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Manu Garcia : “le padel m’a sauvé”

Au cours d’une interview accordée à Padel Magazine, Manu Garcia, l’un des acteurs du padel Français, investi dans My Padel Store, French Padel Shop et PadelXP, s’est livré sur son rapport au padel.

Le padel, une bouée de sauvetage

J’ai commencé à jouer au padel il y a très longtemps. J’avais 15 ans, donc ça fait aujourd’hui une quinzaine d’années.

Je vivais en Espagne et j’avais de gros soucis de coude quand je jouais au tennis. Comme vous vous en doutez, j’ai donc commencé par le tennis.

Mon kiné jouait lui déjà au padel à cette époque, et il m’a proposé de faire ma rééducation en padel. Ça me permettait de continuer à faire du sport. Je n’ai pas pu jouer au tennis pendant plusieurs mois, mais j’ai continué à faire du sport grâce au padel.

J’ai donc commencé ce sport comme ça et je n’ai plus jamais arrêté. Dès que mon problème de coude s’est arrangé, j’ai repris le tennis. Mais j’ai par la suite continué à faire un peu de padel en complément.

Après, lorsque je suis arrivé en France, sur Montpellier, il n’y avait pas de terrain de padel. J’ai donc levé le pied pendant 2-3 ans, puis j’ai recommencé à jouer en 2013-2014 à Lille.

” Les compétitions sont derrière moi “

Plus je joue au padel, plus je perds d’argent. Puisqu’au lieu d’être derrière mon ordinateur à travailler, je suis en train de jouer. Et le padel ça ne me rapporte rien parce qu’aujourd’hui, je ne suis ni professionnel ni un grand joueur de padel !

Et puis ce n’est pas parce que ça fait longtemps que l’on pratique un sport que l’on est forcément bon ! Ça fait longtemps que je me suis mis au padel, je pense que je me débrouille, mais je ne suis pas non plus un grand joueur. J’ai fait pas mal de compétitions, et je pense avoir atteint le sommet de mon niveau, de ce que j’ai pu faire. Aujourd’hui donc, je ne fais plus du tout de compétition.

Je fais quelques tournois mais ça reste du loisir : des P250 ou des P500.

Le padel, ce n’est que du positif !

Je n’ai pas connu de déception dans le padel. Pour le moment, c’est un sport, une passion qui ne m’a apporté que du positif. J’ai rencontré de superbes personnes donc je suis très content.

Après, concernant mes accomplissements dans le padel, je pense avoir eu la chance de pouvoir travailler pour des acteurs importants du padel. J’ai travaillé pour un gros site internet de vente de matériel de padel.

Je vends aussi des pistes de padel. Je pense donc avoir touché à de nombreuses facettes du secteur du padel que ce soit sur la partie terrain, la partie raquette …

Aujourd’hui, j’ai plusieurs sites internet et un magasin physique donc je suis plutôt content du parcours que j’ai fait et je veux continuer à le développer. Nous avons aussi plein de projets aujourd’hui pour la France sur la partie vente de raquettes de padel.

Pour moi, c’est un plaisir de pouvoir discuter avec des gens tous les jours, de les aider en leur donnant des conseils, d’apprendre aussi d’eux parce que tous les jours, les clients, les collègues m’apprennent de nouvelles choses, et même nos concurrents nous apprennent des choses donc nous progressons tous ensemble.

Le monde du padel aujourd’hui, c’est un groupe d’amis. On se connaît tous, on bosse tous ensemble et on s’apprécie. Je suis plutôt content d’avoir pu développer cette relation avec cet entourage. Donc le padel franchement pour le moment, c’est que du bon.

Lentement oui, mais sûrement

Je fais partie de ceux qui pensent qu’un développement trop rapide n’est pas une bonne chose. Il faut faire les choses bien, calmement et ne surtout pas se presser.

Je prends le cas de la Suède par exemple où tout le monde parlait de l’explosion du padel en Suède.

Le point sur lequel je suis extrêmement content concernant la France, c’est le fait que l’on soit modéré concernant la croissance du padel. Certes, on pense toujours que l’on a une croissance trop lente parce qu’on aimerait toujours que ça aille plus vite, on aimerait doubler le nombre de terrains en 2 ans …

Mais aujourd’hui si le padel se développe doucement en France, c’est à cause de la grosse partie administrative. Nous les Français avons ce côté administratif où il faut faire une tonne de paperasse avant de pouvoir ouvrir un club, et au final paradoxalement, on est dégoûté parce qu’on se dit que les choses se font lentement.

