Ludovic Cancel : “Trouver un partenaire, ce qu’il y a de plus difficile dans le padel”

Ludovic Cancel a accordé une interview à Padel Magazine au cours de laquelle il est revenu sur ses débuts dans le padel, ses différents partenaires, le soutien de sa famille ou encore ses ambitions futures.

Les joueurs de tennis deviennent-ils de bons joueurs de padel ?

Je fais partie de cette catégorie. J’étais un bon joueur de tennis, je suis monté jusqu’à 0. Après tout est relatif, mais normalement, c’est plutôt pas mal. En tout cas ça aide pour les débuts, pour taper dans la balle. Après, il y a les coups spécifiques au padel.

Au tennis, j’étais un peu sur la fin, j’ai un pote qui m’a fait tester le padel, j’ai adoré. Au début, je n’y jouais pas beaucoup, mais ensuite, je me suis pris au jeu. J’étais à Toulouse à l’époque, au Toulouse Padel Club. J’ai commencé le padel il y a cinq ans maintenant je pense.

Se consacrer uniquement au padel

Pour la perspective de me consacrer vraiment au padel, ça a été assez rapide. J’ai eu la chance de rencontrer Yannick Servat qui était mon premier partenaire et on avait à peu près le même niveau, il était même un poil meilleur au début. On a progressé ensemble au début, et je dirais que c’est arrivé au bout de cinq mois environ de padel pour moi.

Et ensuite, quelques mois après notre premier tournoi, à la suite d’une défaite contre Roumy et Lagrange, j’ai commencé à beaucoup plus m’entraîner avec cette envie de progresser.

C’est dur quand ça ne joue que sur soi et qu’avec le partenaire on n’arrive pas à trouver de solutions, mais ça fait partie du sport aussi. J’ai fait ça parce que j’adorais le sport aussi et j’adore m’entraîner à ce sport, je prends du plaisir quand je m’entraîne.

Trouver le partenaire idéal, le parcours du combattant ?

Il y a des partenaires qui reçoivent des propositions d’autres partenaires, donc ils changent de coéquipier… ce qui fait qu’après nous, on doit trouver aussi d’autres joueurs. C’est ce qui fait que j’ai fait les premiers FIP avec Julien Seurin.

Mais vu qu’il a eu d’autres propositions, il a préféré jouer avec d’autres joueurs. Avec Benjamin Grué, nous cherchions tous les deux un partenaire donc cela s’est fait naturellement.

De retour avec Benjamin Grué

On a joué deux ans avec Benjamin. Sur la fin, c’est plutôt de son côté que ça s’est mal passé parce que moi je voulais quand même qu’on continue ensemble. Il me reprochait pas mal de choses, comme le fait que je ne m’entraînais pas assez.

Il m’a tout lâché d’un coup. Il aurait pu par exemple me dire que parfois je ne monte pas assez vite au filet … On va dire qu’il s’était plus centré sur moi que sur lui et son padel en voulant peut-être trop en faire et du coup après ça s’est passé un petit peu moins bien sur le terrain et en dehors. On a préféré stopper. Mais ensuite du temps est passé, il a bien galéré lui aussi l’année d’après avec les partenaires, ce qui fait que ça l’a fait devenir un meilleur partenaire. On en a reparlé au bout d’un an environ, donc c’est du passé maintenant.

J’avais joué avec Matthieu Armagnac avant Benjamin, mais un peu moins à cause du Covid. Pendant cette période, j’avais aussi un peu joué avec Benjamin qui n’était pas très libre parce qu’il avait encore son travail de prof de tennis.

Ma relation la plus longue au padel est avec Benjamin. On a tous les deux évolué en padel, lui et moi en tant que meilleurs partenaires.

Sur la piste, lors du match qu’on a fait à Burriana, je trouve qu’on a bien joué. Les choses étaient assez naturelles, même lorsque l’on s’est entraîné la première fois. Avec Benjamin, on a quand même des jeux complémentaires sur le terrain.

