Nous avons eu la chance d’échanger avec Mateusz Mironski, capitaine de l’équipe de Pologne pendant les Championnats d’Europe à Rome.

Dans les couloirs du Championnats d´Europe de Padel à Rome, nous avons profité pour connaître les différentes équipes présentes. Il y a des équipes que nous ne connaissons pas encore sur le circuit professionnel mais qui méritent que l’on parle d’elles et des efforts qu’elles réalisent pour le padel. Mateusz Mironski, le capitaine de la Pologne, nous présente son pays.

Padel Magazine : “Bonjour Mateusz. Quel est votre rôle sur ces Championnats d´Europe ?” :

Mateusz Mironski :  “Sur ce tournoi je suis entraineur, capitaine et joueur (sourire).”

PM :Pouvez-vous nous parler du padel dans votre pays ?”

MM : “Nous débutons à peine. Nous sommes en train de grandir, nous tentons de le faire grandir du mieux possible. Nous comptons sur la Fédération Polonaise de Padel, Polska Federacja Padla.

Combien de clubs nous avons ? En vérité très peu pour le moment, la plupart étant dans la ville de Varsovie où s´est déroulé il y a peu un tournoi FIP.

Du côté joueurs, environ 450 joueurs participent aux différents tournois organisés. Ensuite il y a les joueurs “loisir”, mais je ne connais pas le chiffre exact.”

PM : “En parlant de tournois, quels types de tournois proposez-vous ? Des tournois réservés aux Polonais ou des tournois ouverts à tous ?”

MM : “Nous proposons de plus en plus de tournois, et ce dernier tournoi de Varsovie, dans le plus grand club de Pologne, le Pro Padel Club avec ses 5 courts indoor, nous a fait connaître en attirant quelques joueurs étrangers, notamment des Espagnols. Mis à part ce tournoi qui a donné des points au classement FIP, les autres ne donnent pas de points, seulement des prix, donc moins attrayants pour les joueurs étrangers.”

PM : “Pourriez-vous nous dire quand le padel est arrivé en Pologne et quelle est la différence avec aujourd’hui ?”

MM : “Le padel est arrivé en Pologne il y a environ 5 ans. La différence avec aujourd’hui est énorme. Nous sommes en plein essor. Des structures se mettent en place, nous commençons à voir des investisseurs qui parient sur ce sport, des entraineurs spécialisés et surtout des joueurs qui ont un meilleur niveau, comme vous avez pu le voir lors de ces championnats d´Europe. Je pense que nous n’avons pas démérité.

Aujourd’hui en Pologne, nous tentons de faire plusieurs campagnes de publicité pour informer les gens de ce qu’est le padel et tenter de les attirer dans les clubs car nous savons qu’une fois qu’ils ont pris une raquette, ils tombent amoureux.”

PM : “Existe-t-il des formations chez les jeunes ?”

MM : “C’est un projet sur lequel nous travaillons. Cela prend du temps à organiser et nous sommes un pays jeune dans le monde du padel. Nous savons l´importance qu’ont les enfants dans le futur de ce sport, et nous travaillons là-dessus pour proposer très prochainement des écoles de padel. Le soucis est que nous avons peu de créneaux.”

PM : “Quand vous dites peu de créneaux, à quoi vous référez-vous ?”

MM : “Nous avons peu de clubs et donc peu de terrains. Aujourd’hui il est quasiment impossible de réserver des terrains entre 18 et 23h tellement la demande est importante. Les joueurs sortant du travail filent directement dans les clubs pour jouer. Les enfants et les écoles de padel ont également les mêmes disponibilités horaires. Une situation difficile à gérer. Nous avons besoin de plus de terrains.”

PM : “Voulez-vous faire passer un message ?”

MM : “Bien que nous avons des entreprises polonaises qui investissent dans le padel, nous avons besoin d’aides et d’investisseurs étrangers afin de répondre à une grande demande de nouveaux clubs, de plus de terrains et surtout d’infrastructures sportives de qualité pour continuer notre développement tant dans la capitale que dans les autres villes de province. N’hésitez pas à venir en Pologne nous sommes “très” accueillants (sourire).”

PM : “En parlant de ces Championnats d´Europe à Rome ,quels souvenirs ramènerez-vous ?”

MM : “C’est la première fois pour nous que nous participons à une étape comme celle-ci. C’est extraordinaire et ça nous donne une expérience que jamais nous aurions connu en restant en Pologne. Tous nos joueurs ont passé la semaine à regarder les matchs des autres équipes, leur façon de jouer, ont regardé également les joueurs espagnols du WPT. C’est très positif pour nous. On se rend compte que nous jouons encore trop au tennis et pas assez au padel. C’est le message que nous ramènerons dans nos clubs. Une grande expérience acquise ici à Rome, à renouveler.”

PM : “Merci Mateusz et longue vie au padel en Pologne.”

MM : “Merci Padel Magazine.”

 

Julien Bondia

Julien Bondia est professeur de padel à Ténérife (Espagne). Chroniqueur et conseiller, il vous aide à mieux jouer par l’intermédiaire de ses tutoriels et articles tactiques/techniques padel.