French Touch Academy, l’académie du Cap d’Agde continue de croître. Son développement est très inspirant, et de nombreux projets innovants pour le padel mais aussi pour le tennis, voient le jour. Julien Bercovici nous les explique.
Des stages de padel dès 2021
“Nous voulons continuer sur notre lancée avec le padel grâce à Robin Haziza. Il intervient à nos côtés en tant que mentor, qu’intervenant etc… On est en train de monter progressivement un projet, qui va se concrétiser en 2021, par le biais de week-ends de stages. Nous proposerons ces stages aux adultes, mais également quelques semaines de stages intensifs qui se passeront à l’académie. Il y aura donc de grands week-ends prolongés avec une belle commercialisation.”
“Ces stages vont permettre d’accroitre la notoriété, et d’amener une clientèle de passionnés de différents niveaux.”
“En parallèle, pendant l’été, nous allons inviter les passionnés de padel à faire quelques grosses semaines de préparation. Tout cela est encadré et développé par Robin. Il aura à ses cotés un assistant, ou un deuxième coach.”
Des nouveaux courts pour accueillir des grands évènements
“Notre stratégie vis-à-vis du padel se limite en 2021, car nous avons seulement 4 courts de padel extérieurs. Nous préparons l’avenir, car fin 2021, nous aurons notre nouvelle structure couverte. Il y aura donc 4 courts de padel indoor, incluant un court central avec du dégagement sur les cotés pour pouvoir mettre des tribunes. Ce sera un terrain qui pourra accueillir de grands évènements.”
“Nous préparons l’avenir avec un réel gros projet en 2022 qui consiste à créer une offre beaucoup plus large sur toutes les périodes de l’année, car on aura des courts indoor et des courts outdoor.”
S’entourer des meilleurs pour réussir
“Je pense qu’avec Robin on va réussir à créer l’une des structures les plus compétitives et conviviales à la fois.”
“On continue aussi notre collaboration avec Alix Collombon que nous aidons et qui nous aide. C’est une fille en qui je crois. Elle a la personnalité, elle a tout ce dont on a besoin pour créer ces concepts.”
“Il y a un conflit d’intérêts problématique”
“Même si la FFT s’est attribuée d’une manière ou d’une autre les licenciés de padel, ils ont pris, ou semblent avoir pris, cette responsabilité de développer le padel. Je pense que l’on restera dans un conflit d’intérêts qui est très problématique, pour la simple et bonne raison que les grands décideurs du tennis français (les structures de clubs) auront toujours une vision protectionniste. Ce sont des gens dont la moyenne d’âge est élevée et qui ont connu cette époque en or du tennis, qui ont grandit dans les clubs, qui se sont investis énormément. Ces gens sont attachés au tennis. Ce sont grâce à eux que le tennis ne va pas si mal en France.”
“Il y a un paradoxe, car ces “grands électeurs” ne sont pas négatifs sur le padel, mais ils sont forcément pro-tennis, et ils ont ça dans le sang. Malgré eux, il y aura toujours ce protectionnisme qui empêchera le padel de rentrer au sein de la sphère associative tennis, ce qui n’encouragera pas son développement. C’est pour cela que je crois énormément aux structures privées, et une forme de structuration soutenue je l’espère par la FFT pour aider ces structures. Ainsi, nous pourrons créer ce nouvel écosystème des sports de raquettes. C’est une peine perdue d’essayer d’intégrer le padel de manière importante au sein des clubs de tennis. Une structure de padel qui n’a pas un minimum de 6 courts avec des courts en indoor ne peut pas créer le cercle vertueux. Je ne vois absolument pas les grands électeurs du tennis mettre ni le budget, ni l’effort, car ils y voient à la fois un danger, et à la fois un non-respect de leurs traditions à eux.”
“C’est un sujet compliqué, et j’espère que le privé va pouvoir se structurer pour organiser, collaborer avec la FFT, trouver ses investisseurs. Il faudra pour cela que le padel se médiatise beaucoup plus. On ne montre pas assez le padel pour qu’il puisse devenir un sport de masse. Le potentiel du padel est évident.”
“Un sport-études padel”
“On espère monter un centre d’entraînement, et pourquoi pas quelque chose qui pourrait se rapprocher de notre activité d’académie. Peut-être un jour un sport-études padel. C’est quelque chose qui nous intéresse. C’est notre métier, notre ADN sur le tennis depuis toujours, donc on y réfléchit aussi pour le padel. Pourquoi pas proposer quelque chose sur fin 2021- début 2022.”
“Notre stratégie par rapport au padel est assez claire. Nous attendons d’avoir des infrastructures plus élaborées avec 8 courts au total. On attend avec impatience d’avoir cette structure idéale pour faire tout type de produits, et tout type de développements. On y croit très fort.”
