“La FEP ne doit plus se regarder le nombril”

L’état du padel espagnol en termes de pratiquants est au beau fixe. La discipline a même pris le dessus sur le tennis chez les licenciés. Pour autant, la FEP est confrontée à des problèmes de gouvernance avec les fédérations autonomes.

Restaurer les liens fédéraux

Dans une interview accordée à CMD Sport, Alfonso Monferrer, président de la fédération de padel de la Communauté Valencienne, a concédé que la fin de mandat d’Alfredo Garbisu à la tête de la FEP a été tendue vis-à-vis des fédérations territoriales : “il a pris une série de décisions qui ont ensuite été annulées par la justice”. L’élection de Ramón Morcillo a apaisé le dialogue. A l’heure actuelle, les fédérations autonomes veulent participer aux décisions de la FEP qui veut développer sa viabilité économique. Ainsi, elles souhaitent davantage de transparence quant aux investissements réalisés. “Nous avons besoin d’une FEP qui arrête de se regarder le nombril et avec une perspective de croissance et d’avenir”, estime Alfonso Monferrer.

Crédit photo padelcvcom

Record de licenciés mais…

La situation du padel valencien est entre deux eaux. D’un côté, l’année 2020 a été réussie puisque, outre le World Padel Tour qui a fait étape à Valencia et à Alicante, 7 051 licences ont été prises. Le précédent record datait de 2017 avec 6725 licenciés.

Néanmoins, la dernière vague de COVID-19 a fait mal à la Communauté Valencienne. Alors que les clubs avaient dû fermer deux mois et demi entre mars et mai 2021, ils avaient été épargnés par la suite. Or en janvier 2021, le gouvernement régional a décrété la fermeture totale des courts indoor.

Par conséquent, la situation devient critique : “La viabilité de nombreux clubs dépendra de l’évolution des restrictions au cours de cette année. En 2020, nous avons été au chômage près de 3 mois mais il y a eu ensuite un rebond qui a fini par compenser l’année pour la plupart des clubs. Si dans quelques semaines nous retournons au fonctionnement normal, il nous reste suffisamment de mois pour pouvoir compenser les pertes produites pendant ces 40 à 60 jours de fermeture”, a expliqué Monferrer.

Devenir la 1re option loisir

Après avoir attiré de nouveaux pratiquants et licenciés, il faut désormais les conserver. Le plus dur est donc à venir. “Nous voulons poser les bases pour que ceux qui ont commencé le padel ou qui se sont licenciés pour la première fois afin qu’ils restent à moyen et long terme. S’ils pratiquaient d’autres sports avec plus de restrictions, il faut faire en sorte que la pratique du padel devienne leur première option de loisir”. Cela passe notamment par l’augmentation de tournois, ce qui offrirait de l’émulation et une hausse du niveau général. La gestion de cette vague, peut-être la dernière, sera décisive. L’écueil sera plus simple à vaincre avec une FEP et des fédérations autonomes unies.

Publié par
François Miguel Boudet