La fin de l’association Cancel / Seurin

L’association avec Julien est terminée, mais ça ne veut pas dire qu’on ne rejouera pas ensemble. Mais Julien est en ce moment dans une course aux points, donc il est plus dans l’optique d’attendre le dernier moment sur les FIP pour attendre la meilleure proposition. Si on peut faire un FIP ensemble, peut-être que ça se fera, en tout cas le deal de faire tous les tournois depuis le début de l’année n’est plus là.

Et donc moi, niveau partenaire, ça va tourner. Donc là, j’ai fait un tournoi avec Benjamin, je fais aussi le P2000 avec Benjamin qui devait initialement jouer avec Philémon Raichman qui est dans la même optique que Julien.

Donc on se retrouvait tous les deux seuls pour le P2000, et c’est quand même le P2000 de mon club donc j’ai envie d’être compétitif.

Après, j’ai aussi l’envie de passer à droite parce que je pense que je peux être bien plus compétitif sur des gros tournois comme les FIP. À gauche, je trouve que je manque parfois de puissance, d’explosivité. Je suis un bon joueur de gauche, surtout l’hiver, mais l’été parfois il y a des joueurs qui tapent beaucoup plus fort et je trouve que je pêche un peu. Et le fait de passer à droite, ça fait que je pense que je serais un joueur plutôt agressif, bon l’hiver et peut-être aussi bon l’été.

Avec Benjamin pour le moment on a parlé que jusqu’au P2000 donc je garde dans ma tête cette envie de me tester à droite.

J’ai fait deux tournois avec Thomas Vanbauce cette année, et j’avais pris du plaisir à droite. Je me suis trouvé plutôt compétitif même sur le deuxième tournoi qu’on gagne, un P1000. Pour les Championnats de France, je jouerai avec Matthieu Armagnac.

Championnat de France ? FIP Rise ? Les deux ?

Moi je suis toujours à droite, à gauche. Je fais du circuit français, de l’international. De l’international, je vais en faire beaucoup plus à partir de juillet, là pendant deux mois (mai-juin) je vais être bloqué à cause du boulot. C’est compliqué parce que je suis prof dans un collège et je ne peux pas rater les cours.

Mais à partir de juillet, j’ai les vacances scolaires et la semaine prochaine, je suis à 50 % au niveau du boulot, c’est pour ça que je vais pouvoir faire des FIP, donc le circuit français, je vais le mettre un peu de côté à partir de juillet, quitte à perdre quelques places au classement. Ce n’est pas dramatique non plus !

Mais je ne reste pas dans cette course de points. Je préfère me dire que je joue vraiment pour mon plaisir, je veux trouver un joueur avec lequel je me sente vraiment bien sur le terrain, avec lequel je puisse prendre du plaisir. Je peux être bien évidemment compétitif. Je me dis que les points viendront.

Mais il faut quand même trouver quelqu’un qui a aussi un minimum de points, c’est plus appréciable pour être tête de série ou au moins rentrer dans le tableau. Mais je préfère des fois peut-être jouer avec un mec qui aurait moins de points, mais avec qui je serais plus compétitif.

Pour le moment, je veux me faire plaisir, challenger de meilleurs joueurs, gagner de l’expérience et continuer à progresser !

De nouveaux objectifs de challenges avec le padel

Ce que j’aime dans le padel, c’est que je peux encore plus me challenger. J’apprécie aussi le fait que ce soit à deux, c’est quand même cool, je n’en pouvais plus des déplacements tout seul en tennis.

J’aime bien le fait que les tournois de padel soient plus courts. Le fait, surtout quand on commence au début, de perdre, d’enchaîner les matchs … c’est plus rapide. Tandis que les tournois de tennis, tu fais un match un soir, tu dois revenir un autre soir, ça te bouffe plusieurs soirées.

Je pense que pour les personnes qui ont des vies de couples et de familles, le padel est quand même plus sympa vu que ça prend moins de temps.

Des ambitions à l’international et en France

La Team France, évidemment que j’aimerais bien. Ça me ferait énormément plaisir, mais pour le moment, je fais partie des seconds couteaux. Et il a quelques seconds couteaux comme moi qui sont un peu plus jeunes, donc qui seront normalement un peu privilégiés, donc je me détache de ça.

