Oui, ASICS a bien décidé de rentrer durablement dans le “GAME” en axant ses efforts sur la chaussure. En marge du Madrid P2, nous avons interviewé Anthony Marguet, directeur des sports ASIC Europe hors running. Et vous allez voir que le discours et la direction sont clairs.
“ASICS et le padel : une histoire qui a débuté bien avant que le sport ne s’étende au reste de l’Europe”
L’histoire du padel chez ASICS a débuté avant mon arrivée dans l’entreprise, il y a plus de 10 ans. À l’origine, c’était vraiment un investissement très localisé en Espagne.
Nos collègues espagnols ont rapidement identifié ce sport comme étant en pleine expansion et ont vu là une opportunité. Ils ont dit qu’il fallait investir dans ce secteur : créer des raquettes, des chaussures, des textiles et de la bagagerie dédiés au padel.
Très vite, nous sommes devenus l’une des premières marques à réellement investir dans ce sport. Nous avons complété l’équipement du joueur de padel, ce qui nous a rapidement permis de devenir numéro 1 en Espagne et de nous imposer comme la marque de référence dans le monde du padel, en sponsorisant également les meilleurs joueurs. ASICS et le padel, c’est une histoire qui a débuté en Espagne, bien avant que le sport ne s’étende au reste de l’Europe.
“Concentrer nos efforts sur ce qui fait notre force : les chaussures”
Franck Binisti : Pablo Lima est un joueur emblématique du padel, qui a terminé sa carrière avec ASICS. Vous avez choisi de poursuivre l’aventure avec le padel, mais avec un focus particulier sur les chaussures.
Oui, c’est une décision stratégique qui a été prise il y a environ 3 ou 4 ans. À ce moment-là, nous avons réévalué notre rentabilité et nos priorités. Bien que le marché ait offert de plus en plus d’opportunités, nous avons constaté que la profitabilité sur certains segments, comme les raquettes, devenait plus difficile à maintenir.
Nous avons également observé l’arrivée de mastodontes dans le monde des raquettes, des entreprises avec une expertise pointue dans les matériaux composites. Nous avons réalisé que ce n’était pas notre domaine de compétence et que nous ne pourrions pas rivaliser en termes d’innovation sur ce point. Par contre, ce que nous savons faire depuis 1949, ce sont des chaussures. Nous avons donc décidé de concentrer nos efforts sur ce qui fait notre force : les chaussures. Nous sommes convaincus que nous pouvons continuer à fournir les meilleures solutions pour les pieds des joueurs de padel, mais pour les raquettes, il devient difficile de concurrencer les géants du secteur.
“Nous investissons dans la recherche spécifique dédiée au padel”
Aujourd’hui, nous avons une gamme de chaussures assez complète pour le padel. Nous proposons plus de quatre modèles différents, en fonction du style de jeu. Certains joueurs privilégient le contrôle et la stabilité, tandis que d’autres cherchent la vitesse sur le court. Nous avons segmenté notre gamme en deux catégories principales, inspirées du tennis, mais adaptées au padel. De plus, nous investissons de plus en plus dans des recherches spécifiques pour améliorer les performances des chaussures de padel.
Le confort est l’un de nos axes de développement majeurs. Lorsqu’on briefe nos ingénieurs au Japon, on leur demande d’améliorer le confort, la légèreté et la rapidité de la chaussure. Ils utilisent alors des matériaux plus légers tout en maintenant les performances. La FF3 est donc une évolution de la FF2. Chaque nouvelle génération est testée et validée par nos joueurs, qui l’adoptent rapidement en compétition. Comme l’a fait Coki Nieto, qui a décidé de jouer avec la FF3 dès les quarts de finale d’un tournoi, ce qui est assez remarquable.
Jusqu’à récemment, le padel fonctionnait avec des contrats « silhouette complète »
Contrairement au tennis où les contrats sont segmentés (raquettes, chaussures, textiles), le padel fonctionnait jusqu’à récemment avec des contrats « silhouette complète », incluant raquette, chaussures et textiles. Mais les choses changent. Les joueurs réalisent de plus en plus l’importance d’avoir des chaussures performantes. Nous voyons de plus en plus de joueurs vouloir différencier leurs contrats entre raquettes et chaussures, ce qui nous permet d’intervenir plus facilement.
Je pense que les contrats « silhouette complète » vont diminuer dans le padel. Les marques commencent à comprendre qu’elles doivent se concentrer sur ce qu’elles font de mieux, que ce soit la raquette ou la chaussure. Et les joueurs, eux, veulent le meilleur équipement possible pour chaque aspect de leur jeu.
Pour voir l’interview dans son intégralité :
Franck Binisti découvre le padel au Club des Pyramides en 2009 en région parisienne. Depuis, le padel fait partie de sa vie. Vous le voyez souvent faire le tour de France en allant couvrir les grands événements de padel français.