforcer vos chevilles (articulation très sollicitée) avant de partir en stage padel.
Dans le 4e volet, nous souhaitions débroussailler les possibilités de progression dans votre pratique padel, grâce à un encadrement lors d’un stage.
Dans ce 5e volet, Rémi a interviewé Mme Lecat, une orthoptiste du sport, qui nous explique toute l’importance de la vision / de l’œil dans la pratique sportive.
Nous lui avons posé quelques questions qui à coup sûr étonneront de nombreux lecteurs de Padel Magazine … tant l’œil étant un muscle du sportif souvent délaissé, mais pourtant prépondérant dans la quête de performance sportive.
“Mme Lecat, orthoptiste à Wattignies, au Sud de Lille. J’exerce depuis 2011 et depuis 2013 sur l’aspect sportif. Je suis orthoptiste au CREPS de Wattignies.
Depuis 2021, je suis également préparatrice sur le programme E(Y)E MOTION.”
“Au niveau de l’œil, 80 % des informations perçues sur le terrain (de padel) proviennent de la vision. Nous disposons de 6 muscles oculomoteurs sur chaque œil. Avoir une bonne vue (correction optique adaptée) est essentiel.
De plus en plus, des montures sport sont adaptées à la pratique sportive, avec des filtres sur les verres en fonction du type de terrain et au niveau orthoptique, une bonne vision binoculaire est importante.”
“Je vais bien évidemment prêcher pour ma paroisse. Je recommanderais un bilan orthoptique.
Le bilan classique : pour voir s’il y a une acuité visuelle faible, un besoin de lunettes ; vérifier que la vision binoculaire est bien établie, est bonne.
Et ensuite pour aller plus loin, un orthoptiste spécialisé dans le sport pourrait analyser et étudier les performances visuelles du joueur.”
“Vous avez des joueurs qui ont des prédispositions visuelles en effet. La plupart sont dans la moyenne. À l’inverse, vous avez des joueurs qui sont en déficit.
Certains excellent grâce à leur expérience, à un développement orthoptique, ce qui leur permet de compenser à ce niveau-là.
Quand nous analysons des sportifs de haut niveau professionnel, avec des sportifs en formation, nous remarquons bien évidemment que le sportif de haut niveau a plus de capacités de performance.”
“Justement, nous avons tous un œil qui est directeur. On parle d’œil directeur quand nous avons une vision binoculaire, c’est-à-dire que nous utilisons les deux yeux pour voir.
Nous parlerons cependant d’œil dominant / d’œil préférentiel pour les personnes atteintes d’un strabisme.”
“Oui, en revanche, il est possible d’en avoir deux (cas assez rare) : un œil directeur de près et un œil directeur de loin.
Mais c’est souvent dû à un problème de réfraction (problème de “lunettes”).”
“Oui, si nous prenons l’exemple de Nadal dans le milieu de l’orthoptie, il dispose d’un œil directeur à droite. Initialement, il a débuté le tennis en prenant sa raquette main droite.
Il a malgré tout appris à joueur “main gauche” pour aller plus vite (plus vite dans la prise d’information, et donc dans l’exécution du coup).
L’œil directeur ne dépend pas de la main dominante.”
“Le jonglage est un bon exercice puisqu’il y a de la coordination et de l’appréciation de trajectoires de balles, jonglez à plusieurs balles et après jonglez à plusieurs.
Le jeu d’échecs permet aussi d’anticiper des coups et des trajectoires. L’exercice ici est donc cérébral.”
“Pour l’appréciation des trajectoires, cela reste une grande question. Nous n’avons pas de certitudes, mais nous travaillons sur des relations avec des exercices en vision spatiale.
Les notions de trajectoires incluent de la 3D. Le neurotracker est assez connu, le E(ye) motion et les lunettes stroboscopiques peuvent être utilisées en cabinet. Le gros travail consiste à travailler l’anticipation.
Nous différencions le joueur de padel qui a des problèmes de vue d’un joueur qui a toutes ses capacités, mais qui n’a pas l’expérience sur la pratique.
Il faut dans tous les cas commencer par un bilan complet. Beaucoup de sportifs ignorent les défauts qu’ils ont au niveau des yeux.”
“Sur ces coups ci, il faut avant tout développer la vision périphérique pour voir plus loin “sur les côtés”. Savoir mieux orienter son corps et ses yeux, travailler son positionnement, avoir une meilleure coordination au niveau de la tête et des yeux.
Cela va permettre de réduire la fatigue et diminuer le risque de blessures. Une mauvaise prise d’information va forcément engendrer une compensation corporelle. Et une fatigue visuelle peut entrainer des blessures au genou, à la cheville.”
“Oui, pas forcément tous les coups mais oui, je connais la pratique. L’un des champions de France de padel utilise d’ailleurs l’une des technologies que j’utilise au cabinet, la technologie E(YE) MOTION.
La Technologie E(YE) MOTION consiste à travailler l’optimisation visuelle. On s’entraine pour voir plus vite, mieux.
Les exercices E(YE) MOTION ont été breveté par un orthoptiste qui a développé des exercices à partir de la rééducation orthoptiste réalisée en cabinet sur les apprentissages et sur les patients qui sont malvoyants.
Au-delà d’être rééduquée, la perception visuelle peut aussi optimiser nos capacités visio-attentionnelles (mémoire à court terme, attention visuelle, prise de conscience de la vision périphérique).
Il s’agit d’envoyer rapidement les informations au cerveau pour augmenter la réactivité, la précision du geste et la diminution des blessures.”
“Pour le bilan orthoptique, nous travaillons sur prescription médicale d’un médecin, d’un ophtalmologue. Il nous faut une ordonnance de bilan orthoptique.
Cependant, pour le E(YE) MOTION nous sommes davantage sur de l’optimisation visuelle (5 à 10 séances en moyenne) et donc sur des soins hors nomenclature.”