Benjamin Tison est devenu le nouveau n°1 français de padel avec son partenaire Adrien Maigret. Après des mondiaux réussis au Paraguay, Benjamin revient sur ses 2 années de padel “complètement folles“. Il nous parle de lui, de ses relations avec Adriens et de ses ambitions à l’international.
Tes premiers mot après cette 4e place au mondial ?
Il y avait une ambiance très forte avec l’équipe des garçons et l’équipe des filles. C’était ma 1ère sélection pour un championnat du monde et j’étais ravi, tout s’est passé à merveille, on obtient une 4e place, chose qui n’avait jamais été faite en France, c’est que du bonus mais le plaisir était vraiment très grand.
Avec le recul, le forfait à l’open un bon choix ?
Nous avons sacrifié notre open car on jouait le soir contre l’Uruguay en quart de final et qu’on voulait arriver dans les meilleures dispositions possibles pour l’équipe. Sur le coup, il y a eu bien-sûr de la frustration mais c’était ce qu’il fallait faire pour l’équipe donc si je devais refaire ce choix aujourd’hui avec le recul je ferai le même. L’objectif premier est le championnat par équipe et je n’ai aucun regret.
La 3e place c’était possible ?
Le Brésil c’est la grosse équipe derrière l’Argentine et l’Espagne qui est un peu inaccessible pour nous. On le savait mais on s’était tous dit avant le match qu’on pouvait faire quelque chose de grand et on y croyait au fond de nous. Jeremy et Robin ont fait un match incroyable contre Pablo Lima et Jardim. Avec Adrien on joue deux joueurs un petit peu moins forts mais qui jouent très bien. On fait un 1er set extraordinaire, ensuite il y a ma petite chute, on se fait une petite frayeur et on se fait breaker juste derrière et on repart au combat. On perd 7/5 au 3e set mais c’est plus de la fierté que du regret car c’était un match incroyable. C’est le genre de match où on est au top de notre niveau et il ne manque pas grand chose pour atteindre ce niveau là.
Ta chute pour la 3e place a eu une incidence sur ton match ?
Je me prends la balle dans la tête et je tombe un peu inconscient en tapant dans la vitre. J’ai été sonné pendant 10 minutes, tout le reste du match je ne suis pas très lucide mais quand je regarde le match je n’ai pas l’impression que mon niveau de jeu ai été trop touché par cette chute.
Des débuts poussifs pour finir en trombe ?
Ce n’est pas trop valable pour toute l’équipe, c’est plus un match à part, je pense à Jérémy et Robin sur le 1er match contre le Paraguay car Jo et Bastien avait fait un super match, Adrien et moi aussi avec un peu de pression pour un 1er match. Le fait d’avoir joué 12 jours d’affilé 2 fois par jour fait qu’on se sent bien à la fin. Ca ne m’est jamais arrivé de jouer autant. A la fin j’ai l’impression d’être sur un nuage et qu’il ne peut pas m’arriver grand chose.
Nos meilleures prestations nous les avons faite contre le Portugal et le Brésil et on a atteint pas loin notre sommet en terme de niveau aujourd’hui. Le match contre le Brésil était du même niveau que contre le Portugal en terme d’intensité sauf que les Brésiliens nous connaissaient déjà peut être un peu plus. C’est le même style de match, on break d’entrée, ils sont surpris par notre jeu agressif et derrière c’est un énorme combat.
Le padel t’a rapproché d’Adrien Maigret ?
Je connais Adrien depuis l’âge de 5 ans, on se connaissait sur les tournois, nous étions des potes depuis longtemps et le padel nous a rapproché par notre style de jeu et notre entente sur le terrain. On est toujours exemplaire l’un envers l’autre et à se tirer vers le haut.
Des vues à l’international ?
Quand on a commencé le padel nous étions partis pour essayer de s’imposer en France. et pour moi c’était inenvisageable de partir en Espagne pour m’entrainer ou faire des étapes du WPT, c’est très coûteux. Quand on fait une compétition comme les championnats du monde ça nous laisse un peu rêveur et ça nous donne envie d’aller voir plus haut ce qu’il se passe. Il faut être courageux car ce sont des sacrifices mais j’y pense de plus en plus. C’est fort possible qu’à l’avenir je sois un peu plus en Espagne. Le fait qu’on soit les seuls (avec Mathieu Lapouge) de la team France à ne pas être en Espagne, on a moins de défaites et moins d’oppositions, de gros matchs et du coup on apprend moins vite.
A partir de quand l’aventure sur le WPT ?
Pas avant septembre de l’année prochaine. Je suis actuellement en saison sportive avec mon club et c’est impossible que je parte avant. En revanche, l’année prochaine il n’est pas inenvisageable que je puisse faire une année qui va changer de ma vie de tous les jours ici en France.
En tant que n°1 français, ça met plus de pressions ?
C’est une grande fierté, je suis très content… Je l’échangerai bien contre le titre de champion de France quand même. Etre numéro 1 français c’est l’aboutissement d’une année mais le fait que Bastien, Johan, Robin, Jeremy soient en Espagne et fassent moins de compétitions que nous ça enlève une petite saveur. Si Jo et Bastien avaient fait le même nombre de tournois ça aurait été plus valorisant.
On sent avec Adrien qu’on est plus attendus sur les tournois, on nous considères maintenant comme des favoris. Jo et Bastien ont montré aux championnats de France qu’ils avaient atteint un niveau très haut, nous avons gagné les 2 premières confrontations contre eux, ils ont gagné les deux suivantes. Cela montre qu’ils s’habituent à notre jeu et qu’il faut progresser pour les surprendre à nouveau. Dans tous les cas, cette concurrence est saine et fait progresser tout le padel français.
Suffisamment de concurrence en France ?
Il y a une bonne vingtaine de très bons joueurs en France mias ce qu’il se passe surtout c’est que sur les tournois il n’ y a pas toujours ces joueurs là . On se retrouve sur des tournois avec 2 ou 3 bons joueurs. Le fait qu’il y ait de plus en plus de p1000 en France amène à ce que les tournois soient moins relevés. Pour avoir un niveau au dessus
et progresser il faut aller en Espagne.
Trop de tournois élites en France ?
Le fait d’avoir des p1000 tous les weekend et parfois même 2 par weekend, cc’est bien pour le développement du padel mais pour l’élite c’est pas une bonne chose car les joueurs se dispersent, le niveau est moindre.
Propos recueillis par Franck Binisti
Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.