“Le padel j’y tiens”
“Je crois énormément au développement du padel, et j’y tiens. L’écosystème du sport en France a besoin de ce genre de sports qui rallient tout. On a besoin de quelque chose à l’espagnole qui manque encore en France. On veut remettre le sport au cœur du quotidien. En France, aujourd’hui, la consommation du sport est très égoïste, et peu de lien social est créé. Et on a vraiment besoin de lien social en France. Le padel pour ça est vraiment extraordinaire. Il a le pouvoir de s’adresser à tous. Il a cet avantage de donner l’accès à toute la famille. Le padel peut prendre la place de ce qu’était le tennis il y a 25 ans, avec cette atmosphère extraordinaire dans les clubs. Le padel peut redonner envie au gens de passer leur journée au club.”
“Le tennis souffre de ça et j’espère qu’on pourra le relancer, mais je pense que le padel a plus d’atouts.”
Une bonne année 2020
“L’académie va très bien malgré ce contexte difficile. On a passé une année 2020 très positive avec beaucoup de stagiaires qui nous ont aidé. On a eu, cette année, une clientèle très française, dû au Covid. La clientèle étrangère qui voulait venir n’a pas pu le faire. On a quand même eu une très belle saison d’été.”
La nouveauté du sport-études tennis
“On a attaqué septembre avec notre sport-études, que nous avons lancé cette année. Nous avons une trentaine de joueurs qui suivent le programme sport-études chez nous (la scolarité, l’hébergement, les entrainements, et la partie suivi tournoi). Ils font tout chez nous ! Ça se passe super bien. On a une famille de joueurs majoritairement français. On a quelques exceptions : suisse, allemand et belge. Un groupe de 30 joueurs c’est extraordinaire à entrainer. On peut s’en occuper très bien. On a le temps pour tout. Nous avons recruté quatre nouveaux coachs. Entre coachs, préparateurs physiques et les coordinateurs, nous sommes aujourd’hui une dizaine.”
Des conditions idéales malgré la crise
“On a eu très peur avec les restrictions de la crise sanitaire et le confinement, mais nous avons la chance de pouvoir continuer notre activité, grâce à l’infrastructure que nous met à disposition la ville d’Agde. Dans la mesure où nous sommes une école, nous avons eu le droit, par le biais du préfet, d‘entrainer les jeunes dans cette structure publique. Cette dernière est fermée au public, mais elle nous est accessible, car cela fait partie de notre programme scolaire. On a donc 30 joueurs qui s’entrainent tous les jours à huit-clos. Ça nous permet d’aborder cette période foncière (septembre-décembre) dans de réelles conditions de travail intensif. Et l’ambiance est très bonne ! “
“On a créé une bulle pour se protéger”
“A part le sport-études, il ne va pas se passer grand chose dans le club jusqu’au mois de janvier. Nous sommes dans une position protectionniste. On essaye de protéger les jeunes. On a décidé de stopper jusqu’à nouvel ordre tous les petits évènements que l’on pouvait organiser, pour éviter de faire venir du public au sein de la bulle. On a créé cette bulle pour se protéger jusqu’à nouvel ordre.”
2021, une année riche
“Sur 2021, on va énormément développer nos deux tournois. On est entrain de monter un planning de tournois assez important qui se passera sur le site de l’académie. Des TMC pour les jeunes, des TMC pour les adultes, et différentes catégories. On va créer énormément de choses, et en parallèle, continuer notre développement pour accueillir plus de stagiaire. Nous voulons aussi faire grossir notre sport-études pour la rentrée de septembre 2021. On a quelque chose de très vertueux, et c’est idéal pour nous de travailler le fond et le développement de l’académie.”
L’académie de Rafa Nadal au Koweit
“Nous pilotons le projet au niveau du business plan, des ressources humaines, de la gestion au quotidien. Nous sommes au quotidien en contact avec eux, et nous passons normalement une semaine par mois au Koweit. Le lancement s’est passé extrêmement bien, mais le Covid a entrainé une longue fermeture. Des centaines de personnes font la queue pour s’inscrire dans notre club. Il y a une grande sensibilité pour le tennis au Koweit. Nous avons entre 1000 et 1500 membres au Koweit, c’est bien mieux qu’espéré. Il y a plus de demande que d’offre. La collaboration avec Rafa Académie Majorque est très bonne. Le projet va très bien. C’est un grand succès commercial.”
À ses noms, nous devinons ses origines espagnoles et italiennes. Lorenzo est un polyglotte passionné de sport : le journalisme par vocation et l’événementiel par adoration sont ses deux jambes. Il est le monsieur international de Padel Magazine. Vous le verrez souvent sur les différentes compétitions internationales, mais aussi sur les grands évènements français. @eyeofpadel sur Instagram pour voir ses meilleures photos de padel !