Mais la croissance du padel en France s’est lissée, ce qui fait que par exemple si demain il y a une chute, elle sera moins brutale.

On ne va pas prendre une gifle comme ce que prend actuellement la Suède où la croissance a été tellement exponentielle qu’ils se sont retrouvés avec un excès de structures. Ce qui fait qu’aujourd’hui, il y a une offre bien supérieure à la demande en Suède, raison pour laquelle des clubs ferment toutes les semaines, tous les mois. Cette croissance exponentielle n’est pas une bonne chose.

Et en France, j’aimerais personnellement que ça aille un petit peu plus vite parce que je pense qu’entre le développement de la France aujourd’hui et le développement de la Suède il y a un juste-milieu, ce juste-milieu, on peut l’appeler l’Italie par exemple. La croissance en Italie est bien plus forte qu’en France, mais beaucoup moins extrême qu’en Suède.

Donc oui, j’aimerais que ça aille plus vite. Cependant ce qui me rassure, c’est que cette croissance modérée fait que si demain il y a une stagnation et une perte de vitesse en France, elle sera modérée. On ne verra pas 70 clubs fermer en une année parce que le nombre de clubs qui ont fermé en 2022 en Suède a été une catastrophe.

En définitive, je suis quand même content du développement que connaît le padel en France.

Le côté administratif, une véritable galère

Aujourd’hui, un des principaux freins du développement du padel pour moi, c’est tout ce côté administratif. C’est-à-dire qu’il faut faire une demande incroyable afin de pouvoir mettre un terrain de padel dans un club associatif.

Mais d’un autre côté, c’est ce qui va selon moi sauver les privés puisque certains privés sont inquiets par la création de terrain de padel dans les publics.

Mais il faut aussi remercier la FFT, car c’est un accélérateur de développement du padel.

De nouveaux projets à venir

Les sites internet et le magasin sont aujourd’hui mon activité principale. Le site a été créé à l’époque par Julien Pes parce qu’il y avait une réelle demande d’un grand choix de raquettes sur le marché français.

Il y avait un site Internet qui était déjà implanté en France, géré par Vincent Brunet, notre confrère de Perpignan. C’est un immense professionnel qui fait un excellent travail, mais qui avait une offre un peu plus restreinte.

Et il y avait une réelle demande en France sur un grand nombre de marques, en comparaison avec l’Espagne par exemple où il y avait déjà 500 modèles de raquettes différents.

J’étais le fournisseur de Julien, c’est-à-dire que je lui vendais une solution qui lui permettait d’avoir beaucoup de choix de raquettes de padel. Il a été très malin et avait une très bonne vision puisqu’il s’est rendu compte qu’il y avait un très grand besoin sur la France et que les clients français voulaient beaucoup plus de choix.

Il a donc créé un site où dès le premier jour, il y avait déjà énormément de raquettes à la vente. Ça a été un visionnaire puisqu’aujourd’hui, lorsque l’on regarde les concurrents français, et qu’on voit les nouveaux sites qui sont apparus depuis Julien en 2019, ils ont tous près de 300 modèles.

Ça a été aussi pour moi une belle rencontre. Il a créé le site et moi, je l’ai rejoint dans la foulée en post-Covid. Nous avons par la suite commencé à travailler ensemble, continué d’investir sur les sites internet : My Padel Store, French Padel Shop, PadelXP aussi qui a été créé par Régis, mon associé principal aujourd’hui.

Trois sites internet qui fonctionnent bien, on est content ! Nous avons un magasin physique sur Pau qui fonctionne très bien. Nous l’avons ouvert il y a 1 an et demi, puis agrandi au bout de 6 mois. Ça veut dire que le magasin a bien fonctionné et donc qu’on a pu doubler la surface de vente.

C’est Fred Richeme qui est à la tête de cette boutique et qui est notre responsable de site sur le magasin, mais aussi sur la partie logistique.

On a des projets en France dont un projet qui a un petit peu de retard dans le Sud de la France, mais qui devrait sortir de terre en 2023, il s’agit d’un nouveau format de magasin. Et après, nous sommes en train de travailler pour développer un réseau de franchises sur la France.

On a vraiment à coeur de développer le réseau et d’avoir 10-20-30 magasins French Padel Shop sur le territoire français en franchises !

Publié par
Eléonore Coulibaly