Évidemment, ce serait un énorme plaisir et une énorme fierté de représenter la France, mais c’est les choix du sélectionneur.

Concernant l’international, je ne me suis pas encore donné d’objectif de classement, surtout qu’en plus les choses vont pas mal évoluer dans ce classement FIP puisqu’il y a de plus en plus de joueurs sur ce classement.

Et il faut rentrer dans les Premier Padel dans lesquels on se gave de points, sinon c’est difficile. Donc je n’ai pas trop d’objectifs de classement. Je veux juste faire des bons matchs et gagner, le classement, il viendra par la suite.

L’aspect financier

Pour le moment, j’ai Oxdog qui m’aide, mais après, je suis quand même en recherche de sponsors. Sinon là pour le moment, c’est Bernard Cancel, mon père (rires) qui m’a fait un virement auquel je ne touche pas. Il a vraiment le désir de m’aider dans ce projet.

C’est aussi un projet familial parce que mes parents, ils s’y sont un peu pris avec toutes ces vidéos Padel Magazine (rires). Ils regardent tout le temps les matchs et ils commencent à être bien à fond. Ils font leurs petites analyses et sont justes !

Dans le tennis, ils m’ont quand même bien suivi, mais encore plus mon frère parce qu’il était meilleur, il était monté -15. Il a continué encore plus que moi, donc c’est normal … mais aujourd’hui, j’ai l’impression qu’ils prennent plaisir à me regarder jouer au padel.

Oxdog – la marque qui monte

Oxdog est une marque qui est en train de se faire une place dans le monde du padel. Je cherchais une marque avec des produits de qualité. On peut dire que je suis servi. La marque est jeune est pourtant elle a tout pour devenir une grande.

Je joue avec la Ultimate Pro. C’est une raquette qui n’est pas trop excessive, bien équilibrée et qui correspondra à des joueurs dont le jeu ne se base pas forcément sur un gros smash. En défense, on la maîtrise parfaitement.

Je suis évidemment très content de pouvoir faire partie de cette équipe qui compte déjà quelque beaux noms. Oxdog sera un marque incontournable. J’en suis persuadé.

Une évolution considérable

Là où j’ai le plus évolué c’est en défense. Au début quand j’ai commencé le padel, je n’avais qu’un plan A. Lorsque j’étais en défense, je lobais et fonçais au filet. Du coup, j’avais de bons réflexes.

Maintenant, je préfère rester au fond et je me trouve même un peu perdu sur ce truc de lober et venir bloquer, que je fais moins du coup. Je me considère quand même comme un plutôt bon défenseur, je suis assez polyvalent.

La vitre, l’ami du joueur de padel

Ce que je dis aux gens de tennis, c’est qu’il faut bien qu’ils gardent à l’esprit que la vitre est leur ami. Donc s‘ils doivent jouer une balle qui sera plus facile à taper après la vitre, il doivent la laisser passer.

Bien sûr s’ils peuvent la prendre en direct dans de bonnes conditions, il faut qu’ils le fassent car ils vont prendre du temps sur leurs adversaires.

Le partenaire idéal ?

J’ai commencé le padel à droite, j’ai joué un an et demi à droite au début. Je suis un peu plus joueur de gauche, la force des choses a fait que j’ai beaucoup joué avec des gauchers dernièrement. Avec Benjamin je jouais à gauche, donc c’est vrai que j’ai plus joué à gauche ces dernières années.

Ce que je cherche, évidemment, c’est un joueur qui soit solide en défense, solide en attaque, qui smashe très fort. Si je cherche un joueur de gauche, déjà il faut qu’il ait un bon smash.

Moi quand je joue, j’aime bien toucher des smashs, je trouve que je suis quand même performant, et puis une bonne défense parce qu’il faut que ce soit quand même assez structuré, qu’on puisse défendre à deux.

Ce qu’il faut surtout, c’est qu’on se sente bien à l’extérieur comme sur le terrain, qu’on ait un niveau qui soit relativement équivalent pour qu’aucun des deux ne se sente lésé en terme de balles touchées.

Publié par
Eléonore Coulibaly